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  • En passant : Ninos du Brasil, Italia ! première partie.

    70 D'abord, la métaphore sportive. Autrefois les amateurs de football nous expliquaient que les Français étaient les Brésiliens d' Europe , théorie souvent accompagnée de son opposé, le foot Italien. Ce dernier étant présenté comme étant t un jeu fermé, hyper opportuniste, pas toujours inventif et où le cynisme et la filouterie régnaient en maîtres. Bref un jeu anti-spectacle très efficace mais chiantissime. Bien sûr ce n'était pas toujours vrai. Et en musique? On ne peut pas dire qu'en rock tout comme en électro l' Italie a brillé sur la scène internationale et le français de base va leur balancer à leur tronche de ritals bouffeurs de spaghettis notre éternel cache-misère bling-bling , Daft Punk. Oui mais voilà, nous sommes en 2014 et ce qui valait le coup il y a de ça 10 ans n'est plus justifié depuis belle lurette. Voici une petite série de deux articles qui vont démontrer que si vous voulez de la fraîcheur, de la joie, du frisson et de la modernité, c'est dorénavant de l'autre coté des Alpes qu'il faut aller. Mais attention, oubliez les mandolines, Rome avec ses temples, l' Italian Disco ou les chanteurs de charme. L' Italie est devenu l' endroit de l' établissement d' une base secrète pour décoller à la conquête et l' exploration des son du monde du 21ème siècle.On l' oublie trop souvent mais autrefois l' Italie a été elle aussi un pays d' aventurier (Marco pollo) et malheureusement aussi une puissance coloniale avec tout ce que celà comportait comme pillage . Ce pays perçu dans l'imaginaire collectif comme magouilleur et un brin fermé sur lui peut parfois receler dans son peuple des individu ouvert d' esprit et possédant un goût prononcé pour la découverte de territoires inconnus. Des individus qui savent s'ouvrir aux cultures étrangères, se les approprier sans que cela ne devienne donc un énième pillage culturel par l' Europe à des fins pas très honnêtes. Première partie: Ninos du Brasil L' italien est , d' après Saint Thiérry Rolland, joueur et farceur. Les deux individus dont on va parler justifient un petit peu le philosophe de la baballe. Etre italiens, nommer un groupe Ninos du Brasil, faire donc dans la percu "do Brasil" et le comble, sortir ses disques chez ...Dominick Farlow. Samba et Batucada chez le pape du dark et de l'indus abrasifs et flippants. Signature donc sur Hospital Production, label si souvent cité dans ce blog . C'est un peu comme si Carlos (le chanteur) avait signé chez Factory Records. Derrière ce pseudo trompe-l'oeil se cachent Nicolas Fortuni et Nico Vascellari, deux jeunes tifosis de culture brésilienne, amoureux -fou de ses rythmes fruits de l' héritage africain de ce pays. Leur "Novos mistérios" réussit l'inimaginable. Les rythmes brésiliens que l'on associe si souvent aux clichés "Soleil-plage-carrioca-string" sont arrachés aux stéréotypes populaires et footballistique pour se retrouver confrontés à l'ère post-industriel européens. Avec eux c'est carnaval dans les usines abandonnées. Si les percussions made in Brasilia semblent être les grandes ordonnatrices de chaque titres nos deux italiens évitent le piège des stéréotypes occidentaux par un travail très subtil dans l'utilisation des sifflets et des voix d'une part et de l'autre l'emploi magistral d'une techno modelant parfaitement l'ensemble. Les voix par exemple, sans chercher à imiter leurs homologue sud américaines, transfigurent la transe originelle