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- Margo Guryan est dans votre chambre.
On connaît tous une chanson de Margo Guryan. Et si ce nom et cette photo ne vous signifient rien, ce qui suit va vous parler. Et vous savez quoi? C'est pas sa meilleure. Comme Billy Nicholls évoqué précédemment, Margo Guryan est une auteur/compositrice fortement influencée par Brian Wilson des Beach Boys. New Yorkaise de naissance, elle a fricoté avec le milieu underground présent sur la Grosse Pomme dans les 60's. La contre-culture et les beatniks. Elle gardera toute sa vie ce fort engagement politique, jusqu'à sortir en 2007 un missile anti-Bush, "16 words". Son album "Take a Picture" est pour moi et d'autres l'un des plus fameux trésors cachés de cette époque-là. Elle ne voulait pas chanter, juste écrire. Sa voix parfois au bord de l'abîme et de la rupture et ses merveilleuses compos me font penser à certaines chansons et interprètes de Gainsbourg. Mais ce n' est pas sa meilleure. De toutes façons, c'est tout l' album qui est merveilleux. Écouter Margo Guryan de nos jours sur un lecteur mp3 vous procure ce même plaisir incommensurable que celui enfoui dans votre enfance. Ce plaisir addictif du gosse enfermé dans sa chambre devant ses rares vinyles et sa platine bon marché. Il passe et repasse les même chansons. Les yeux fixés sur l'enceinte. Il n'est plus tout seul dans sa chambre. C'est tout un orchestre qui se cache dans cet objet de la marque Philips. Tout un monde merveilleux qui ne joue que pour lui. Margo Guryan ne chante que pour lui. Elle va soigner ses plaies d' enfant. C'est un secret qu'il ne faut pas que ses parents découvrent. Et si le morceau vient à finir, et bien on le remet. Encore et encore. Dehors il pleut. Alors le gamin fait comme la jeune femme sur la photo. Il regarde un temps la pluie perler sur la vitre puis "Take the picture" commence. La magie explose. Le soleil vient d'apparaître. Les jours heureux. L'enfant a grandi mais le plaisir est le même et il filme le moment. Maintenant il veut bien partager son secret. Profitons-en. C'est juré, c'est comme ça. L'enfant se passionnera pour la musique. Toutes les musiques. Ses goûts évolueront. Ceux de Margo Guryan sont vastes. La dame osera. Même jusqu'à reprendre des scies de l'inconscient collectif pour en faire quelque chose d'encore plus beau. Alors quand elle utilise la marche nuptiale de Bach, et bien l'enfant solitaire enfin adulte rencontre l'amour. L'album arrive à sa fin. Il est sorti en 1968, mais n'a bénéficié d'aucune promo selon la volonté de son auteur. Le dernier morceau est encore un bijou. Mais je vais ne rien vous en dire. Histoire de préserver la surprise. L'enfant aime faire des voyages. Les imaginer tout du moins. Découvrir des territoires inconnus. Margo Guryan aussi en cet fin des 60's. LOVE.
- Code 16-16-9-20-1-14-9-7,Factory Floor & Money
Il est assez évident qu'avec un nom de groupe comme ça Dancing with the Noise ne craque pas et ne cherche pas à en savoir plus. Factory Floor est un groupe Londoniens formé à l'origine par trois jeunes hommes, Gabriel Gurnsay, Dominic Butler et Mark Harris. Ce dernier occupe le rôle de chanteur puis quitte le groupe laissant sa place à la toute jeune Nic Colk (aka aussi Nic ou Nikki Voyd) . Si je m' attarde sur ce changement ce n' est pas pour rien. Avec la venue de la dame c' est le style du groupe qui va évoluer. Mais les influences ne vont finalement que peu varier. Avec Factory Floor, première ou deuxième époque, les regards sont tournés vers Manchester et plus précisément Factory Records. A l'instar des New Yorkais Alan Watts ils ont bien sûr écouté toute la scène Mancunienne mais aussi le post-punk dans son ensemble. On est pas seulement chez Tony Wilson mais aussi dans l'industriel de Throbbing Gristle , la morgue de Mark E Smith, le courage et l' intransigeance de This Heat. Leur premier single de 2008 "Bipolar" pousse la presse anglaise à les classer comme des enfants de The Fall et surtout de Ian Curtis. A son écoute c' est évident. Si vous voulez une correspondance avec les contemporains il faut parler des Liars ou des Health par exemple mais perso quand je suis tombé sur "Bipolar" j' ai pensé à These New Puritans. Certainement leur jusqu' au boutisme. Impossible de vous l' expliquer. Ils auraient pu se contenter comme beaucoup d'autres de piller Joy Division mais même quand ils l'ont fait cela se démarquait des pilleurs de tombes croisés trop fréquemment depuis 30 ans. Et ce en n' hésitant pas d'appuyer sur la poésie industriel de Génésis P Orridge. Influences multiples, donc, pas une simple redite. C' est que le merveilleux monde post-punk était immense et varié. Donc les premières oeuvres de Factory Floor peuvent aussi être autre chose que de banales chansons de 4 minutes. Avec "Solid Sound" présent sur leur premier album Lying/A Wooden Box ( en fait une compilation regroupant un ep et un dvd), ils dissertent pendant plus de 10 minutes sur tout ce qu'il est possible de faire en matière de réverbération avec une guitare et un ampli. Tonton Thurston Moore et le noise sont de la partie.Primitif et jouissif. Sur "16-16-9-20-1-14-9-7" c'est aux boucles électroniques qu'ils s'attaquent . On a la sensation avec eux de reprendre là ou les choses se sont arrêté avec le post-punk, juste histoire de voir si quelque chose ne nous aurait pas échappée. Tiens, j' ai pas déjà dit ça sur l' hypnagogic-pop pourtant éloignée? Leur expérimentations sont très vite hypnotiques pour qui sait prendre son temps et quand il réunissent le tout "Lying" éclate comme le tonnerre dans le cerveau. Et voilà, vous l' aurez compris, Harris est parti et Nic est arrivée. Et alors qu' elle a déjà une longue expérience dans la noise-pop, le groupe Kaito, sa présence va signifier un peu plus d' électronique. Mais plus uniquement celle très souvent indus des débuts,Suicide,Cabaret Voltaire, Fad Gadget, Coil, Clock DVA (tous à découvrir). Factory Floor va logiquement évoluer de l' indus et Joy Division vers New Order époque "Technique" et ainsi s' ouvrir les portes de l' Hacienda. Au revoir Factory 78-80 et bonjour Factory 87-92. A propos de Nic Cold je vous conseille de trouver le ep sorti dans le quasi anonymat en 2008 et regroupant The Horrors avec la dame pour des reprises de Suicide. Et en plus une rareté de ces derniers. Si on veut représenter les changements intervenus dans la musique de Factory Floor je pense que le logo suivant suffit. Il est apparu sur la toile y' a peu de temps et je me suis tout de suite dit qu' il illustrait parfaitement cet article déjà publié dans une autre vie . Il a été créé par des français pour la tournée New Sound In Madchester qui regroupait des groupes de la cité du Nord, Stay + (Christian AIDS), Water Signs et XXXY. Que du bon et prometteur que j' adore. Dommage qu' ils aient zappé le formidable Meke Menete aka Money *(cf à la fin pour le grand frisson!!!). Mais sa musique aurait jeter un froid sur le dancefloor.Le logo est constitué par la juxtaposition de la pochette du premier Joy Division à celui de l' époque Madchester. La suite des aventures de la bande. Ils ont maltraité via un remix de Grinderman le grand Nick Cave, assuré les premières parties des Liars et Wire, participé au génial festival All Tomorows Party avec Shellac & Sonic Youth. C 'est déjà pas mal mais quelle joie ont-ils dû ressentir quand Stephen Morris de New Order et Chris Cosey de Throbbing Gristle sont venu mixer chacun deux de leurs titres. Votre serviteur devenu fan depuis "Lying/A Wooden Box" commençait à s' impatienter et être en état de manque début 2011 quand ce fabuleux "Real love" boosté par Dj Optimo déboule. Dj Optimo est une sorte de 2 Many dj's version écossaise très apprécié par ici depuis le mix érudit et inépuisable , "How to Kill the Dj part Two". Mais que dire de l'original encore plus speedé, cinglé et aventureux. Une fois écouté "Reallove" on peut se dire qu' il est loin le Russel Club et qu' à présent nous sommes dans Fac 51 et que vient d' être passé l' hymne de Guy Called Gerald,"Voodoo Ray" . Ca tombe bien voici qu' en novembre dernier le groupe nous pond cette pépite qu' est Two different Ways et son clip très très acid. Depuis mon premier article ils sont passé aux Trans de Rennes et d' après les retours ils ont confirmé mes espoirs puis également signé sur DFA en toute logique Murphyienne, "j' ondule mon jolie corps blanchatre sur du Mark E Smith". Est également disponible leur mix réalisé pour les forts utiles Fact magazine. Tiens à ce propos finissons en beauté avec le non moins Soundsystémiens, "Touch Sensitive" du vital Mark E Smith. Et encore c' est pas le remix . *Et maintenant le GRAND FRISSON qui va faire battre la chamade à votre petit coeur. Meke Menete c'est un peu comme le syndrome King Crule/Zoo Kid et Christian AIDS/Stay +. Repérés sur la toile sous leur première appellation et après tu galères pour retrouver leur trace. Avant il s' appelait Money et je l' avais découvert avec ces deux titres.
