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Nico

BRITPOP, les origines. 1962-1987



ALors je vous rassure tout de suite, cette première partie en deux parties concernant les origines va vous sembler très longue, mais sera suivie par d' autres plus courtes. Pour aborder la Britpop il faut remonter très loin dans la riche histoire Britannique et s' attaquer de front à la terrible complexité de cette scène musicale.

D' autant plus que comme je l' ai écrit dans l' introduction (ici), une succession de relecture caricaturale ou approximatives sinon totalement fausses ont été produites et rentrées dans l' inconscient collectif.


LES AVEUX



Alors oui j' avoue! La Britpop, un des premiers grands revivals rétrogaga que je maudits en permanence par ici, je m' y suis plongé jusqu' à y perdre pied. Du bout de la dernière mèche de ma coupe de cheveux Mods/Playmobile jusqu' à mes Adidas Gazelles .

Et je suis tenté de dire "j' y étais" voir carrément "j en étais aussi". Avec toute l' arrogance et la morgue apprises et copiées tel des savoirs vivres au cours de ces années devant les couvertures de magazines représentant les Liam Gallagher, Damon Albarn, Ian Brown, Jarvis Cocker et autres Brett Anderson.

Visuellement si vous m' aviez croisé dans les rues de Limoges ou dans une discothèque paumée de Corrèze votre premier réflexe aurait été de vous adressez à moi en langue de Shakespeare (quiprocos maintes fois vécus).

Chaque mercredi c'était injection hebdomadaire de Britpop via les lectures des NME et Melody Maker achetés sur Limoges (Maison de la Presse Rue Haute Vienne) ou à Brive La Gaillarde. Parfois les mensuels anglais Select, Q Magazine et Mojo s' ajoutaient à la liste selon leurs arrivées hasardeuses en gare de Limoges.


La presse écrite musicale britannique vivait alors ses dernières heures de gloires et je confirme par mes lectures passées qu 'elle fut l' instigatrice du phénomène Britpop. Mais probablement aussi que pour arriver à ses fins, sa survie, elle se reposa sur un mouvement de fond souterrain réel qu' elle amplifia jusqu' à le détourner de sa trajectoire initiale tel une loupe déformante. Côté hexagone c' est la légende Bernard Lenoir qui s'occupait de la dose quotidienne via son émission sur France Inter. Les Inrockuptibles devenus mensuels puis hebdos se contentant d' en remettre une couche via les écrits de JD Beauvallet principalement. Et je ne parle même pas du pèlerinage estival Britpop que constituait alors la Route du Rock et ceux automnaux au Festival des Inrocks.


Comme je vous l' avais raconter dans l' article sur Nirvana (ici) j' étais un ado un peu à part. Rebelle mais pas trop. Pas très bavard voir carrément refermé sur lui même. Sur la défensive. Entre mal être adolescent et impression de ne pas être né au bon endroit et à la bonne époque. De ne pas avoir grand chose à partager avec les autres sauf avec les rares autres amateurs de musiques. Déjà passionné de musique je commençais à peine à afficher mes différences d' avec la majorité de mes congénères et il fallait l' intimité d' un dortoir ou d' une salle de classe après les cours pour lâcher mon petit côté Proto Geek musicale.



NAISSANCE D' UNE ANGLOPHILIE MUSICALE ET CULTURELLE.

Résumons mon parcours pré-Britpop et vous allez vite comprendre que les germes Britpop était déjà en moi avant même la première lecture d' un NME ou d' un Melody Maker.


Vers 15-16 ans (1987-89) ma fibre mélomane débuta par la découverte des vieilleries opportunément ressorties en CD, le nouveau support apparu quelques années plus tôt. Bien sûr j' écoutais les tubes du moment comme tous les gosses mais à part deux ou trois exceptions, ce qui passait sur les ondes françaises n' était rien d' autre que du jetable. Aussi vite gobé que recraché et oublié. Un simple divertissement.


J' étais donc devenu progressivement un adolescent très nostalgique d' une période qu' il n' avait pas connu. Les mythiques 60's. Cette décennies qui avait vu la jeunesse prendre un tant soit peu le pouvoir et tenter de changer le monde étaient louées régulièrement dans les médias (télé, radio et presse spécialisée) par les soixante-huitards alors devenus hégémoniques dans les rédactions. Face à mes congénères ados plus portés dans leur majorité sur le suivisme ou le "je m'en foutisme", et n' ayant aucuns accès au Rock alternatif français, la jeunesse 60's semblait à mes yeux le modèle ultime à suivre tel la fratrie que je n'avais pas. J'avais un gros besoin d'espérer mais le monde autour de moi n' était déjà que source de pessimisme et de désillusion.


On y revient justement sur le rôle des premières rééditions CD des classiques 60's sur la Britpop. Les légendes du passé devenaient bien plus abordables en Cd qu' en version vinyle hors de prix (Souvenir d'un exemplaire du "Low"de Bowie alors introuvable en Cd et vendu 300 francs soit 68 euros).