de cette musique avec leur coloration dark (donc Hospital Production) et punk . On a l'impression parfois de se retrouver face aux fantôme de ce post-punk que l'on nomma le "tribal revival" porté par les Slits et le Pop Group dans un premier temps puis parfois les fantômes d' Adam The Ants et des Bow wow wow passent dans la pièce. La magnifique pochette du disque avec cette fille de type européens vêtu d'une peau de bête devant un paysage tropical résume bien l'ensemble. Pas de triche, c'est bien des européens qui jouent mais avec respect et en tentant d' apporter leur propre culture (la scène techno hardcore Punk est depuis longtemps très forte en Italie) sans que cela dénature profondément l'originelle. Ce ne sont évidemment pas les premiers a se plonger dans les multiples musiques brésiliennes comme nous le rappelle le titre "Miragem" avec sa rythmique évoquant fortement le Gainsbourg de la BO du film "Le Pacha". En écoutant ce "Novos mistérios" faisant se rencontrer percussions brésilienne et les ambiances dark et noise croisées chez Hospital Productions on ne peut pas éviter de parler du projet Cut Hands de William Bennett, l' échappé de l' asile Whitehouse légendaire formation noise-indus-électro des 80's. Lui aussi est à la recherche de l'hypnose collective comme le sont si souvent les musique originaires d' afrique et les Ninos. On attend avec impatience le troisième volet de ses travaux avec sa musique terriante mariant les traditions de percus d' Afrique Centrale et du folklore Haïtien à son héritage noise. Un résultat à l'impact physique et inconscient énorme. Dans les notes de son dernier single William Bennett y a inclus cette phrase:"Il est dit que les dieux de la mort demandent de vous engager rituellement à chaque battement brulant et intense du tambour de cérémonie".Quoi de plus facile avec Ninos du Brasil et Cut Hands pour se retrouver enfin en transe tout nu dans votre salon. Plus efficace en tout cas que le foot. A ce propos et pour finir évidemment par le cliché ultime et commun au Brésil et à l' Italie. Devant la terrible déconvenue du foot brésilien avec ses stars aux coiffures si travaillées, leurs escadrons de sponsors et leur apolitisme revendiqué, joueurs au football si indigne de celui de leurs aînés ("Faut se réveiller, le foot samba c'est fini depuis près de 20 ans" Didier Roustan Mercredi 8 juillet 2014) voici une petite piqure de rappel signé Ninos du Brasil. En 1982 j' avais 8 ans et le mundial espagnol a marqué l' enfant que j' étais. A part bien sûr l' équipe de France et la fameuse soirée de Séville une autre me fit rèver jusqu'à ce que l'italie ne l' élimine. Il s' agissait bien sûr du Brésil de Zico. Le vrai foot samba. L' autre star de l' équipe c' était Socrates. L' antithèse absolu des joueurs actuels brésilien , technicien/magicien, classe, fêtard et surtout un type politisé qui avait conscience qu'une star du foot a un rôle a jouer autre que celui de pancarte publicitaire et sujet des pages people. Les Ninos ne l'ont pas non plus oublié: Mais maintenant que la boite des souvenirs est ouverte je me rappelle que si. Une fois! L' Italie et son football avait déjà réussit à m'enchanter et évoquer un état second. C'était juste après Séville et la défaite française face aux allemand. En finale ils affrontèrent l' Italie qui se chargea de venger Platini et les siens. On parlait d' état de transe au sujet de la musique des Ninos? Que dire des fameuses images de Tardelli après son but face à ce "salop" de Schumacher.