- Belles du seigneur, l' hypnagogic-pop & Maria Minerva
Petite précision : il y a eu une vie dans la blogosphère avant Dancing with the noise. Voici un article publié au cours du printemps 2010. Depuis, je l' ai un remanié pour coller à l' actualité. Mais l' essentiel était déjà là. Et voici Maria Minerva. 23 ans, d'origine estonienne, vivant à Londres, elle déclare avoir travaillé au sein du magazine Wire. Toujours mieux que Jeune & Jolie. Mais si elle s'est fait connaître c'est surtout grâce à une cassette audio.Une simple cassette audio, comme dans les 80's. C'est la grande mode chez les bons labels, il existe même des blogs consacrés exclusivement à ce support. Cette nostalgie du support étiqueté 70's 80's peut paraître être encore un énième retour sur les "bonnes vieilles valeurs d'autrefois" . Dans le cas présent les antiques cassettes deviennent également un nouveau support pour des expérimentions sonores inédites.Ce qu' il faut préciser sur cette mouvance et l' hypnagogic-pop abordée plus loin c'est que leurs motivations et leurs natures profondes sont assez éloignées d' un quelconque repli sur soi nostalgico-infantilisant.Y' a The Pains Of Being Pure Heart pour ça. Ces derniers tirent sur la corde sensible des madeleines de Proust version 90's sans vraiment faire preuve d' originalité et de largesse d'esprit via un champ d' influences pas très vaste au final. C'est bien mais on connaît déjà la chanson. En gros la scène indie 89-92 et c'est tout. Contrairement à tous les groupes abordés dans cet article et généralement dans ce blog qui ont quant à eux l'immense mérite d' être un tremplin vers des œuvres musicales plus variées, aventureuses et exigeantes. Ils sont nombreux à reproduire de la musique d'une autre époque. En enlevant le coté infantilisant de POBPH on peut citer Kurt Vile, Black Keys, Miles Kanes, Hanni El Khatib. Tous les styles et époques sont pillés. On peut certes relever chez certains une touche de nouveauté mais est-elle suffisante pour espérer une forme d' évolution ? J' en doute même si parfois il arrive que certains d' entre eux le fassent aussi bien que leurs aînés. Kurt Vile ou encore Yuck. Ce mode répétition en matière de musique est aussi diversement apprécié si on aime ou pas le style abordé. Prenons mon exemple. Si un groupe de jeunots se pointe et fait dans le shoegaze ou le baggy, The Horrors, et bien votre serviteur va être un poil plus indulgent que si ils font du folk ou du rock garage, style moins important et marquant dans mon histoire de vie musicale. La réaction peut même être épidermique. Mais le résultat est le même. On regarde dans le rétro. Et immanquablement la vitesse diminue, et le platane approche. Le coup de regard dans le rétro est parfois nécessaire pour la création. L' histoire nous l'a prouvé maintes fois. Cela ne s'est révélé passionnant que lorsque les références du passé étaient multiples et variées. Le post-punk a été une réelle évolution (influences multiples du krautrock, de la musique concrète, du prog, du rock-garage,reggea, dub ...). A conrario la Britpop des 90's et son anglo-centrisme pop-rock nous a-t-elle apporter du neuf ? Non. Certains diront que ça permet aux plus jeunes de découvrir les vieilles gloires du passé. Oui, mais. Imaginez que vous êtes en 1979. Vous avez 20 ans et vous adoptez cet attitude revivaliste replié sur une époque et un style précis avec un nombre restreint d' artistes. Vous reproduisez alors une musique datant de 20 à 30 ans. Et bien vous passez à coté du punk, de la new wave et vous faites du ...Frank Sinatra, du jazz be-bop ou du rock 50's pour puriste. Pas dégueulasse comme choix mais tout de même en même temps que Public Image Limited vous seriez passé pour quoi? Une sorte de réac gentil de bon goût mais un peu largué et sur lequel on ne peut pas compter pour faire du neuf . Oups ! Du rock 50's en 1980 ça s' est fait. Ça s' appelait les Stray Cats ! C 'est bien connu que les Stray Cats sont restés dans les esprits comme des pures génies ayant bouleversé l' histoire du rock. Et de la même manière en 1992 plutôt qu' écouter Sonic Youth ou se plonger dans l' aventure Warp et bien vous écoutez uniquement le premier album des Beatles "please please me" et n' essayez même pas "Revolver" ou "Sergent Pepper...". Vous écoutez le Dylan de "Freeweelin" et stoppez juste avant son passage à l' électrique. Y' a-t-il pas un risque de devenir réac avec le temps? C 'est que le sens de l' ouïe c' est comme celui du goût. Il faut le faire travailler et rien ne vaut que la diversité des saveurs à découvrir. Et finalement en regardant dans le rétro ne devrait-on pas s' inspirer de vieux trucs pourris de temps en temps pour créer du nouveau et ainsi évoluer plutôt que toujours se borner aux même références, en les édulcorant volontairement ou involontairement (usure du temps) de ce qui fait leur spécificité, et continuer ainsi à faire du surplace ? Et c' est là qu' intervient l' hypnagogic-pop, qui contrairement à la première impression est bien plus porteuse d' espoir en une évolution et également plus en rapport avec notre monde contemporain. A mon avis, bien sûr. Le phénomène du retour des bandes magnétiques dans l'édition musicale est indissociable du mouvement hypnagogic-pop. Il a été lancé par Ariel Pink et sa pop rétro-futuriste . Le terme désigne l'imagerie (hallucinations) qui traverse notre esprit pendant la première phase du sommeil appelée la somnolence. Merci pour les cours de la formation d' aide-soignant. Notre époque ne ressemble-t-elle pas un peu à ça ? Une sorte de somnolence traversée par des visions d' horreurs enfouies dans notre mémoire et créées par l' imaginaire collectif. 2011 : Fukushima nous a tous rappelé Tchernobyl et la peur nucléaire. Plus proche de nous, Marinne LePen en 2012 , Jean Marie depuis 1986. Et l' écologie... Toutes ces peurs imaginées de nombreuse fois par le passé se concrétisent et finalement on y croit pas réellement . C 'est un rêve, avec son scénario écrit à l' avance, alors la fin est inéluctable."On y peut rien,c 'est comme ça". Et pourtant ça vient d' arriver et la réaction espérée n' est pas exactement au rendez-vous. On savait que ça allait se produire, et le fait de ne pas pouvoir ou réellement vouloir l' éviter nous laisse dans un état de désespoir complet, et pour certains le cynisme et la frustration . Désespoir qui nous pousse tous dans le divertissement à tout prix (foot, jeux vidéo, télé etc...). Ou, à se morfondre dans la nostalgie des temps anciens, temps fantasmés à tort ou à raison. Et voilà pourquoi les soirs de solitude sur votre site de streaming préféré vous recherchez les clips des révolutionnaires Sonic Youth ou des Beach Boys . Plutot que chercher à découvrir leurs équivalents de nos jours. On cherche la réaction dans le passé, pas à la provoquer. Et en plus ce désespoir se transmet de génération en génération. Sinon comment expliquer qu' un gamin de 18 ans se passionne uniquement pour les Smiths. Prenez les calamités de 2011. Elles étaient en grande partie présentes dans notre imaginaire depuis bien longtemps. Mais si ! Souvenez-vous. On nous l' avait prédit et on a grandi avec ça dans notre tête, de là, notre attitude apathique actuelle. Le visionnage de cet épisode c' est un peu comme écouter le rétro-futurisme