Pour être plus précis les CD eux aussi étaient chers et bien souvent on se reportait sur le format cassette et la copie pirate. Fallait-il encore pour cette dernière trouver la matière via les connaissances sinon le fan de musique isolé de devoir s' armer d' une patience à toute épreuve et d' avoir souvent un train de retard.

N' oubliez jamais que nous allons parler d' une époque sans internet et à moins de vivre dans une grande ville ou dans une fratrie votre seule source de découvertes musicales n' était que la radio, la télé et la presse écrite disponible.

Le passé est donc devenu vers la fin 80's bien plus accessible. Pas autant omniprésent que de nos jours quand un simple clic suffit. La démarche était encore saine et s'apparentait à une simple volonté de se cultiver. Pas de piocher par opportunisme et refus du présent afin de quoi se créer une posture ou fabriquer un assemblage facile d'influence.


Je débutai donc par le parcours classique d' alors : Beatles, Hendrix, Rolling Stones, Doors (désolé) Led Zeppelin (tel un vermifuge) Pink Floyd, Queen (beurk! ), U2 (rebeurk) etc etc etc. Et avec ça une petite dose de punk mais pas trop (Sex Pistols et Clash). Les curateurs médiatiques soixante huitards n' aimaient pas trop ceux qui les avaient suivi et on peut assez vite comprendre pourquoi.

J'avais aussi un petit faible pour les compilations concernant les musiques à base de Synthétiseurs et enfin les rares titres Acid House croisés sur les ondes.

Je me gavais donc surtout du passé en piochant sur les deux rivages de l' Atlantique sans discernement ni préférence jusqu' à une rencontre bien plus marquante. Un véritable événement dans mon quotidien qui me fit basculer vers le camp anglophile pour un très long moment. Et ainsi de tomber amoureux à vie des sous-cultures britanniques.



En Mars 1988 sort chez Polydor la compilation "Who's Better, Who's Best". En parallèle est diffusé un documentaire relatant l' histoire des Who sur M6. Le choc ressenti un samedi après-midi est terrible et multiple. Musicale, esthétique, sociétale et politique. Ce pays que mon héritage rugbystique franchouillard considéraient comme la terre de nos ennemies héréditaires devenaient l' Île merveilleuse des héros de mon monde intérieur.


Tout dans le documentaire me marqua à vie. Les postures, les danses, les fringues, la musique, les commentaires, la façon de parler de musiques avec des considérations débordant sur d' autres domaines. Il y était notamment question des classes sociales britanniques et cela rentra en résonance avec ma vision de la société et ma fibre politique naissante elle aussi. Je m' aperçus à ce moment-là , par un étrange phénomène paradoxal, que l' adolescent français que j' étais se retrouvait mieux dans les paroles de groupes et artistes d' outre Manche que celles de ses compatriotes malgré bien sûr quelques différences. Et ce fait de persister jusqu' à nos jours à l' exception du Rap et de trop rares particularités rock ou électros.

Une véritable révélation.

J' ai pas vue la Vierge, mais Pete Townshend avec la frange de Keith Moon, et tous les chemins menèrent à Londres. Assez rapidement ils auront tendance à passer régulièrement par l'axe Manchester/Liverpool.



Vision Moderniste contre penchants Traditionalistes.


Mod et Trad Rock débattant de la modernité, Brighton 1964


Pour cet article je me suis replongé dans mes premières années de mélomanes et donc cette compilation un temps oubliée mais qui compta tant.

Respectant à peu près la chronologie de leur carrière les 19 titres dressent l' évolution stylistiques et les innovations de leur génie en chef, Pete Townshend. Des début Rythm & Blues avec la période Mods adepte de la Soul , les tentations psychédéliques et enfin le retour rock sauvage mêlé aux envies expérimentales et électroniques.

Je suis sidéré par les parallèles entre leur parcours jusqu' aux 70's et ce que je recherche de nos jours dans la musique. Des liens avec la conception développée dans un blog capable curieusement de produire une série d' article sur la Britpop "rétrograde" alors qu' il ne jure que par l' innovation, l' expérimentation, le renouvellement et la prise de risque chez les artistes.

Tout est dans le mot Mods.


Mods: abréviation de modernists pour qualifier à l’origine les amateurs de modern jazz, par opposition aux trads . Sous culture britannique.


Et les Mods devenus plus tard amateurs de Pop et de Soul de se foutrent de grosses branlées avec les "Trads" rockers sur les plages de Brighton. La bagarre ,ou plutot le débat, se poursuit sous une autre forme dans ce blog et ailleurs depuis 10 ans.

Jusqu'à quel point faut-il s' inspirer du passé et quels dangers quettent?


Curieusement quand les groupes Britpop énuméreront leurs influences les Who seront rarement cités dans leur culte du passé malgré une influence esthétique et patriotique certaine.

Seront cités par ces gamins nostalgiques en quête d' une identité nationale plus forte face à l' invasion Grunge les grandes heures de leur héritage musicale avec principalement les groupes de la British Invasion victorieuse aux Etats Unis. Mais déjà je me dois de préciser un petit accroc dans le récit médiatique.