  • En passant: HOLLY HERNDON, encore et encore

    Que dire de plus sur l'immense Holly Herndon. Quoi rajouter à ce que je vous ai raconté depuis 3 ans. Ici, par là ou encore here ne sont que quelques exemples. Donc, voilà, la belle Holly est réapparue aujourd' hui. Presque à l'improviste, comme d' habitude. Et une nouvelle fois, le choc est énorme. Gigantesque. Cela s' appelle "Home" et ça parle de la surveillance des peuples et des individus par les appareils d' état via les nouvelles technologies. Mais cessons les bavardages inutiles et place au futur ! Ce single succède à celui issu de sa collaboration avec l' artiste Cauahtemoc Peranda où il était encore question des liens actuels du corps (les mouvements en lieu et place de la voix habituellement) avec l'ordinateur. Quand l' avant-garde tutoie les sommets. Et tant qu'on y est, allez faire un tour du coté de son site, c'est pas mal non plus. http://call.hollyherndon.com/

  • Les immanquables, Janvier-Août 2014

    Comme vous vous en êtes certainement aperçus DWTN était en pause histoire de recharger les batteries. Afin de palier le retard accumulé voici une petite succession de tops regroupant ce qu'il ne fallait surtout pas louper dans les sorties 2014. Tops prenant en compte la période de janvier à août 2014. Pour la suite on va reprendre nos bonnes vieilles habitude via des chroniques. Mais tout d'abord me voilà bien emmerdé. Par mauvaise habitudes les tops concoctés par bon nombre de fans de musique séparent en règle général les ep des lp et est malencontreusement sous-entendu une supériorité du format long sur les plus courts. Mais cette année y a comme une couille dans le pôtage, une faille à ces préjugés digne d'un bibliothécaire acariâtres coincé du cul . Et quel faille! La faille signée Demdike Stare. A la question "quel est le meilleur disque," je réponds non pas par un album dit classique mais par leurs 6 récents ep's. 6 ep, deux titres chacun, soit 12 titres. 12 putains de titres révolutionnaires, aventureux et bousculant nos habitudes d'auditeur. Bien sûr les fans du duo de Manchester vont me rétorquer que leur série des Testpressing a débuté il y a tout juste un an et que j' avais déjà classé les 4 premiers numéros dans le top de fin d' année. Mais seulement voilà, ces 4 premiers ep ont été suivis par deux autres encore plus fort. Les numéros 5 et 6 apportent à l'ensemble encore plus de relief et un éclairage nouveau. Qu' ai-je donc fais alors pour en remettre une couche? Tout simplement je les ai compilé dans un seul fichier pour mon lecteur mp3 et c'est révélé le truc ! Alors qu'il ne s' agissait à l'origine qu'une suite d' enregistrements effectués en plusieurs sessions échelonnées sur un laps de temps plus long que celui d'un album dit classique, une accumulation de pistes de travail pas toujours proches les une des autres stylistiquement, la série des testpressing frappe par sa cohérence, la force et le talent ainsi démontrés. Demdike Stare ne sortira pas d' album cette année (quoique avec eux on est jamais sûr de rien) mais l'ensemble peut former à coup sûr un album susceptible d' être pour beaucoup l' album de l' année. Mais trêve de blabla, que Demdike Stare soit un énorme groupe on le savait déjà depuis leurs premiers disques et DWTN va donc très prochainement revenir sur l' oeuvre déjà colossale offerte en à peine 5 ans, et bien évidemment, sur l' influence gigantesque sur leurs contemporains et le futur. Influence qui transparaît plus que jamais dans les tops qui suivent et la petite compile qui va avec. OBLIGATOIRE : DEMDIKE STARE TESTPRESSING #1,#2,#3,#4,#5 & #6 ACTRESS Ghettoville THE BODY I shall die here COPELAND Because i'm worth it FENNESZ Bécs JERRY PAPER Feels emotions PURE X Angel TRAXMAN Da mind of traxman vol.2 SUN KILL MOON Benji BEN FROST Aurora SWANS To be kind FATIMA AL QADIRI Asiatisch SD LAIKA That's hara kiri TODD TERJE