d' Ariel Pink et consorts. L' hypnagogic-pop est une réaction ! Certains vont me dire que les artistes hypnagogiques utilisent des sons du passé comme les revivalistes cités plus haut. Oui mais il s' agit là de rétro-futurisme. Ce qui est très éloigné d' un repli sur soi ou d'un désespoir et d' une peur de l' avenir. Ne pensez-vous pas que ce rétro-futurisme est une sorte de réponse ironique et critique à la désillusion généralisée de notre époque ? "Dites donc les vieux , vous nous aviez promis des avenirs radieux. Ils sont où ? " "Si si c'est vrai , vous n' avez pas toujours été pessimistes, vous aussi vous espériez, alors pourquoi pas nous". Écoutez le titre "Foilly Foibles, Gold" d' Ariel Pink. C'est l'un des actes fondateurs de l hypnagogic-pop. On peut citer d' autres précurseurs issus de l' underground , souvent californien, Vodka Soap, Emeralds, et enfin et surtout The Skaters, groupe du génial James Ferraro et de son acolite Spencer Clark. Suivront Sun Araw, Mark Mc Guyre, John Maus et son pote Gary War, Oneohtrix Point Never, Rangers (alors lui il me plaît beaucoup, ce type fait du Durutti Column version Hypnagogic). Ces gars-là au milieu des 00's sont fans de musique New Age et tout ce qui gravite autour (hum hum hum...). Oui oui, vous avez bien lu, LA NEW AGE, style musicale que l' on évitait souvent, probablement de vieux souvenirs refoulés de séances de Yoga forcées ou de muzak dans un centre récréatif. On peut également citer une grosse influence du Krautrock, de l' ambient music (Eno, encore et toujours), du psychédélisme et de l' indie music . Mais aussi pas mal de drone et de noïse. Bref ils écoutent de tout et chose importante, ça se voit dans leurs oeuvres. Ils ont digéré leurs influences et en ont tiré quelque chose. Ce qui est devenu rare. Les effets d' annonce sous forme de belles promesses d' évolution musicale, on connait. Petite anecdote datant de 2005. Alison Goldfrapp clamait son amour pour la musique concrète et l' électroacoustique tout en déclarant vouloir marcher sur les trace de Karlheinz Stockhausen et être son équivalent dans la pop-music. Vous serez d' accord avec moi qu'on risque attendre longtemps les belles promesses de la dame et que pour le moment on est loin du compte. Et en plus de tout ça les hypnagogics ingurgitent à haute dose les disques d' Hauntology music(Leyland Kirby)*(cf à la fin). Y' avait longtemps que l' on avait pas vu le rock s' intéresser à notre psyché. Rappelez-vous , les "portes de la perception" du psychédélisme. Selon le magazine Wire en 2009 : "L' hypnagogic pop est de la pop réfractée à travers la mémoire de la mémoire". On parle là de votre cerveau et des tours qu ' il peut vous jouer. Mais contrairement à POBPH et Metronomy par exemple, l' hypnagocic-pop ne va pas titiller votre nostalgie en cherchant à sonner ou faire comme les vieilles gloires référencées dans le panthéon du rock . Ils vont chercher dans le tordu et même parfois se passionner pour des trucs qui "puent" aux yeux des fans de rock indie . Des trucs que l'on avait désirés vite oublier à tort ou à raison sans réellement chercher à savoir si il y avait quelque chose à en tirer. Ça recycle à tout va depuis 15 ans et bien eux, ils vont aussi recycler mais du bizarre, et ce, pour essayer d' en faire du neuf et enfin éviter un revivalisme infertil. Pour cela ils vont créer des espèces d' ambiances sonores en mélangeant de la mélodie faite de brics et de brocs avec des ambiances abstraites parfois agressives. Le tout teinté de rétro-futurisme assumé, d' où leur passion pour les sons et la production symbolisant le futur dans les 70's & les 80's . Mélodies mélangées à des Ambiances abstraites, parfois agressives.Ça vous rappelle rien? Et oui le shoegaze est aussi passé par là. Ces gars-là ont bien retenu la phrase de Pierre Louis Schaeffer "Tout est musique". Après une longue immersion dans ce style on a l' étrange impression que l'on reprend le cours de l' histoire là elle s' était mise à bégayer. Si on peut dater le début de ce courant à 2003-2005 et que vous en avez peut-être toujours pas entendu parler et qu'en plus vous pensez que je parle d' un truc sans intérêt je vous invite vivement à bien lire ce qui va suivre et apprécier l' influence énorme de ce machin là : " Le courant Hypnagogic-Pop a enfanté, a participé, a inspiré ou encore est revendiqué par: - La Chillwave : Memory Tapes, Washed Out, Toro Y Moi, Neon Indian, Peaking Lights etc... - L' Indie Beach : Real Estate,Ducktails, Pocahaunted, Best Coast, Wavves, Vivian Girls, Dum Dum Girls etc... - La Witch House : Salem, Zola Jesus, Balam Acab, Holy Other, White Ring...." Ce n' est pas moi qui le dit, ce sont les artistes cités. Et bien sûr Maria Minerva. Je vais vous avouer un truc. Sans l' Hypnagogic-pop mon envie de faire un blog serait probablement restée lettre morte. Ce mouvement adore les 80's, en matière de production musicale bien sûr mais également visuelle avec un goût prononcé pour la maltraitance de nos vieille bandes VHS. L' un des labels spécialistes est celui justement celui de Maria Minerva, Not Not Fun (j' en parle dans peu de temps) Ses fondateurs se passionnent eux aussi pour le Noise,le drone et le psychédélisme, pas étonnant donc d'y trouver comme signatures les GRANDS Yellow Swans et les non moins intéressants Sun Araw(déjà cités). Mais ils ne sont pas non plus fermés à la pop , surtout si elle se révèle bizarre. L'une des fondatrices, Amanda Brown sévit dans LA Vampire et affectionne l' imagerie 80's. Et Maria Minerva dans tout ça? C'est le versant pop avec parfois un judicieux zeste de disco dans le monde hypnagogique. On est dans la répétition de motifs vaporeux. La voix est éthérée donc très proche de celle de Liz Fraser des Cocteau Twin . Son chant fantomatique me rappelle aussi la grande Nico.Pur avis personnel, ces origines d' Europe centrale n' y sont pas étrangères. On peut remuer du popotin, donc pas loin de mon fantasme musical, du shoegaze dansant. S' éclater sur un truc ABSTRAIT. C' est possible et il est pas nécessaire de se taper les bourrins de Justice et Mondkopft, entre autres. Le shoegaze dansant de Minerva est un peu la version légère de celui d' Alan Watts, déjà abordé dans ce blog. Le monde de l' hypnagogic-pop est multiple et varié et son influence s' étend bien au delà que la sphère de ses créateurs. Et ça va continuer. Les artistes cités ne font pas non plus dans le surplace. Pour finir voici un titre du dernier James Ferraro qui a laché les 80's pour explorer les sons des 90's et qui fabrique dorénavant une musique proche du maximalism . Bienvenue la Vaporwave ! * Le mot Hauntology a été utilisé pour décrire une musique créée par un ensemble d'artistes affectionnant les ambiances dites "hantées". Soit une musique résonnant avec les émotions et les sentiments d' un passé analogique et de fantômes numériques. Sont utilisés des échantillons provenant d' archives sonores de tous genres . Musique des émissions de télévision & de radio des années 60 et 70, enregistrement sur bande de dialogues, des sons de la nature , l'électronique des tout débuts, collages sonores. Ces artistes produisent ainsi une musique très proche de l' ambiant avec une touche fantomatique.Si vous avez pas compris voici le king du genre. LeylandKirby de TheCaretacker.