La British Invasion, réel modèle ou fausse excuse ?


Invasion de Parkas et de Vespas, Mods à Brighton


La génération Britpop dans sa quête d'un nouvel âge d'or citait cette British Invasion conquérante avec les Beatles bien sûr, parfois The Rolling Stone car jugés trop rock donc trop ricains, les Zombies, les Animals etc etc. Mais paradoxalement les formations réellement admirées et copiées étaient bien trop British pour avoir percé aux States voir même en Europe. Beaucoup de Mods tel Les Small Faces, The Creation, The Easybeats ou plus ambigu les The Kinks. Une vériatble facination pour l' imagerie Mods va se déverser dans la presse sous la Britpop. De même on pourra rajouter, et nous les aborderons ici, d autres groupes ou courants succédant aux Beatles mais qui eurent également un impact moindre en dehors des frontières britannique tel le Glam Rock ou le Post Punk.


Ce qui s' apparentait à une réaffirmation identitaire certainement légitime et nécessaire pour lutter contre une trop grande influence étrangère débouchera sur un repli sur soit total mortifère et illusoire. Rien à voir avec une volonté de repartir à la conquête du monde qui aurait nécessité une certaine ouverture sur l'extérieur.

Les groupes Britpop dans leur majorité ne chercheront donc pas vraiment à devenir grand aux States mais quoi de plus normal. En ces temps-là un simple succès nationale suffisait à leur presse nationale pour leur décerner le titre de Plus Grand Groupe Du Monde.

L' Europe et le Japon leur subviendront pour penser dominer le monde et être à la pointe mais en définitive ce sera les dernières petites bataille victorieuses des guitares Britanniques avant la prise du pouvoir mondiale par le Rap américain.



En définitive nous verrons que la recherche des influences dévoile que la Britpop n' était pas un bloc monolithique et que nous pouvons même

parler d'une succession de vagues hétérogènes ne partageant seulement en commun qu' un fort goût du rétro et que la volonté d'afficher plus fortement son identité patriotique n'était pas commune à tous .

À y regarder de plus près on peut même déceler en la Britpop comme une étrange alliance entre Modernistes et traditionalistes jusqu'à ce que l'un des camps l' emporte et l' entraîne à sa mort.

Des différences sociétales, sociales et même genrée vont être également discernables.


Il semble évident que la trajectoire des Who ne les gêna un peu ces Britpopeux et pour cause. Townshend avait su évoluer et sortir des ornières nombrilistes et stylistiques quand les Oasis, Suede ou Pulp (avec honneur si plus), Blur un temps et tous les autres se plantèrent royalement.

Si on doit chercher les deux plus fortes et revendiquées influences réelles sur la Britpop il faut alors chercher dans l' enfance de ses acteurs qui pour l'immense majorité n' avait pas connu les glorieuses sixties, le Glam Rock et à peine le Punk. Mieux vaut sa propre nostalgie de son enfance, plus marquante, que celle de seconde main des aînés. Et donc pour la plus part, ce fut dans les 80's qu'ils puisèrent le mode opératoire. Deux formations vont leur servir et bon nombre vont se limiter qu'à ces deux là limitant encore plus dangereusement le spectre d'influences.





THE JAM, Is this modern world?



Ainsi et très vite on en arriva , par une certaine logique, "si eux l'on fait pourquoi on y aurait pas droit", à ce qu' une partie de la Britpop de dédier par réelle passion ou par excuse un culte à un autre revival exclusivement anglais moins massif et lui aussi tournant autour de l' univers des Who.

Certains rétrogaga n' ont pas tout à fait tord, les revivals ont toujours existé dans l' art et la musique populaire. Cette fausse excuse vous pouvez souvent la voir apparaître et évidemment elle a servit à certains Britpopeux comme dorénavant à tous les revivalistes contemporains. Mais jamais avant la Britpop ils n' avaient à ce point éclipser toute autre forme de modernisme et tuer dans l' œuf toutes tentations d' évolution.


Fin 70's c'est donc un Revival Mods qui apparaît. Son impact est assez court et faible sur l' ensemble de la société Britannique. Si quelques groupes eurent leur petit instant de gloire il fut en grande partie lancé et incarné par Paul Weller et ses Jam. Weller qui sera nommé chez les Gallagher et compagnie comme le Modfather, le parrain de la Britpop, verra alors sa carrière relancée après quelques années de vaches maigres.


The Jam quasiment inconnu encore de nos jours en France fut le groupe le plus populaire en Angleterre au début des 80's. Leur séparation précoce sera vécu comme un véritable traumatisme. Un traumatisme que l' on a ressenti fortement plus de 10 ans après quand les Gallaghers, Bluetones et compagnie les nommèrent avec des trémolos nostalgiques dans la voix comme l' une de leur influence majeur.



Se pencher sur l' histoire des Jam va se révéler être très éclairant et explicite en partie de celle de la Britpop. Paul Weller se lance dans la musique dès ses 14 ans. Ses précoces qualités de guitariste et de chanteur vont très vite le propulser au rang de petit virtuose ce qui va entraîner chez lui dès cette époque un certain complexe de supériorité que l' on peut aisément définir comme de l' arrogance et de l' assurance hors norme. De cette arrogance que les Gallagher et Albarn vont nous abreuver dans les 90's jusqu' à la nausée.