It's album time MILLIE & ANDREA Drop the vowels CARLA BOZULICH Boy WILD BEASTS Present tense PERC The power & the glory EOMAC Spectre EAST INDIA SOUTH Total strife forever NINOS DU BRASIL Novos mistérios PATTEN Estoile naiant GOOD WILLSMITH The honeymoon workbook THUG ENTRANCER Deaft after life III PROTOMARTYR Under color of official life TOTAL CONTROL Typical system OUGHT More than any other day SHABAZZ PALACES Lese majesty FKA TWIGS LP1 YOUNG FATHER S Dead GRUMBLING FUR Preternatural LAWRENCE ENGLISH Wilderness of mirrors UNTOLD Black light spiral STREET GNAR Blue healer RUSTIE Green language JAMES FERRARO Suki girlz Ep's CONTAINER Adhesive HOLLY HERNDON Chorus ONEOHTRIX POINT NEVER Commissions I VISIONIST I'm fine part 2 SEVENDEATH Concreté misery POWELL Body music SOPHIE Lemonade SCAMMERS Songs of suspect origin TRIPLETRAIN Lights of the city EVIAN CHRIST Whaterfall SHACKLETON Freezing opening thawing DJ RASHAD We on 1 MUMDANCE Take time LEE GAMBLE Kuang BOK BOK Your charizmatic self HELM The Hollow organ DAT OVEN Icy lake LIL JABBA Gully Plus 5 mixtape, compilation, reéditions et live: TASO Teklife till tha next life TONSTARTSBANDHT Oversens V/VM (LEYLAND KIRBY) The deaf of rave HYPERDUB 10.1 EQ WHY Chitokyo mixtape Bonus: Le disque bourrin mille fois entendu qui vole pas haut mais qui est totalement jouissif et surprenant par endroit. La faille temporelle écoutée des dizaines de fois dont j'ai honte mais qui est si jouissive avec ses 4 ou 5 tubes imparables. TEMPLE "Sun Structure"

  • ROUTE DU ROCK 2014 : Retour aux racines.

    Satanée Route du Rock. Voilà 19 ans qu'elle me pousse chaque année à me taper 1200 km, à braver la chaleur et la poussière (si si c'est arrivé !) , les coups de soleil, et parfois. De temps en temps. Brièvement. Subrepticement.Un soupçon de boue, de pluie et de froid. Mais voilà, chaque année c'est plus fort que moi faut que je traîne mes guêtres et mes vieilles kickers dans le Fort Saint Père. Avant même qu'elle ne débute l' édition 2014 avait une saveur bien particulière et ma motivation pour m'y rendre me sembla passablement émoussée. La RDR ce n'est pas seulement pour moi une vieille coutume à respecter via une petite virée ludique estivale , c'est aussi une sorte de retour au source nécessaire. Un truc vitale. Renouer avec mes racines d'indie-boy du début 90's, avec ma jeunesse, ce trop bref et essentiel instant ou bien des choses se mettent en place pour une vie. Mais cette année une sale inclinaison apparaissait. C'est que cette petite salope couvait aux tréfonds de mon cerveau depuis quelques année. Petit à petit. Lentement mais sûrement. Cette sale chose que l'on nomme la lassitude. On change en 20 ans. Les goûts, les envies, la prise de recule que produit le vieillissement. Le moment de tourner la page était-il venu ? Une dernière "pour la route" et puis la RDR devait rentrer au cimetière des souvenirs? La sensation peu enthousiasmante que cette année je devrai tellement faire preuve d'indulgence tellement ça s' annonçait tranquillou. La raison? Des artistes aux styles trop connus et entendus par le vieil indie-boy. Un multitude groupes revivalistes entre-coupé de bons moments trop prévisibles. Pas vraiment blasé votre DWTN, tout juste désireux de bien plus de surprises, de grosses claques, d' autres sonorités, mais seulement voilà. Ces derniers temps, elles provenaient d' autres musiques absentes en grande partie à la RDR. Doit-on blâmer les géniaux organisateurs? Non. La programmation 2014 était parfaite parce que totalement représentative de la scène indie actuelle. Et c'est déjà une bonne chose et pas si courant. Pas de grosse faute de goût dans la programmation pour attirer le chaland. J' étais donc partagé entre la tristesse de n'être plus trop raccord avec ce festival qui m'a vu évoluer, qui avait participer à mon éducation musicale et ainsi jouer un grand rôle dans mes passions