- Et la lumière fut ...Light Asylum
Décembre 2010 : Encore un groupe synth pop je me suis d'abord dit. C'est pas que je suis réfractaire à ce style, bien au contraire, mais parfois les productions actuelles ont une fâcheuse tendance à se ressembler. Mais bon, pourquoi pas. Ça peut toujours plaire aux jeunes filles désirant se trémousser sans se prendre la tête pendant que les garçons imbibés discutent de trucs trop chiants. Et puis et surtout y' a pas que le cerveau et l' âme à nourrir, y'a aussi le corps à choyer. Ce jour-là, un lundi après-midi, l' intro s' est emparé de mon salon, de mon corps et ,de mon esprit. J' ai posé ce que je tenais et je me suis planté en plein milieu de la pièce. Certains débuts de chansons font cet effet là, comparable à une apparition de la vierge Marie ou à un coup de tonnerre alors que pas un seul nuage ne soit visible à l' horizon. Elles sont rares les intros qui ont cette puissance. Récemment celle du "Midnight city" par M83 peut être citée en exemple. Revenons à " Dark Allies". Cela devient vite martial. et tout de suite ça décolle. C'est couillon et usé jusqu' à la corde dans les 80's mais ça marche à chaque fois. Et là on se dit que dès le couplet ça va faire pschit, le refrain va nous refiler la vieille recette rancie des réactionnaires Tings Tings . Une jeune fille type nordique va nous susurrer des évidences et des stupidités amoureuses mais avec un zeste de trash-attitude, parce que bon, c'est pas parce que on fait dans le divertissement léger et inoffensif que l'on se doit d'être la Céline Dion pour jeun's. Le chant débute.Il n'y aura pas de fracture de rythme entre le refrain et les couplets. Les variations notables concerneront la voix. Et quelle voix! La grande Shannon Funchess est entrée en scène et "plus rien ne sera comme avant". Vous comprendrez assez vite si vous adoptez ce blog que les phrases toutes faites et les superlatifs pour tout et rien c' est pas dans les manières de la maison. Mais avec la belle Shannon il se peut que tout être humain perde de sa réserve. Comme cela va devenir le leitmotiv de tous les rock critiques de la planète on va le dire vite fait: "Grace Jones avec l' intensité de Ian Curtis", et pour les plus précis, "sur un mélange Joy Division & New Order avec plein plein de synthés". C'est tellement évident à l'écoute de "Skull fuct", intro de "Blue Monday" tritouillé avec "Digital". Rappelons juste que le mélange Joy Division-Grace jones n'est pas nouveau, mais ça donnait à l' époque dans le reggae. Light Asylum nous vient de Brooklyn, New York. Tiens tiens...Des New-Yorkais qui s' entichent de Factory, Manchester? Les rencontres sur le dance-floor New York-Manchester ne sont pas nouvelles et à l'orée des années 80 elles nous ont déjà donné de jolis fruits. New Order avec A Certain Ratio & Tony Wilson fréquentaient assidûment les soirées du Hurrah's ou du Dancetarria, boites spécialisées dans le Punk-Funk et la Mutant Disco de la grosse pomme.Le groupe ESG signa chez Factory un ep et le label Mancunien était en partenariat avec un autre de New York,99 Records(Bush Tetras,Liquid Liquid...). " Moody" d' ESG sur le ep éponyme sorti sur Factory et produit par Martin Hannett. Les sympathiques Pitchfork ne s'y sont pas trompés et ont même raison de citer Cure pour le morceau "A certain Person". Mais plutot que faire une énième énumération de noms oubliés des 80's votre serviteur ne parlera que de Yazoo. Janvier 2011: Alors qu' ils ont signé en Avril dernier chez Mexican Summer, label dont on reparlera, on attend avec impatience leur premier album courant 2012. J' ai réécouté leur ep " In Tension Tour" et ça le fait encore. Depuis, la belle Shannon a travaillé avec les adorables Ford & Lopantin. LE ! Daniel Lopantin, LE ! type d' Oneohtrix Point Never, l' une des plus belles choses du moment, c' est dire ! Et si on rajoute sa collaboration avec !!!, ça commence à faire un sacré cv. Si on veut ne pas prendre de risque on dira que ce n'est qu'un joli début mais il se dégage tellement de Shannon Funchess que le meilleur est à espérer dans un futur proche. Sauf si bien sûr si elle décide de suivre les traces de l'omniprésente et désolante Beth Ditto dans les mondes "trop cooool ! " de la mode et de la hype et être fier de faire copine avec Daniela Lumbroso.Oups ! Je voulais dire Tania Bruno-Rosso ou Mlle Agnes, mais c'est à peu de choses près la même chose, non ? Arrivisme, tape à l'oeil et vide sidéral, y' a que l' âges de la clientèle ciblée qui varie. On va parler des artistes contemporains qu'on écoute par ici et avec qui le rapprochement avec Light Asylum est chose aisée. Enfin juste 3 ou 4, sinon ça va durer des heures. Les déjà vétérantes Telepathe bien sûr, leur potes de Mirror Mirror, mais aussi Teengirl Fantasy qui ont eux aussi collaboré avec Shannon Funchness et enfin les Pictureplane mais là c'est limite, juste histoire de passer leur tube de 2009 et de dire que j'ai été ici déçu par leur album de Juillet dernier .
- A.R Kane, quand deux vagues se croisent.
Dans "24 Hour Party People", le personnage de Tony Wilson nous expliquait que l'histoire de la musique moderne était constituée d'une succession de vagues et que même parfois elle pouvaient se croiser. Le point de rencontre peut être un lieu, un label, un groupe, ou même parfois l'esprit d'un unique individu. L'esprit de Brian Eno par exemple a été le carrefour d'une multitude de vagues, Velvet-Krautrock-Electro-Rock britanique-World music etc etc. AR Kane, groupe des 80's, fait partie de cette catégorie. Il s'agit probablement du groupe victime de l'une des plus immenses injustices du rock indie de nos jours. Et puis flute! De la musique tout court! Le groupe central d' une époque faste, effacé des mémoires, mais qui a conservé une influence souterraine gigantesque. Peu reconnu, voir totalement oublié, ce groupe mérite que l'on s'y attarde pour son côté avant-gardiste, sa volonté permanente d'aller de l'avant et son éclectisme. Nous sommes en 1987-1988 et le terme de "shoegaze" n'a même pas encore été prononcé par quiconque. Alex Ayuli et Rudi Tambala choisissent ce moment-là pour sortir leur premier single, et même si l'influence post-punk est facilement reconnaissable, comme celle de Jesus & Mary Chain, on peut détecter les germes du shoegaze et deviner tout de suite que les deux bonshommes ne vont pas se contenter de faire du surplace. Ce n'est donc pas pour rien que la presse de l'époque les surnommera grossièrement "The Black Jesus & Mary Chain". Les deux membres citeront également Miles Davis, Durutti Column et Can. Le single suivant sur le label 4AD évoquera dans sa forme une autre signature du label ,Cocteau Twins. En 1988, le groupe sort son premier album,"69". Réécouter de nos jours cet Lp donne les même sensations que celles ressenties devant The Silver Apples, The Velvet ou les travaux de Brian Eno. Ce sont les années qui nous séparent de cette époque qui s'écrivent devant nos yeux, et une bonne partie de la culture musicale actuelle. Ce groupe appartient à la famille des Visionnaires. Le "It's anythings" de My Bloody Valentine ne sortira que 4 mois plus tard, et pourtant, c'est de l'album de MBV dont on parle comme d'une oeuvre créatrice du shoegaze. Anecdotique et un poil en dessous du groupe de Kevin Shields me direz-vous? Attendez la suite. Beaucoup de choses sont brassées, triturées dans ce disque: Dub, psychédélisme, jangle pop, post-punk, jazz à la sauce Funky ou Free. AR Kane est à ranger aux cotés des grands groupes novateurs et sans œillères de la fin 80's, Wire, Talk Talk, Slint ou Bark Psychosis. On peut clairement dire que la Dream Pop, courant aux origines larges et difficilement définissables c' est eux ! Qu' ils en sont les instigateurs. Et puis dans un monde plus juste, cette pépite qu'est "Suicide Kiss" doit devenir une hymne du rock indie comme l'est "You made me realize" de MBV sorti que deux mois plus tard. "Crazy Blue" offre une exemple parfait de leur talent d' hybridation, quand la Jangle Pop mélancolique et rêveuse des Smiths rencontre l' Afrobeat et ses rythmes complexes mais hypnotiques. En matière d' hybridation ils étaient aussi en avance. Les 2 génies délaisseront ce coup-ci les paysages bruitistes et la dream-pop-shoegaze pour faire le grand écart que Kevin Shields n'aura pas l' idée de réaliser. Au revoir Jesus & Mary Chain et l' indie-rock, et bonjour l'acid house, le hip hop et New Order, bref, la dance pop déjà entraperçue avec "Crazy Blue". Il faut bien remettre dans le contexte, "Technique" de NO n'est sorti que 3 mois plus tôt et le buzz sur l'Hacienda commence tout juste en Angleterre . Donc, écoutez les albums de AR Kane, et vous comprendrez ce que veulent dire manque de reconnaissance et injustice face à l' avant-gardisme, et ouverture d'esprit en matière de musique. Fin de l'histoire? Non ! J'oubliais juste un détail. Et quel détail ! Si je vous dit qu'AR Kane a participé à l'un des plus importants disques de l'histoire de la musique et que vous le connaissez tous. AR Kane ne s'est pas limité uniquement à la genèse du shoegaze, de la Dream Pop et de certaines hybridation qui suivirent , il est aussi de la partie pour la reconnaissance et la démocratisation de la culture club/rave à l'approche des 90's. Et ce, juste avec un morceau Révolutionnaire sur lequel vous avez tous dansé dessus au moins une fois dans votre vie. Révolutionnaire en partie pour le succès remporté à l'échelon mondial grâce à l'utilisation du sampler, et ce dès Août 1987. Pour cela, ils travaillèrent sous un autre patronyme avec Colour Box et créèrent ça! Sorti sur 4AD évidemment. My Bloody Valentine que j'adore ont-ils révolutionné les dancefloors? Non! Alors quand vous parlerez de la bande à Kevin Shields et du shoegaze, n'oubliez plus d'aborder AR Kane. AR Kane est le chaînon manquant entre la culture dance et le rock indie. Bien avant "Screamadelica" de Primal Scream et à la même époque que "Madchester".