Le jeune Weller ne s' intéresse pas au Glam de Bowie ni au rock progressif alors aux sommets. Lui son truc, c' est les 60's et surtout toute la scène Mods avec sa passion pour la Soul. Déjà à contre courant de la définition du modernisme.


En fait Weller avec ses acolytes, Bruce Foxton (Basse) et Buckler (Batterie), vont reprendre le train de l' histoire en marche grace à la bombe d' énergie et de remise à plat que fut le Punk vers 76-77. Leur son va devenir tout autant violent et agressif que celui des Punk mais toujours avec leurs us et coutumes Mods. Leurs costumes taillés sur mesure et toute l' imagerie Mods vont très vite les faire passer pour d' étranges anomalies dans la vague Punk qui déferle sur Londres. Immédiatement le talent de songwritter de Weller va très vite les propulser aux sommets des charts britanniques. Un premier album "In The City" dès 77 les impose sur le devant de la scène Punk.

Les textes de Weller diffèrent également du contingent Punk par sa teneur bien plus politisée et sa perspicacité. Anti Establishment absolu, Weller ne laissera rien passer et sera l' un des premiers opposant culturel à Margaret Thatcher avec Billly Bragg. Ce trait va durer tout au long de leur carrière. Sans jamais l' affirmer Weller va devenir probablement le chanteur le plus ouvertement de gauche avec Joe Strummer des Clash. Sur ce point ses adorateurs Britpop passeront au mieux pour des timorés, au pire pour des fêtards insouciants et un brin stupides.


Weller longtemps après les Who et les Kinks va être aussi le principal représentant du retour d' une forte Britannicité* qui avait quasiment disparu que les Sex Pistols effleurèrent en comparaison par l' utilisation de l' union Jack quand les Clash auront des visées bien plus mondialistes et universalistes.


*Britishness : terme anglais traduisible en français par britannicité. Est utilisé pour qualifier ce qui distingue le peuple britannique des autres peuples européens et forme la base de son unité et de son identité.


Leur carrière va être une course effrénée qui ne dura qu' à peine 5 ans. Leur deuxième album "This is Modern World" sort à peine 6 mois après et confirme que The Jam se différencie des autres Punks par son adoration pour les 60's. Déception critique ce disque marquera Weller qui va très vite comprendre que la simple redite tout autant énergique qu' elle soit ne suffit pas.

Alors que la légende raconte qu' un Weller très (trop?) sûr de lui avait pris d'un peu trop haut Joy Division au cours de l' émission légendaire Something Else du 15 Septembre 1979 la suite va vite révéler un Weller plutot intelligent et adroit en entamant une démarche similaire de réinvention comme le Post Punk et Joy Division avaient entamé.




"All Mod Cons" est la deuxième naissance des Jam qui deviennent progressivement plus Post Punk que Punk. Le succès critique comme populaire ne les quittera plus. Ils vont marquer durablement les esprits en alignant une succession ininterrompue de 18 singles dans le Top 40 national. "Setting Sons" suivra avec la même réussite. Ces deux albums, mélanges malins et adroits de Traditionalisme et de Modernisme avec une très forte Britannicité seront les plus plébiscités par les artistes Britpop. Les plus copiés. Dommage, le meilleur restait à venir.


"Sound Affects" avec sa pochette hommage aux clichés Pop 60's se révèlent être le disque des Jam le plus Moderniste. Moins agressif mais tout autant pertinent politiquement on voit un Paul Weller chercher constamment à sonner comme son époque Post Punk, voir mieux, à la dépasser.


L'influence des productions des disques de Joy Division et Gang Of Four y est franchement évidente et le poids de Gang Of Four se discerne également dans l' écriture des paroles.

On ressent à la réécoute la forte tension décrite plus tard par Weller au moment de l' enregistrement.

Dans ce disque, le préféré de Weller, la tension entre Modernisme et Traditionnalisme est au plus fort degré que l' on puisse rencontrer à l' époque et dans leur carrière. Laissant de côté sa fibre Mods il tenta de rééditer à sa manière le coup d' accélération Pop que fut le "Revolver" des Beatles et comme il le reconnaîtra plus tard sous la très forte influence du "Off the Wall" de Mickael Jackson bien que cela ne se révèle pas vraiment en apparence.

L' immense "That's Entertmaint" frise l' Art Pop tout en décrivant la vie quotidienne ouvrière de l' époque.


C' est aussi le plus parfait pont entre les deux groupes anglais les plus populaires des 80's. The Jam and The Smiths.



Par la suite Weller développera une musique bien plus mixte en terme d' influence en devenant de plus en plus dansant, Funk, Rythm & Blues et Soul. "The Gift" et enfin le single d' adieu "Beat Surrender" seront leur apogée et de ce fait la raison principale de la décision de Weller qui estima qu' il fallait tourner la page pour continuer à évoluer.