actuelles si éloignée en apparence. Mais. Les vicieux organisateurs se chargèrent de me faire revoir ma copie. De me bousculer. Chose essentielle quand la quarantaine se pointe. Ma participation cette année (comme les plus récentes) m' évoqua donc ce que l'on ressent en rencontrant le temps d'un enterrement votre vieux copain d' enfance resté au village pendant que vous parcouriez le monde. Lui vous attend au bord du ruisseau qui a vu vos premiers jeux, vos premiers coup de coeur, et vous par de nouvelles rencontres, la découverte de contrée inconnue vous aviez changé. Mais c'est votre "pote", votre village. Pas toujours raccord mais un sentiment profond d' attachement à ce putain de village et à votre pote qui ne vous lache pas. Vous leur devez tant! On cherche toujours un peu qui on est à 40 ans, ce retour au source redevenait plus qu'une évidence. Le coup vicieux des organisateurs de la RDR intervient ici. Était aussi présente cette année la fille que vous et votre copain avait vainement tenté de séduire autrefois. Un amour de jeunesse comme disent les gens. La seule capable de foutre la merde dans votre solide amitié d' enfant. Et cette édition pris du coup une saveur toute singulière. Beth. Beth la fille inaccessible venu de Bristol. Beth et ses deux copains. Qu' étaient-ils devenus ces êtres humains qui vous avaient tant bouleversé autrefois? Ébranlé au point que très certainement dans vos envies, vos désirs, vos coups de coeurs qui suivirent il y avait toujours un peu d' eux. Portishead... Quand, parfois, émotions, franchise et expérimentations touchent tous les publiques. Il y avait aussi cette année les autres anglais de Readings. Ceux que les autres gamins du village trouvaient un brin chochottes à l' époque mais que vous et votre pote adoriez fréquenter, discrètement, pour ne pas vous taper la honte. Et puis d'autres nouveaux venus dans le village se sont chargés d'enfoncer le clou. Et ce qui devait n'être qu'une vieille habitude de vieux con un peu blasé et déçu que la musique qui le branche actuellement ne soit pas représentée est devenue une divine surprise. Et un éclairage sur le rapport de mes coups de coeurs du passés tant de fois rencontrés dans ce vieux fort et ceux du moment. Le point commun? L'émotion et la sensibilité ressenties face à la musique de ceux qui ne trichent pas, ne pose pas ou ne se contentent pas de répéter grossièrement ce qui a déjà été dit sans vraiment aller au fond des choses. Ceux qui innovent ou ceux accroché un peu trop à un passé glorieux mais qui ont la sincérités des fous un peu largués. Ceux qui vous enrichissent et vous rendent la vie encore plus savoureuse qu'elle ne l'est. Qui, même parfois, sauvent des vies. Un regard. C'est parfois juste ce qu'il faut pour se sentir vivant. Un simple regard qui ne vous est même pas adressé. C'est que je retiens du premier concert de cette RDR 2014 lors de la soirée inaugurale à La Nouvelle Vague. La bouille et les yeux perçant de Tim Beeler nous balançant à la tronche avec assurance ses chansons teintée à la fois d'une tristesse et d'une euphorie contagieuse . Une espèce de mix physique du chanteur des Undertones et de Jarvis Coker. Sa voix y fait aussi et les ombres de Tom Verlaine (Television) et de David Byrne (Talking Heads) planèrent un bon moment sur la scène. Encore une fois une jeune formation désirant ne pas offrir un énième pastiche indie a puisé dans le post-punk pour coller aux temps présents et ne pas sonner faux. Comme Savages et Iceage les années précédentes, l'aspect politique et sociale du moment vous saute à la gueule sans que ce soit réellement affiché (ils ne sont pas chez Constellation pour rien). Morceaux raccourcis ou accélérés, bassiste hallucinant, leur bouillie lorgnant sur Talking Heads et Gang of Four évoque les grandes heures du post-punk. Et ce putain de violon à la John Cale du Velvet qui rapplique de temps