- Et si ce blog était un label: NO PAIN IN POP
Si ce blog était un label et bien il serait...Hum ! Impossible de répondre simplement tellement le nombre de labels indépendants auxquels je porte un grand intérêt est grand. Commençons dans ce blog une brève revue d'effectif. Premier de la liste, No Pain In Pop, à l'origine un simple blog de passionnés comme Dancing with the Noise. C'est un label très récent de Londres, puisque sa création date de 2008. S'intéresser à ce label en 2012 c'est un peu comme piocher tour à tour chez Creation puis chez WARP en 1995. Et même s'il possède très peu de groupes dans ses rangs, son état d'esprit et la variété de ses signatures me plaisent beaucoup. C'est un véritable défricheur. Je l'ai découvert via le single "M" des adorés Health. Ensuite, c'est en tombant sur les titres de l'une de ses signatures, Echo Lake, groupe aux influences très identifiables. "Loveless" de MBV doit être leur Saint Graal. Echo Lake n'a pour l'instant sorti qu'un petit Ep et un single, mais pour tout fan de shoegaze il est à suivre de très près. Une fois Echo Lake évoqué, c'est au tour de The Proper Ornaments, également signé sur No Pain . Il s'agit d'un projet parallèle de James Hoare, officiant à l'origine chez les très bons Veronica Falls (ancienne signature du label et groupe indie ayant énormément écouté The Pastels) et les trop méconnus Shop Assistant, vieux groupe 80's classé souvent groupe C86 Le nom des Proper Ornaments est emprunté à Free Design, groupe de sunshine pop des 60's affectionné ici aussi. Mais si on veut parler des influences des deux types, c'est plutôt vers la Nouvelle Zélande qu'il faut se tourner et The Chills, The Verlaines et The Bats. Tous signés sur Flying Nun, un vieux label qu'il fallait citer en société pour se la péter dans les 80's et les 90's. Autre signature avec déjà un album à son actif, A Grave With no Name. Voilà pour le côté Pop Indie de No Pain In Pop, mais ces gens-là sont très ouverts d'esprit et c'est pour ça que je les aime. Voici l'electro expérimentale de Patten qui tape l' incruste chez les Shoegazer. Finalement, ce n'est pas surprenant quand on connaît les liens par le passé entre ces deux styles (au hasard, Board Of Canada).Patten, à suivre de très très près dans les prochaines années après le très bizarre et génial album de 2011,"GLAQJO XAACSSO". Également présent dans les références du label et dans une version plus expérimentale que les 3 premiers cités, Forest Swords. Ici, on touche à plein de trucs passionnants, Dub, Neo Psychedelia. Leur "Miarches" rappelle beaucoup l'ambient dub version lo-fi des américains de Peaking Light, l'une des révélations de l'an passé. D'autres artistes distribués par No Pain vont continuer à faire beaucoup parler d'eux en 2012, et ce pour de très justes raisons: les Montréalais*de Grimes et de Doldrums (* cf à la fin). Tous deux appartiennent à la mouvance du Maximalism. Promis, juré: je reparle de ce truc passionnant qu'est le maximalism. Nos deux canadiens sont signés sur d'autres labels mais distribués par No Pain In Pop pour l'Angleterre, et rajoutent encore plus de diversités au catalogue de ce label. Ils n'y sont plus mais sont passés par là, Nite Jewel et Trailer Trash Tracy, anciennes signatures parties vers d'autres cieux. Enfonçons le clou au sujet de No Pain In Pop, leur éclectisme et leur bon goût. La mixtape qu'ils avaient élaborée pour Fact Magazine en est un parfait exemple. * Cf : une digression sous forme de coup de gueule sur cette belle ville de Montréal viendra prochainement. Très intéressant, et ça sera l'occasion de répondre enfin à cette question essentielle: Pourquoi Cœur de Pirate?
- Bye bye 2011, hello 2012 & ... Dancing with the noise
Première publication et bref retour sur un groupe prometteur découvert en 2011 et quasi ignoré dans notre patrie. Juste une photo pourrie, un nom, et c'est tout. Pour le moment. Alan Watts est un groupe New Yorkais, son nom est à l'origine celui d'un écrivain américain considéré comme l'un des pères de la contre-culture américaine. Pour indication, le personnage en question apparaît dans un roman de Kerouac, "Les clochards célestes". Passons à l'essentiel, le son. Du shoegaze qui danse, ou plus précisément de la noise hypnotique avec une touche de baggy. Je reconnais que c'est aller vite en besogne, mais on peut aisément y penser tout au long de l'écoute de leur ep sorti en 2011, "Thank You, Spectral Void". A propos du titre "Spectral void", on peut même évoquer le terme de Noise-dance. Ce titre parait proche de ce que font de nos jours A Place To bury Strangers et surtout The Soft Moon, mais avec un rythme un poil plus lancinant et dansant . Le fantôme de Factory Records tendance Hacienda '88 plane parfois sur l'ensemble, et il est logique de repenser aux premières oeuvres des prometteurs et si justement nommés Factory Floor. Ce mélange de déflagration noise ou shoegaze avec des rythmes parfois électro issus des dancefloors n'est pas nouveau, et de nos jours d'autres artistes s'aventurent également sur ces nouveaux territoires. On en reparle très prochainement.