A l'instar du Townsend progressiste le Paul Weller post Jam de Style Council avec son virage Sophisti Pop et Jazzy, après ses virées crossover Soul et Funk, sera mis aux oubliettes par les Britpopeux bas de front. Dommage pour eux parce qu' à l' exemple de cet emprunt au Jazz, les groupes Post Rock s' en souviendront à leur place.


Les tentations réactionnaires derrière les revivals.


Le Paradoxe/mensonge Britpop

L' imagerie des Mods mais une musique Traditionaliste


Weller avait bien décelé les risques mortifères de tout Revival dans la musique puisqu' il avait frôlé de peu les abîmes rétrogaga avec son deuxième album et qu' à force de remise en question, d' expérimentation et de brassage stylistique, il put se renouveler et sortir de l' ornière. La Britpop dans son ensemble n' en retint aucune leçon comme le montrera ces sommets d' isolement stylistique et de nombrilisme que seront "Be Here Now" et "The Great Escape".


D' autres Revival en parallèle du Revival Mods incarné par les Jam et auraient pu également servir d' avertissement à la Britpop. Réactivés par l' énergie Punk ils étaient apparus aux débuts 80's avec plus ou moins de pertinences et finirent très mal.

Le revival Ska britannique piochant dans la culture Jamaïcaine et populaire britannique des 50's et 60's fut l' un des rares à finalement se révéler progressiste politiquement et artistiquement. Mais très vite et assez injustement il fut traité comme une simple mode pas très sérieuse.

En fait le monde musicale depuis le Punk était devenu profondément progressiste et une fois leur fraîcheur provenant du Punk évaporée les Revivals tournèrent vite en rond incapable qu' ils étaient de se renouveler. Madness dont on va reparler abandonna le Ska progressivement pour une Pop bien plus blanche quant aux Specials leur virage Art Pop ne rencontra pas le succès mérité.


Par exemple un autre revival trahissant plus concrètement les relents réactionnaires de ces tendances était également apparu fin 70's. Le revival Rockabilly avec en fer de lance les Stray Cats et son pendent anglais traduit par le retour dans les rues des Teddy Boys. Et devinez ce qui se passa. Les rues de Londres de ressembler aux plages de Brighton 15 ans plus tôt sauf que les Punks avaient remplacé les Mods. Il est aussi à noter qu' en matière de relents réactionnaires le Ska du fait de son lien étroit avec le mouvement populaire Skinhead n' y échappa pas non plus et Madness devra toute sa carrière se coltiner un contingent de Skin d' extrême droite dans ses concerts.


A partir de cette époque les tentations Revivalistes furent alors jugées comme pathétiques voir dangereuses artistiquement et socialement. Même si un artiste était alors très fortement influencé par un vieux mouvement il se devait d' en proposer une relecture fraîche si ce n' est une réinvention ou son brassage avec d' autre mouvance stylistique.

Certains Mods apparus à cette époque, souvent amateurs de Northern Soul, n' oublieront pas les origines progressistes de leur mouvement et on en retrouvera à l' avant garde de la vague Acid House et Rave.


LA BRITPOP, THE SMITHS

ET L' AMBIGU MISTER MORRISSEY


On ne peut pas ne pas parler des Smiths au sujet de la Britpop.

Après les grands groupes 60's et The Jam voici l' autre gigantesque influence. Cette formation mancunienne étendard de l' Indie music des 80's fut la plus citée et régulièrement affichée comme le modèle à suivre mais entre les déclarations tapageuses et les actes il y a souvent un monde.

The Smiths avec leur Jangle Pop opérèrent eux aussi une sorte de retour en arrière dès 83 mais encore bien assez moderne à contrario d' une partie de la Britpop 10 ans plus tard.


Tous le témoins de cette époque vous le diront et certaines de mes conversations avec des autochtones me l'ont confirmé. L' arrivée et le succès des Smiths fut là-bas un cataclysme musicale et sociétale qu'ici on peine à imaginer. Leur singles atteignant régulièrement les sommets des charts cela avait pour conséquence une présence médiatique inédite illustrée par des passages à l' institution télévisuelle Top Of The Pop devenus légendaires. L' Indie Music se faisait une place au milieu des charts qu' elle n'avait jamais trouvé jusqu' alors.


Ce groupe au nom si commun avec son chanteur affublé de chemisiers prisées par les ménagères britannique, ses lunettes premier prix de la sécurité sociale, ses bouquets des glaïeuls hautement anti virilisme rock, et ses paroles évoquant le quotidien de la Working Class et des franges, jetait une pierre Britishness* popu dans la vitrine Toc du Mainstream.

Sans toutefois devenir très renommé à l' extérieur de l' île au contrario de The Cure. Cure que Morrissey détestait aussi comme l' illustre l' hilarante succession de saleté que Robert Smith et Morrissey se sont envoyé (ici pour la rigolade).

Morrissey revendiquait ainsi une très forte Britannicité encrée dans le réel et non de carte postale. Mais aussi une Britannicité trempée dans une indécrottable nostalgie. C' est probablement ce fait qui rebuta les étrangers comme cela avait été le cas avec The Jam et d' autres.