en temps histoire de atténuer le charisme omniprésent de Beeler et ainsi d' ajouter un peu plus de complexité. Un certain trouble. Ought, première grande révélation scénique de 2014. Et voici que déboule l'un des plus grands chanteurs de notre époque pour nous offrir ses oeuvres en solo, Hamilton Leithauser des Walkmen, . Là pas de surprises, concert envoûtant grace à cette façon si particulière de chanter. Sa volonté de sonner comme un crooner jazzy à la Paul Newman malgré une voix frêle et fragile qui évoquerait bien plus une formation punk. Un Frank Sinatra toujours à la limite de partir dans des vocalises à la Yoko Ono. La musique quant à elle perdit justement son aspect jazzy au profit d'un son plus lo-fi/rock. Bref plus Walkmen sans que cela fasse non plus du Walkmen de deuxième main. Parfait. Pour finir la soirée d'ouverture vint le tour de François & The Atlas Montain. Deuxième tentative personnelle d' être convaincu en live par leurs chansons évoquant bien trop un Dominique A s' accouplant avec Animal Collective et de temps en temps "!!! " (quand l' électro prend le pas sur les percussions traditionnelles). Bon ben, deuxième rendez-vous manqué, et toujours cette impression d' avoir en face de moi un jolie patchwork de multiples influences bien trop identifiables et assemblées trop grossièrement. Et ce malgré quelques rares bons moments quand le groupe décide de s' assagir. Le brave François a beau tellement se démener qu'au bout d'un moment sa volonté de communier avec les spectateurs le poussa à en faire trop sur scène et me fit penser (par un simple petit air de ressemblance physique surtout ) au ...Claude François des début qui compensait sa petite taille par une démonstration saut de cabri. Toute proportions gardées bien sûr. Et vas-y que je te saute partout. Usant à suivre par contraste quand la musique vous semble mille fois entendue ces dernières années. Le jeudi ce bon vieux fort Saint Père nous ouvrait ses portes sur une mer de boue. Retour en enfance garanti avec l' irrésistible plaisir de patauger dans la mélasse et les flaques grace à l'une des plus grandes invention de l' être humain, la botte! J' arrive juste à temps pour déguster le premier concert, celui d' Angel Olsen. Agréable en live, moins fragile que sur disque, plus rock et belliqueux. Pas Pj ni Cat Power comme certains hypsters publicitaires/journalistes nous l'avait annoncé mais juste Olgen Olsen nous offrant son folk-rock et c' était déjà bien de rester soi-même et de ne pas chercher à être une autre. Surtout avec une serviette grotesque sur la tête pendant le concert. Et voilà la séquence du festival la plus appréhendée par votre serviteur progressiste-moderniste .The War on Drugs-Kurt Vile-Real Estate-Thee oh Sees. L' américana 70's Dylannesque/Neil Young à la sauce cool californienne trop prononcée des deux premiers me faisait frémir d'angoisse. Allais-je m'ennuyer fermement devant cette musique certes bien foutu mais mille fois entendu des WOD, devant le songwritting lui aussi si parfait mais si gentillé et ressassé de Vile? Ce dernier a fait son truc et je me suis fait chier pour la faire simple. C'est bien fait, ça c'est sûr, mais il aurait pu aussi bien être remplacé par bon nombre de ses contemporains que l'on aurait rien à trouver à redire. Interchangeable, le défaut de la plus part des formations dites indies de nos jours. Seule la fin de son concert prit une toute autre dimension. Cette grande gigue aux cheveux long se secoua un petit peu. Plus concentré sur le son que sur le spectacle sur scène je sursauta. Enfin il se passait un truc! Un coup d' oeil sur la grande scène et je compris la raison de mon petit regain d' intérêt. Adam Granduciel de la précédente formation de Vile(les War on Drugs) l' avait rejoint. Fin de set plus intéressante car du coup plus rugueuse et improvisée. Merci Adam. Mais surtout mille fois merci pour ta