- BEST OF 2011
Ce Top fut créé fin 2011 mais comme ce blog n' existait pas encore il n' a été diffusé que plus tard (2016). Si le Top date donc de l' époque le texte qui suit fut rédigé à l' occasion du dixième anniversaire de ces disques en Mars 2021. 2011, l' an -1 de DTWN. Décembre 2011, Dancing With The Noise n' est pas encore une réalité mais l' idée trotte déjà dans la tête de votre serviteur depuis longtemps et va bientôt se concrétiser après bien des atermoiements dus à une certaine tendance à la procrastination. Faire des Top annuels est alors une habitude bien installée et c' est en rédigeant celui de 2011 que votre serviteur va enfin se décider de passer à l' acte. Pour faire cours l' envie de passer à l' écrit pour raconter sa passion musicale était très forte avant fin 2011. Envie confortée également par les encouragements d' une partie de mes amis partageant cette passion. Mais après plusieurs faux départs il manquait le dernier déclic. 2011 avec ce top le sera! Ma passion datait depuis près de 23 ans et même si l' outil numérique et internet avec leurs facilités n' existaient pas au début je pouvais toujours me lancer dans la grande tradition du fanzine papier. En fait je m' étais toujours dit à quoi bon. Il y a une presse musicale qui faisait plus ou moins correctement son job de défricheuse et il se trouvera toujours d' autres fans bien plus au fait et talentueux que moi. Mais 2011 confirma chez moi certaines constations apparues au fil des 00's. Années Rétrogaga par excellence dans le courant qui m' avait vu naître et guider à la passion musicale, l' Indie Music. Un sentiment de routine si ce n' est d' ennuie s' était emparé de moi durant les 00's devant toutes une flopée de disques indies reluquant trop fortement le passé si ce n' est un certain nombril socio-culturel. Certains étaient bien évidemment bons voir très bons, mais des éléments essentiels manquaient. La nouveauté ,un sens de l' innovation réel si ce n'est un grand coup de vent frais avec enfin une réflexion artistique, politique ou autre bien plus profonde. On pouvait réellement parler d' une impression de routine et de statu-quo. J' avais même la sensation d' être pris en otage entre deux visions faussement opposées et réductrices dans l' appréciation et la "consommation" de la chose musicale. Le Rockisme et le Poptimisme. Que ce soit au travers la lecture de la presse indie ou de mon quotidien plus personnel. A Limoges par exemple les rétrogaga Rockistes dominaient quand les Poptimistes faussement modernes mais totalement dépolitisés avaient déserté les salles. Et que dire de certains jouant une sorte de double jeu tout autant stupide si ce n' est détestable. Quand à ceux qui avaient décidé de ne pas choisir car porteur d' une autre vision bien moins antagoniste de se voir injustement passer inaperçus et inaudibles. Dix années se sont écoulées depuis et en observant ce Top on ne peut que se rendre à l' évidence. 2011 fut une superbe année en terme discographique. Et surtout bien plus qu 'une simple accumulation d' œuvres réussies. Une année de changement si ce n' est qu' une sacrée et salvatrice petite révolution dans l' underground constituant une réponse adéquate aux maux de l' époque décrits plus haut. Suffisamment pour pousser quiconque à s' investir encore plus dans cette passion. Les grands disques, les grands tournants artistiques ou réactions/contestations aux normes d' une époque peuvent changer des vies à ce qu' on dit, 2011 n' en manqua pas et finit de provoquer ce blog qui approche les 10 ans. UNE PRESSE DITES ALTERNATIVE, OU PLUS VRAIMENT, HORS SUJET. Les sites (Pitchfork) ou les anciens curateurs plus ou moins alternatifs tel le NME ou les Inrocks en France semblaient devenus à mes yeux à côté de la plaque. Incapable d' aller voir par delà leurs territoires de prédilection si l' herbe était plus belle ailleurs. Leur choix éditoriaux me rendait furax par un manque cruel d 'ouverture d' esprit, une certaine tendance à la "ringardise rock ou pop" et une fâcheuse habitudes à draguer un plus grand lectorat. Le tout en cajolant les nouveaux comme les anciens dans le sens du poil nostalgique ou mainstream revenant ainsi à faire passer des vessies pour des lanternes. Par exemple en France on nous vendait les Metronomy comme un grand bol d' air frais si ce n'est des innovateurs alors que leur "The English Riviera" n' était qu' une relecture grossière plus vraiment Indie d' un certain Soft Pop 70's (The Eagles) avec des bouts de SynthPop FM du début 80's sous l' égide écrasante des Daft Punk de "Discovery". Le futur devait donc ressembler dans leurs rêves à...leur enfance passée en version aseptisée. Nostalgie propre sur elle, Metronomy Chez eux la musique devenait un simple divertissement dénué de tout fond susceptible de provoquer quoi que se soit sauf bien sûr les ventes de disques et un cocon nostalgique pour les générations post-Mur de Berlin et Post crise de 2008 . Un certain underground avait fini sa mue en overground débutée dans les 90's (quand des formations indies devenaient gros vendeurs, Radiohead), et avait perdu quelque chose d' essentiel. Ce quelque chose indéfinissable qui m' avait 20 ans plus tôt poussé dans ses bras. Internet fut dans ce domaine une bonne nouvelle permettant l' accès à de nombreux petits sites ayant la même démarche que votre serviteur. Fouiller dans une autre underground à la quête d' un palliatif à la norme des gros médias musicaux et d' une société repliée sur elle-même et son passé. Internet avait également ses défauts mais son poids devint considérable sur certains artistes qui n' hésitèrent pas à s' en inspirer, l' utiliser voir le critiquer avec une lucidité bien réelle quand d' autres faisaient comme si de rien n' était. Sauf par manque d' imagination créatrice et en quête de personnalité d' allez chaparder la musique d' autrefois. Étrangement, peut être la plus grosse déception d' internet, on remarqua que les niches stylistiques et culturels se reproduisaient sur le réseau. On aurait pu s' attendre à bien plus de perméabilité entre elles avec une plus grande curiosité des fans enfin débarrassé de l' achat obligatoire pour écouter de nouvelles musiques plus faciement disponible mais certaines habitudes avaient la vie dure. Les Pitchfork et compagnie avait bien sûr parler de Burial et du Dubstep ou de Footwork mais alors d' une manière très discrète et ces courants et artistes novateurs se retrouvaient perdus dans les rayons des supérettes médiatiques. Les têtes de gondole obstruant les regards curieux de fan demeuraient alors les indies boys souvent blancs et issus des classes moyennes tel War On Drugs, Kurt Vile, Girls, Metronomy, St Vincent ou Bon Iver. Et quand ce n' était pas eux c' était les gros vendeurs R'n'b ou Pop tel Frank Ocean ou le vilain Drake. Une autre vision moins simpliste? Plus intransigeante en modernisme et innovations, bien plus pertinente artistiquement, politiquement et sociétale semblait invisible. Même chez ceux censés être l' élite libérale aux puissants radars . Poptimism against Rockism La belle & so classe Beyonce contre le vieux et crado Thurston. Ce fut aussi l' époque où le Rockisme perdit sa place d' idéologie dominante dans la critique au profit du Poptimisme. Le Rockisme, à savoir que le "rock" était seul représentant de valeurs tel l' authenticité et l' art, devait s' opposer à celle du Poptimisme, qui lui avançait que la Pop vendeuse, le Mainstream, était tout autant porteur de ces mêmes valeurs en y rajoutant celui d' un certain progressisme. Bref une sacrée vraie-fausse guéguerre de clocher à comprendre pour bien savoir ce qui s' est produit pendant 2011 et les années qui suivirent. LE DANCEFLOOR ET L' EXPÉRIMENTAL? ON Y VA MAIS INTERDICTION DE LE RAMENER A LA MAISON Votre serviteur n' a pas choisi et ne choisira pas pour la simple raison que les éléments innovations et politiques étaient infimes sinon hors sujet et