Morrissey et Johnny Marr n' aimaient pas la musique Mainstream de leur époque à base de synthés et axée sur les pistes de danse. En réaction et par goût ils optèrent pour la configuration classique Guitare/Basse/Batterie. Marr possédait une culture musicale de guitariste assez ouverte pour l' époque allant du Rock des Yardbirds ou les Rolling Stones jusqu' au Folk de types comme Bert Jansh ou Roy Harper. Plus tard il s' intéressera à l' électronique et l' Ambient dans la droite ligne de l' esprit sans frontières stylistique du Post Punk qui l' avait vu grandir.

Si en apparence Morrissey semblait plus éclectique en adorant les chanteuses Pop de son enfance (Sandie Shaw et Cilla Black) il faut remarquer qu' il ne quittait pas la sphère Rock avec ses passions limites maniaques pour Patti Smith ou les New York Dolls jusqu' à développer une étrange et déjà anachronique lubie pour le Rockabilly.

Le germe des tendances réac Britpop est bien à trouver par là, chez Morrissey.


Grandis tous les deux sous le punk et le Post Punk ce fait leur évita d' avoir une démarche trop rétrograde et chercher à s' évader du lourd héritage Rock.

Marr a donc toujours expliqué vouloir rompre avec les clichés Rock de la guitares et développa son art des arpèges sophistiqués en délaissant l' agression sonore des larsen par exemple. Il ne cessa de repousser les limites et d' innover. Un titre à lui seul comme "How soon is now" prouve que les Smiths malgré leur instrumentation rock des plus classiques pouvait utiliser le studio afin de sonner réellement neuf.

Fait amusant et très annonciateur, Morrissey détestait donc toute la culture Dancefloor et ne se gênait déjà pas de jouer les vieux cons en crachant sur Madchester et la House quand Marr y sauta à pied joint avec le duo qu'il forma avec le New Order Bernard Summer Neil Tennant des Pet Shop Boys.



Ascétisme et timidité Indie.

La Britpop a donc toujours revendiqué l'importance des Smiths mais quand on se penche sur le poids réel de la formation sur chaque groupes Britpop on discerne de réelles divergences et seulement un vrai point commun. Et en fin de compte on s' aperçoit également que les successeurs ayant de cesse de porter aux nues le groupe n' ont pris dans l' héritage que ce qu' ils ont bien voulu.


La configuration guitare/basse/batterie est bien sûr le lien évident avec notamment un très fort consensus autour de la guitare de Marr. Les guitaristes Britpop ont tous vénéré le Mancunien et toutes les formations Britpop ont tenté de retrouver l' alchimie qui reliait Marr et Morrissey. Ils furent rares ceux réussirent. Des très bons guitaristes il y en avait mais de la classe d' un Marr très peu finalement. L' évidence est Bernard Butler de Suede loin devant les Steve Mason (Gene), Steve Cradock (Ocean Colour Scene), Nick McCabe (The Verve) et Gaz Coombes (Supergrass) pour les plus intéressants.


Les divergences sont surtout au sujet des paroles de Morrissey et de sa personnalité complexe. Je pourrai passer des heures à tenter de le définir sans réellement toucher au but.

A la fois bagarreur et délicat, fragile et fort,

Morrissey par ses paroles et ses attitudes fut souvent traité de maniaco dépressif voir de misérabiliste ou encore de moralisateur. Il agaçait aussi par son petit côté poète maudit cultivé donneur de leçons. Critiques justifiées qu'en infime partie parce qu'il pouvait également se révéler être drôle même si grand amateur d' un humour très noir, capable d' une autodérision totale, sarcastique et provocateur.

Prenez toutes ces descriptions et chercher un parolier Britpop qui y correspond dans leur totalité. Vous n' en trouverez pas à une seule exception notable, Martin Rossiter des Gene. Et parfois vous allez même rencontrer des antithèses absolues.


L' apport essentiel à la Pop britannique de Morrissey fut donc la fragilité qu'il se dégageait de ses chansons. Rarement on avait croisé des textes de chanson Pop évoquer aussi bien la solitude affective, les désirs sexuels non conformistes et la dureté de la société britannique. Rien à voir avec les clichés rock , l' assurance orgueilleuse et la masculinté affirmée de certains roitelets Britpop. Rien à voir non plus avec l' euphorie jouissive et la volonté de célébration à tout prix affichés par certains.


Il y a avait aussi dans le personnage public de Morrissey un petit truc qui pouvait en effet bousculer les normes masculines de certains . Ses poses durant ses passages télévisés ou les séances photos, ses déclarations sur sa virginité volontaire et le droit au célibat était à contre courant de ses congénères rockstar. Laissant immanquablement planer le doute sur sa sexualité. 10 ans après Bowie le mancunien remettait le couvert sur ces sujets-là et il est clair que dans le Manchester du début 80's comme dans le rock aux tendances misogynes et virilistes ce n'était certainement pas de trop et franchement salvateur.

