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Haley Fohr aka Circuit Des Yeux

Les Inrocks et leur top 100. Un sacré loupé symbolique. Ou, l' électro ? un sous-genre comme d&#

Dernière mise à jour : 11 oct. 2020


C'est l' histoire d'un hors série sur les 100 meilleurs disques d'une région du monde. Une liste faite par un magazine qui autrefois avait oser faire un hors-série sur le Velvet Underground et se présenter comme le magazine parlant de musique pas comme les autres. Sous entendu de musiques moins commerciales que celles dont les autres médias nous abreuvaient en ce temps-là. C' était autrefois, il y a très très longtemps. Le passage du format mensuel à hebdo souvent considéré par beaucoup comme le début de la fin, date d'il y a plus de 20 ans. Depuis, on croise parfois cet hebdo avec son déguisement d' "indie magazine" devenu totlement inaproprié et daté.

C'est courageux de faire un top 100 des meilleurs disques anglais* de tous les temps. Le petit astérisque c 'est déjà pour montrer qu'il y a un loupé du à des approximations dans le titre du Hors Série. Astérisque faisant référence à celui du titre. Visiblement les Inrocks n'ont pas voulu trancher face à la problématique de l' utilisation du terme Royaume Uni face aux désirs d' indépendance des nations le formant. Par peur peut-être de blesser ou d' offenser. C 'est loupé et même loupé doublement parce qu'il y a matière à offenser quand on regarde dans le détail ce top 100 sponsorisé par la "radio Rock", ce qui aurait du titiller la rédaction sur un point. Les 100 meilleurs disques anglais et des voisins... Oui mais. Les 100 meilleurs rock, pop, folklorique, électro... Ils n'ont pas cru bon d' apposer un genre ou un courant. Peut-être qu' à leurs yeux tous les genres sont représentés selon leur "importance"? Artistique, culturelle ou autre. Et c'est là qu' est l' énorme loupé mais loupé bien utile car symbolique de la vision de ce que sont devenu les Inrocks. Loupé symbolique aussi du monde de l'industrie musicale français dans son ensemble (Labels, organisateurs de concerts, médias et publique dans une certaine mesure). Ce loupé est passé totalement inaperçu et encore moins signalé dans les réseaux sociaux. Peut être parce qu' aussi beaucoup se satisfont d'un état de fait pitoyable en 2016 et ne sont franchement pas motivé pour changer la donne. Les niches stylistiques et les visions étroites sous forte domination consumériste ont encore de beaux jours devant elles.

Il y a quelques temps Paul Morley, imminent critique et musiciens rock, disait ceci: "Kraftwerk est devenu par son influence et son rôle pour l' électro dans l' histoire de la musique l' équivalent des Beatles pour la pop et le rock." A ces yeux la musique électronique n' était plus un sous genre de l'underground mais bel et bien un courant musical et sociologique fort tout autant important que le rock ou le punk de part son impact sur la société anglaise et autres. Visiblement cette phrase plus que justifiée n 'est pas rentrée dans les esprit au point de perdre les mauvaises habitudes. Avant de continuer me revient à l' esprit les sempiternels éditos annuels de JD Beauvallet nous expliquant que l'on vit une époque génial parce qu'il n'y plus de barrières stylistiques comme le prouvent d' après lui les top de fin d' année de son hebdo. Et ce dernier de nous bassiner une nouvelles fois avec ses souvenirs de Madchester quand le dancefloor rencontrait les salle de rock, l' Haçienda Happy Mondays bla bla bla... Un sacré hypocrite. Ou un niais. Ou un candide. Au choix. Les choix rédactionnels des Inrocks font tout le contraire ou du moins, prouve qu' il y a encore du progrès à faire en matière de frontière à exploser. Il y a bien de l' électro dans le top des Inrocks mais surtout une électro en format pop (Metronomy, New Order) ou mélanger à d' autres genre en version light (Chemical Brothers,Primal Scream). Le loupé est donc l' absence non seulement de certains artistes, mais carrément de ce que Paul Morley décrivait comme un truc aussi important que le rock. L' électro et la culture dancefloor ou rave sont présent mais seulement en version édulcorée via mutation par le rock, la pop ou la culture rap/hip-hop. Bref le format chanson. Pas l'original mais la version la plus vendable. Dans cette liste, attention accrochez-vous, il n' y a pas de disque purement électro ou techno, c' est à dire de disque à prédominance instrumental en raccord avec les rave ou dancefloor. La liste des noms absents est un coup de couteau dans l' ampleur sociologique et musicale de ce genre au Royaume Uni. Pas d' Aphex Twin, pas d' Autechre, pas d' Orbital, pas d' Underworld, de A Guy Called Gerald, pas Goldie, pas The Orb, de LFO, Cabaret Voltaire. Cette liste est bien sûr trop courte surtout quand en plus on s' aperçoie que non seulement le loupé concerne le genre électro mais aussi bien d' autres. L' Industriel, la jungle, le prog-rock et une certaine version du post-rock (Seefeel ou Main par exemple), l' expérimental sous toutes ses forme en règle général. Et j' en passe. A ceux qui me parleront d' histoire de format je leur répondrai qu'ils arrêtaient avec leur tarte à la crème cache-misère et hypocrite.