absents de ces deux visions. Deux façons de voir à mettre dos à dos, les deux revers de la même médaille pourrie, comme le fit génialement une légende du rock-critique, Paul Morley. Le rockisme se prétendait rebelle et non vendu à la machine de l' entertainment Néo-Libéral alors qu' il en était juste devenu une niche commerciale bien peu dangereuse parmi tant d' autres. Le Poptimisme quant à lui survendait avec la Pop mainstream un contenu politique bien léger (en réalité le capitalisme Néo-Libéral, il s' en fout voir ... l' adore) et une innovation artistique pas réellement évidente et réelle. Et le fan de musique de n' avoir pas le choix entre une Beyonce faussement révolutionnaire et le gavage Garage Rockiste ou le culte des dorénavant bien vieilles légendes Indie (Sonic Youth, My Bloody Valentine par exemple ) avant que le phénomène si rétrogaga et consumériste des réformations de vieille gloire indie 90's pullule dans les festivals. Enfin et surtout ce que je trouvais totalement crétin dans cette vision binaire de la critique musicale était qu' elle évacuait un élément amené à devenir, si ce n' était déjà pas le cas, l'un des plus grands producteur d' innovation. Le Dancefloor et ses musiques. Les Pitchfork et compagnie parlait bien de la culture dancefloor triomphante et de son pendent l' électronique mais en tant qu' un fait uniquement sociétal et économique mais très peu artistique. L' attention aux valeurs d' authenticité et artistique portée par les rockistes et les Poptimisme selon leurs bon vouloir ne semblait pas concerner tout ce qui provenait ou avoisinait le dancefloor quel qu' il soit. Et quand enfin une nouvelle musique, si rare à l' époque, apparu (vers 2007) au sein même de la ville où est basé justement ce site et bien il faudra attendre près de 4 ans pour trouver le mot dans Pitchfork. Et encore par l' entremise d'un label anglais (Planet Mu) pour voir une chronique publiée en 2011 de la "Bangs & Works Vol. 1: A Chicago Footwork Compilation" sortie en... 2010! Compile bien notée certes mais absolument pas mise en avant parce que ne bénéficiant pas de la fameuse mention "Best New Album" . Et question article de fond ou meilleur suivi il faudra attendre 2013 voir 2014 avec la mort de Dj Rashad. Bref si les gros sites abordaient les sorties discographiques en provenance du dancefloor fallait qu' elles soient facilement consommables par son public de Rockistes/Poptmistes. De la même façon l' avant garde et l' expérimentation la plus obtuse semblaient être réservées aux salles d' exposition où il était bon ton de s'y montrer mais surtout pas à en ramener les sons entendus ni à les partager à un plus grand nombre. ET 2011 FUT HYPNAGOGIC POP, FOOTWORK, MAXIMALISM, HAUNTOLOGY & VAPORWAVE. Daniel Lopatin aka Oneohtrix Point Never 2011 voit l' émergence de nouveaux courants genre quand d' autres apparus plus tôt arrive à maturation. Les fameux "sous-genre" selon la doxa des médias Indie devenus alors curateurs culturels officiels avec toute le mépris, l' ignorance, l' arrivisme voir l' arrogance dont ils peuvent être coupables. Des "sous-genres" dont ils vous conteront bien plus tard les "formidable" histoires et influences en n' oubliant surtout pas de se faire passer pour les défricheurs officiels de ce qu' ils avaient ignoré si ce n' est méprisé. Alors ces courants un brin novateurs à peine vus chez les gros médias, qui étaient-ils? Le top 2011 nous le crache au visage. L' HYPNAGOGIC POP POURSUIT SON INFLUENCE GIGANTESQUE Maria Minerva L' Hypnagogic Pop est arrivée à maturité début 10's malgré le mépris critique durant des années et vit alors ses dernières grandes heures. Comme toujours le bouillonnement de l' underground ne parvenait à ceux des étages supérieurs que par le biais d' une chaleur diffuse mais bien réelle tel celle provoquée par les canalisations d' eau chaude. Ainsi la tardive et ambiguë couverture média d' Ariel Pink et Maus des années après leur coup de force Hypnagogic Pop du milieu 00's. Allez voir leurs chroniques des 00's qui les voyaient alors se prendre une volée de sales notes chez Pitchfork . Et du jour au lendemain, en 2010 avec "Before Today", Pink devint une icone Indie sans de réel explications et franches excuses. Même chez certaines de mes connaissances les plus "Rockistes" ou "Poptimistes". Et parfois les deux à la fois. Une Hypnagogic Pop qui avait depuis belle lurette commencé à offrir des débouchées et des variantes en les influençant des bien plus acceptables pour l' élite critique rock tel que la Chillwave de Washed Out, Neon Indian, Toro Y Moi ou la Surfwave de Real Estate. Même ces idiots rétrogaga de Marc Demarco et Kurt Vile doivent un petit quelque chose à la démarche Hypna. Quand certains surfaient sur la nostalgie pour cacher leur manque de personnalité et vendre à peu de frais artistiques et politiques d' autres la prenait à pleine main pour jouer avec et réfléchir à son sujet comme sur d' autres bien moins consensuels, tel son emprise sur les esprits et l' appréciation musicale liée au Néo-libéralisme triomphant par exemple. John Maus qui avait accompagné la naissance de l' Hypnagogic-Pop avec Ariel Pink nous offre son meilleur album. L' estonienne passée par Londres et débarquée aux States,Maria Minerva, lui embraye le pas pour devenir la reine du genre, Dirty Beaches s' en inspire pour rénover sa Lo-Fi/Slacker Rock et Rangers avec Hype Williams la font briller. Mais à peine apparaît le mot Hypnagogic Pop sur un plus grand nombre de lèvres journalistiques qu' il va être aussitôt balayé par un autre courant et que deux des coupables de cet mort prématurée ne sont autres que deux des créateurs de ce courant qui aura par la suite une influence gigantesque, James Ferraro et Daniel Lopatin (OPN). ET LA VAPORWAVE ET LE MAXIMALISM APPARURENT James Ferraro Ferraro va propulser la Vaporwave sur orbite avec son "Far Side Virtual" . La Vaporwave, encore un truc jouant avec la nostalgie pour mieux critiquer les dérives d' internet, du capitalisme, et de son néo-libéralisme. Mais, si elle partage avec elle une réappropriation vicieuse de nos souvenirs musicaux (le passé) pour mieux les détourner, à la différence de l' Hypnagogic Pop et ses innovations sonores facilement ré-appropriables et consommables, la Vaporwave va beaucoup moins plaire aux rétrogagas des deux camps décrits plus haut (Rockistes/Poptmistes). La Vaporwave fut, à juste raison considérée comme une sorte de révolte Punk version 2.0. Avec le genre datant 70's si vénéré des rockistes elle partageait cependant un point commun, le goût pour l' agression sonore. On parla alors de Maximalism. Sonore mais aussi conceptuel. En gros le capitalisme ne meurt pas, la révolte populaire semble alors bien utopique alors le Maximalism voulait le faire exploser en portant jusqu' à leur limites ses caractéristiques, ses armes et ses artefacts. Cela aurait du plaire à nos vieux keupons mais par mépris ou stupidité rétrogaga, ils boudèrent. 