Comme certains de la Britpop Il s' inscrivait lui aussi dans la grande tradition de songwritters passés maître dans l'art de la description et critique de la société britannique à l'instar d'un Ray Davis des Kinks ou Pete Townshend. Mais encore une fois, à de très rares exceptions, ils furent très rares à aller aussi loin que Morrissey préférant rester à la surface quite à tomber dans la caricature.


Morrissey développa une haine envers la génération qui lui succédait, Madchester, et encore une fois le comportement des Britpopeux avec leurs hommages appuyés, héritiers et marqués aussi par Madchester, semblaient hypocrites.

Ainsi, Morrissey par son aspect donneur de leçons, aimait mettre en avant une certaine hygiène de vie. Végétarien revendiqué, ce fan des New York Dolls (ironie !) reprouvait la consommation des drogues et on était même pas sûr qu'il buvait de l' alcool. Pour lui plutôt que la boite de nuit et l' ecstasy c' était camomille et un bon livre.

Les Gallagher et d'autres avec leurs montagnes de coke et de champagne oublierons le dogme Morrissey.



Autre divergence tue par la Britpop, l' étique Indie et anticommerciale.

Si The Smiths jouaient le jeu de l'industrie musicale cela était cependant avec de fortes valeurs héritées du Post Punk et des limites assez restrictives.

Morrissey et compagnie dressaient en permanence des restrictions à l'exercice marketing au grand dam de leur label indépendant et quand ils signèrent sur un gros label c'était avec des conditions très strictes. Refus d' apparaître dans la première émission télé venue (à l' exception notable de la messe culturelle hebdomadaire Top Of The Pop), relation conflictuelle avec la presse, méfiance de l'outil promotionnel principal des 80's que fut le clip etc etc.

La Britpop fut moins regardante dans son désir de dominer les charts et un grand nombre d'accrocs à l' éthique Indie apparurent. On se souviendra de l'utilisation avec leur accord de titres pour la publicité et des explications pitoyables d'un Damon Albarn par exemple. Alors que Morrissey ne ratait pas une occasion d' allumer l' establishment Blur et Oasis se reposaient dessus quand cela leur était nécessaire. Suede et Pulp s' avéreront moins dociles et franchement plus futé dans l' art d'infiltration du système.


Les Smiths et la personnalité de leur chanteur marquèrent de leur empreinte toute la scène Indie. Mais tous n'avaient ni le charisme, ni la talent d' orphevre Pop des Smiths pour oser autant et bousculer les charts. Très rapidement le profil type de l' Indie Boy devena celui d' un étudiant mélancolique, plutot réservé, de classe moyenne, progressiste sur les domaines sociétaux et pas franchement porté sur les drogues et la biture.

Musicalement cette génération abandonna la "ligne claire" des Smiths pour noyer ou flouter leurs gentilles mélodies sous un boucan de réverbérations et une production lo-fi. L'éthique Indie était alors un dogme susceptible d' être utilisé pour exclure les artistes un brin trop ambitieux commercialement.

Quant aux paroles elles se déplacèrent de la rue vers l' intimité d'une chambre d' adolescent mélancolique. Elles ne garderont donc pas le côté acerbe et l' affirmation d'un soi So British la jouant dorénavant plus modeste.


L' explosion Madchester fut une première révolte, hédoniste, contre un certain ascétisme et une chape de Plomb que certains traits de la personnalité de Morrissey liés paradoxalement au climat Thachérien avait fait tomber sur une partie de la jeunesse et la société.


L' androgynie affichée de Morrissey on la retrouvera chez Suede tout comme la fragilité émotionnelle et certaines revendications des minorités et marges dans les paroles chez les premières formations Britpop tel Gene et Echobelly. Par la suite cela s' estompera jusqu' à disparaître.


1992, la chute du Roi Indie des 80's.

Une place à prendre.



Morrissey en 92 reste et demeure l' icône absolue de l' Indie anglaise. Et même si Madchester a ébrécher son statut d' icone en le ringardisant un brin avec ses postures de donneur de leçons chaque sortie de disque est attendue tel celle du messie.

Son précédent disque "Kill Uncle" avait quelque peu déçu ne rééditant pas le premier effort solo réussi du Moz, "Viva Hate". Disque qui dévoilait un Morrissey plus aventureux musicalement avec Vini Reilly de Durutti Column à la guitare et le fidèle Stephen Street en musicien et producteurs comme du temps des Smiths. Un Stephen Street que l' on retrouvera avec ...Blur.


Quand "Your Arsenal" sort en Juillet c' est une douche froide pour l'indie boy que j' étais. Morrissey par ses paroles semble annoncer son futur départ d' une Angleterre qu' il juge à l' agonie en opposition avec la volonté de célébration des Albarn et compagnie. Mais aussi musicalement. Il quitte le navire Indie pour se noyer dans un marasme bodybuildé Rockabilly rétrogaga seulement éclairé par de fines lueurs Glam portée par la présence de Mick Ronson (ex guitariste de Bowie). Une des chansons ("National Front Disco") raconte la vie d' un jeune anglais aux tentations nationalistes se désolant de voir ses "pôtes" fachos du National Front fantasmer leur délire racistes dans des soirées dansantes. Peut être la chanson la plus ambigue d'un Moz qui va le devenir lui aussi de plus en plus dans ses sorties médiatiques.