Au final même si ce hors série et cette liste ont quelques qualités (toutes les décennies sont présentes et l' esprit indie demeure, des exceptions heureuses comme The Slits ou Boards Of Canada), il n' en demeure pas moins que le malaise est énorme devant une vision du passé sous domination de deux genres principaux et teintée d'une certaine démagogie journalistique. Une vision étriquée ne tenant absolument pas compte de faits avérés. La Démagogie rock-pop de la presse musicale française en général. On peut me rétorquer que venant de ce magazine c' était prévisible. Le fait même de faire cette un objection est le problème. Parce qu'en 2016 un magazine musicale français se doit d' être électro, rock ou jazz. Chacun son pré carré et le troupeau sera bien gardé. Même il n' existe plus de barrière, sauf celle des esprits frileux et fermés.

Il y a aussi des petits détails qui en disent long sur une certaine étroitesse d' esprit et cette démagogie. Bowie oui mais pas n' importe lequel. Le Bowie rock de Ziggy ou funk de Station ou encore le poppeux d' Hunky mais surtout pas de trilogie Berlinoise avec son ambient et son électro naissante. Ce fait avait déjà été constaté dans la différence de traitement de la mort du bonhomme entre la France et l' étranger. Robert Fripp n' a jamais existé tout comme Genesis P Orridge et ce génie briseur de frontières stylistiques ou sociales de Robert Wyatt voit son chef-d' oeuvre Rock Bottom relégué dans les profondeurs tout comme Brian Eno peinant à atteindre la 55 ème place. Loin derrière les ...Artic Monkey, Amy Winehouse ou The Last Shadow Puppets ou XX et les Libertines.

PS Un autre aspect, si souvent décrié dans ce blog, transpire. Apparaît sans réellement sauter aux yeux. Pour ça faudrait faire un jeu. Ou tenter une expérience irréalisable. Prenez un brave extra-terrestre tout juste attéri sur terre. Apprenez lui à reconnaître les genres musicaux en omettant surtout pas de leur rattacher l' époque qui les a vu naître. Puis, montrez lui cette liste sous une forme purement musicale, une playlist. A coup-sûr le gentil petit bonne vert va vous faire une réflexion qui va vous désarçonner. "C' est pas de tous les temps ce top, c' est juste celui des 40 dernières années du 20 ème siècle, il s' arrête en 2000". Mais ça, DWTN vous en a déjà parler au sujet des terribles années 2000, les années Rétros, et de l'omniprésence des musiques revivalistes et du manque de curiosité de la presse musicale française concernant tout style ou courant musical un brin novateur. Top 100 dispo ici


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