2011 voit donc apparaître la Vaporwave avec Ferraro mais également avec l' un de ses autres disques devenus classiques, le "Floral Shoppe" de MACINTOCH PLUS. Un autre de ses créateurs va la propulser un peu plus sur le devant de la scène, Oneohtrix Point Never. Daniel Lopatin qui l' avait porté à nos oreilles avec son "Chuck Person's Eccojams" de 2010 y met une bonne dose dans son "Replica". Relisez les chroniques du disque par Pitchfork et compagnie, des bonnes notes justifiées mais des analyses totalement à côté de la plaque, les mots Hypnagogic-pop, Vaporwave, Maximalism et une notion de critique du Capitalisme en sont systématiquement absentes. Mais si on commença à parler au sujet de la Vaporwave de maximalism et de sa ré-appropriation sans œillères ni pince-nez de vieille musique par détournement il faut également s' apercevoir que ces caractéristiques furent présentes dans d' autres courants en 2011. Les Gang Gang Dance les transposèrent dans leur Néo-Psychedelia en y malaxant la synth-pop, l' électro-pop et certaines vieilles senteurs Indie tel la Dream Pop. Gatekeeper avec sa fascination pour les vieux films de science fiction commencera à les faire fréquenter les pistes de danse ricaines. Mais c' est justement sur les dancefloors et l' UK Bass britannique que la grosse claque sonore va venir. Elle aura un nom et une gueule d' ange, Rustie. Avec ses sales manie Purple Sound et Wonky, son utilisation anti rockist du numérique, ce mioche va offrir un disque générationnel à l' influence puissante jusqu' à nos jours. ET LE FOOTWORK AVEC LE CLOUD RAP GRANDIRENT D' autres courants montrent leur bout du nez et auront bientôt un poids tout aussi important que l' Hypna et la Vaporwave. Le Footwork en provenance de Chicago après la déflagration du Vol.1 poursuit sa conquête du monde et des autres courants avec le vol. 2 des Bangs & Works parus chez Planet Mu. Il faudra attendre donc deux ans pour que l' élite journalistique s' y penche sérieusement en acclamant Dj Rashad et que la pop mainstream la plagie. 2011 verra à ce propos l' un de ses premier vrais albums réellement représentatif , le "Flight Muzik" de Dj Diamond et également ses premières incursions réussies sur d' autres territoires. Le "Room(s)" de Machinedrum et encore plus magnifiquement avec Kuedo. Toujours Outre Atlantique un autre courant à l' influence gigantesque naît sous nos yeux entre les mains de Clams Casino, le Cloud Rap. Mutation hybride du Hip Hop avec la Chillwave et la Witch House. Cette dernière souvent caricaturée et méprisée offre le digne successeur des Salem, Holy Other, quand l' un de ses pionniers Balam Acab évolue pour offrir son meilleur album. ET L' HAUNTOLOGY OFFRIT LA MEILLEUR ALTERNATIVE AUX REVIVALS Un autre genre apparu vers la mi-00's va voir son influence réapparaître en pleine lumière médiatique malgré son omniprésence parmi certains anciens coups de cœur de la presse, Boards Of Canada et Burial. La Hauntology et sa démarche avec le passé cousine britannique de l' hypnagogic Pop américaine, voit l' un des cadors de sa version plus abrupte et complexe devenir un habitué des gros sites et par ici, The Caretaker aga Leyland Kirby. Elle aussi va muter très vite et par l' entremise du Dancefloor et d' un amour pour la Dark Ambient de ses auteurs nous offrir le plus beau disque de 2011, le "Tryptych" des Demdike Stare. Compilation bien mieux diffusée de leurs premiers disques . 2011 est l' année révélation du label "laboratoire" Modern Love qui nous offre un deuxième talent novateur en la personne d' Andy Stott qui lui aussi sous influence Hauntologique dans ses manières va opérer une autre mutation mais avec ce coup-ci le Dub en guise d' ingrédient. Coupé des autres Modern Love va voir ainsi se voir développer les germes d' un courant appelé à grandir sous d' autres main, la Deconstructed Club. Prendre le passé du dancefloor, le déconstruire pour le réassembler en quelque chose de neuf et pas toujours dans le but de faire danser. 2011, QUAND L' EXPÉRIMENTATION RENOUVELLE L' UNDERGROUND Mais l' année 2021 ne pouvait pas se résumer qu' à l' apparition de nouveaux courants en matière d' innovation. Certains artistes difficilement assimilables à un genre précis dont de nombreux jeunes talent appelés à marquer les années suivantes œuvraient dans l' hombre et nous permettaient enfin de sortir de la rétromanie Indie et Pop. La liste des révélations individuelles 2011 est hallucinante par sa longueur comme par ce qu' elle contient comme futurs grands noms des années à venir. Roly Porter, Laurel Halo, Grouper, Julianna Barwick, James Blake , Pete Swanson, Julia Holter, The Haxan Cloak, Colin Stetson etc etc Mais en matière d' innovation de glorieux anciens ou tout juste réputés sauvèrent également l' honneur et bien plus. La reine PJ Harvey déboussola les neuneus Rockistes avec son virage Chamber Pop et Arty pour son dernier grand classique jusqu' à nos jours, "Let England Shake". Le gentil Bon Iver tenta avec un charme certain de moderniser le Folk quand Tim Hecker à grand coup d' attaques sonores et de drones reconfigura une certaine Ambient. Shabbaz Palaces et les Death Grips quant à eux sauvèrent un Hip Hop devenu à son tour bafouillant et un brin putassier. Et l' indie music dans tout ça? Elle nous offrait bien quelques petites bonnes surprises souvent Néo Psychedelia et Shoegaze mais à l' instar de ce top, beaucoup lui passèrent devant et nous assisterions alors à une lente et difficile agonie qui devra attendre le grand retour du Post Punk préfiguré alors par les Iceage. TOP ALBUM, COMPILATION & EP 1. DEMDIKE STARE Tryptych 2. RUSTIE Glass Swords 3. JAMES BLAKE JAMES BLAKE 4. PJ HARVEY Let England Shake 5.JOHN MAUS We must become the pitiless censor of ourselves 6.PETE SWANSON Man with potential 7. ANDY STOTT Passed Me By & We Stay together 8. ONEOHTRIX POINT NEVER Replica 9. JAMES FERRARO Far Side Virtual 10. TIM HECKER Ravedeath, 1972 11. HOLY OTHER With U 12. SHABAZZ PALACES Black Up 13. JULIANNA BARWICK The magic place 14. JULIA HOLTER Tragedy 15. DESTROYER Kapput 16. MARIA MINERVA Marie Minerva's Cabaret Cixous & Tallin at Down & Noble Savage 17. LAUREL HALO Hour Logic 18. THE HAXAN CLOAK The Haxan Cloak 19. COLIN STETSON New history warfare vol.2: Judges 20. GROUPER A I A: Alien Observer 21. DIRTY BEACHES Badlands 22. CLAMS CASINO Instrumentals 23. ROLY PORTER Aftertime 24. KUEDO Severant 25. THE CARETAKER A empty bliss beyond this world 26. BON IVER Bon Iver, Bon Iver 27. PRURIENT Bermuda drain 28. GANG GANG DANCE Eye contact 29. RANGERS Pan Am Stories 30. GATEKEEPER Giza 31. ALAN WATTS Thank You, Spectral Void 32. ATLAS SOUND Parallax 33. LIGHT ASYLUM In Tension 34. BALAM ACAB Wander/Wonder 35. DEATH GRIPS Exmilitary 36. MACINTOCH PLUS Floral Shoppe 37. BILL CALLAHAN Apocalypse 38. PATTEN GLAQJO XAACSSO 39. PANDA BEAR Tomboy 40. CONTAINER Lp 41. TUNE-YARDS Whokill 42. THE FIELD Looping State Of Mind 43. STILL CORNERS Creatures Of An Hour 44. WOODS Sun & Shade 45. ICEAGE New Brigade 46. LITURGY Aesthethica 47. HYPE WILLIAMS One Nation 48. TROPIC OF CANCER The end of all things 49. MICACHU & THE SHAPES AND LONDON SIBFONIETTA Chopped & Screwed 50. PURE X Pleasure REMPLAÇANTS MACHINEDRUM Room(s) PEAKING LIGHTS 936 THE HORRORS Skying SNOWMAN Absence YOUTH LAGOON The Year Of Hibernation L' ARRIVE DE DERNIÈRE MINUTE DJ DIAMOND Flight Muzik LA COMPILATION ESSENTIELLE BANGS & WORKS Vol.2: The Best of Chicago Footwork La première fois que l'on entendit l' une des stars de ce blog, Jlin ! RÉCAPITULATIF DEMDIKE STARE Tryptych RUSTIE Glass Swords JAMES BLAKE JAMES BLAKE PJ HARVEY Let England Shake JOHN MAUS We must become the pitiless censor of ourselves PETE SWANSON Man with potential ANDY STOTT Passed Me By & We Stay together ONEOHTRIX POINT NEVER Replica JAMES FERRARO Far Side Virtual TIM HECKER Ravedeath, 1972 HOLY OTHER With U SHABAZZ PALACES Black Up JULIANNA BARWICK The magic place JULIA HOLTER Tragedy DESTROYER Kapput MARIA MINERVA Marie Minerva's Cabaret Cixous & Tallin at Down LAUREL HALO Hour Logic THE HAXAN CLOAK The Haxan Cloak COLIN STETSON New history warfare vol.2: Judges GROUPER A I A: Alien Observer DIRTY BEACHES Badlands CLAMS CASINO Instrumentals ROLY PORTER Aftertime KUEDO Severant THE CARETAKER A empty bliss beyond this world BON IVER Bon Iver, Bon Iver PRURIENT Bermuda drain GANG GANG DANCE Eye contact RANGERS Pan Am Stories GATEKEEPER Giza ALAN WATTS This Is It ATLAS SOUND Parallax LIGHT ASYLUM In Tension BALAM ACAB Wander/Wonder DEATH GRIPS Exmilitary MACINTOCH PLUS Floral Shoppe BILL CALLAHAN Apocalypse PATTEN GLAQJO XAACSSO PANDA BEAR Tomboy CONTAINER Lp TUNE-YARDS Whokill THE FIELD Looping State Of Mind STILL CORNERS Creatures Of An Hour WOODS Sun & Shade ICEAGE New Brigade LITURGY Aesthethica HYPE WILLIAMS One Nation TROPIC OF CANCER The end of all things MICACHU & THE SHAPES AND LONDON SIBFONIETTA Chopped & Screwed PURE X Pleasure