L' infâme concert de Finsbury Park.


Le "secret" de la fameuse Britpop Touch des clips de Blur résumé en un seul de Madness.


Une formation légendaire So British se reforme cet été-là et pour l' occasion s' offre un festival à Finsbury Park. Madness. Eux aussi énorme influence et fierté de la Britpop et surtout Blur, ils créent leur propre festival nommé Madstock et y invite Morrissey. Petit détail déjà dit. Les Madness ont toujours drainé avec et malgré eux quelques énergumènes fachos. Quelques jours auparavant le Moz donne une interview au NME et sort cette connerie.


"Je ne pense pas que les Noirs et les Blancs s'entendront vraiment "


Immédiatement Morrissey dément mais le 7 Aout à Findsbury il ne trouve rien de mien que de se draper de l' Union Jack sous les applaudissement d' un parterre de Skinhead d' extrème droite selon la version médiatique. Selon les fans les Skin l' aurait hué pour cause ... d' accaparement de leur culture. Dans les deux cas le Moz commença à sombrer à ce moment-là.

Le malaise est général. Chez Madness, la majorité du publique et les fans Indie.

Pendant quelques années on pensera à de la maladresse ou de la pure insouciance puis d' autres déclarations de la bouche d' un Moz vieillissant arriveront toute plus accablantes et gerbante. Et l' idole Indie de se transformer en un équivalent Rockstar du Céline de la littérature.


La Britpop ne tombera pas réellement dans les travers de la relation étroite entre Patriotisme et Nationalisme malgré un usage intensif de l' Union Jack par ces artistes et leurs sempiternelles et multiples péroraisons Britishness allant jusqu' à la nausée . Chose impensable quelques années plus tôt dans le milieu Indie plutot allergique. Morrissey a-t-il brisé un tabou chez ces gamins-là où ont il voulu se réapproprier un attribut national longtemps accaparé par l'extrême droite ? La réponse se situe comme souvent entre les deux mais cela va virer au ridicule.

Si certains n' hésitèrent pas d' autres, portés par des valeurs plus à gauche (Cocker, Anderson) ou simplement par méfiance contre tout symbolisme un brin trop martial, préférèrent ne pas trop s' afficher ou s' associer à l' Union Jack.



THE SMITHS & THE JAM VUS DE FRANCE


Arrivé trop tard dans l' univers Indie, leur séparation date de 1987, je ne découvris l' oeuvre des Smiths que Post Mortem vers 90 quand Madchester m' en laissa le temps. C'est à la même époque, et tout à fait fort logiquement pour un fan des Who, que je suis devenu fan des Jam et de la suite de la carrière de Weller.

Le tube "Shout To the Top" de son Style Councyl est l'un des très rares titres de cette partie, avec ceux de Madness, qui appartiennent à mes souvenirs radiophonique ou télévisuels de ma période ultérieure à ma passion musicale.


L' impact des Smiths fut également considérable chez les rares français adeptes de Bernard Lenoir et des Inrocks (autour de 100000 personnes). Celui des Jam bien moindre si ce n'est chez certains connaisseurs et ce pour une raison générationnelle. Parfois je fus également témoin d' un certains mépris de la part du camp Smiths pour celui des Jam quand l'immense majorité du public rock nous balançait cette sentence pitoyable "Trop anglais pour plaire chez nous".


Ces groupes étaient donc totalement inconnus de la majorité du fait qu' ils n' entrèrent jamais dans notre triste Top 50 nationale alors que la France vivait une étonnante et drôle Curemania .

Je devins donc totalement addict de 1990 à1993 sans que cela ne soit une hégémonie passéiste dans mon univers musical. Avec le recul il apparaît très évident que c' est la réappropriation forcée et abusive de la Britpop mêlée au naufrage Rockab de Morrissey qui me firent lâcher ces deux groupes pour passer à autre chose.

Depuis si j' entretiens pour ces groupes une toujours forte passion celle avec Morrissey se rapproche de plus en plus à la relation que l' on peut entretenir avec un Céline en littérature.

Weller quant à lui ce serait plutot le gentil parrain parfois un peu trop déifié et servant de mauvaise excuse aux rétrogaga. Un vieux parrain parfois radoteur mais qui illumina ces dernières années par certaines de ses déclarations fondamentalement Mods et progressistes comme quand il avait reconnu que seules le Grime et la Jungle puis l' UK Bass renouvelaient réellement et la scène musicale britannique (ici).


Voilà pour la première partie consacrée aux origines.

Vous allez très vite comprendre que si 1988 sépare les deux parties sur les origines ce n' est absolument pas un hasard.

Cette date est celle d' une révolution qui aura de grandes conséquences sur la Britpop même si cette dernière semblera vouloir la refouler et piocher dans celles abordées ici.


A SUIVRE


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