prestation et celle des War on Drugs qui offrirent eux aussi une dimension plus importante et forte à cette musique sinueuse mais sans réelles surprises sur disque. Les deux autres formations de cette succession de redite et de revival en tout genre n'atteignirent pas la réussite des War on Drugs. Real Estate me gava de leurs tricotages de guitares et me fit regretter encore plus les regrettés Sneetches qui savaient alterner de vraies tueries et douceurs jangle-pop des plages. Mes chouchous de Pure X auraient pu très bien faire l' affaire, frisson garanti. Quant aux inexplicablement acclamés par beaucoup, Thee oh Sees ils ont réussi l'impensable, me faire regretter Hanni El Kathib et son garage lambda. Bon j' exagère mais si leur concert chiantissime nous a été utile c'est juste pour nous prouver deux ou trois évidences. Leurs titres garage confirment que ce style s' apparente dorénavant à du touche-pipi de garçon trop longtemps restés solitaires chez maman. Un truc trop coupé du présent et qui malgré toute l' énergie qu'ils y mettent devient une sorte d' artefact du passé glorieux rock'n'rollesque. Le psychédélisme à contrario est toujours bien plus passionnant en 2014 tant les titres du genre sauvèrent ce qui pouvait l' être de ce bordel niais et pastiche. Tercio, un solo de saxo me rappela l'une des raisons pour lesquelles le garage m'emmerde. Le garage n'est plus synonyme de rebellion et d' aventure. Un solo si sâge au point de vous faire passer une impro de Charly Oleg ou Richard Cléderman pour le free-jazz félé de "l' Assencion" de Coltrane. Le salut du garage passera par plus d' expérimentation et de prise de risque. N'est pas Ty Segal qui veut. C'est donc la tête basse que je quittai la grande scène sous la bouillie light des Thee oh Sees pour me présenter devant ces espèces d' hooligans politisés de la Fat White Family. "Du bon vieux rock à la sauce The Fall". Je sais, dans ma bouche et après ce que j' ai dit des précédents ça fait bizarre mais ces affreux branleurs ont un truc. Drapeau et badge Palestiniens sur scènes. Torse nu, acte très punk s'il en est et surtout à portée moins caricaturale et anticonformiste indie en Angleterre qu'en France. Des groupes anglais torse-poile sur scène c'est pas si fréquent que ça au pays de la pose vestimentaire et du total look en une du NME. L'anglais est pudique. J'avais bien vu autrefois le Bretounet de Suède se caresser le téton aux Trans mais si c'était sensé être "sensuel" ça devenait franchement rigolo et un brin pathétique. Revenons à nos fouteurs de merdes du jour. Critique ouverte et judicieuse de la société, donc contenu politique sans tomber dans la démagogie que nous avons connus que bien trop chez nous et surtout une puissance et une présence gigantesque sur scène. Un groupe capable de mettre l' anarchie à tout moment et d' entraîner votre grand mère dans une guérilla civile. Le chanteur a lui aussi le truc comme celui des Ought avec son regard ensorcellé. Torse poil donc, assez vite il bouscula la foule, une foule qui inconsciemment n' attendait que cela après les gentillesses nostalgiques supportées auparavant. Et ainsi, devant autant d' innocence et de sincérité revigorante les premiers rangs de la petite scène prirent les allures du kop d' Ansfield à Liverpool dans les 70's. Vague humaines et choeurs reprenant les paroles du groupes. Grand moment de communion collective (parfois ça fait du bien) qui avait le mérite de faire oublier la vacuité des Thee oh Sees. La vraie tête d' affiche pouvait enfin s' emparer du fort. Caribou ! Set parfait, carré et jouissif même si une nouvelle fois les morceaux les plus pop avait tendance à faire retomber mon engouement. Mais super concert tout de même. Au sujet du projet de Dan Sneith petit avertissement. Le prochain disque risque en déboussoler certains avec son petit coté r'n'b et son aspect fourre-tout. Darkside clôtura cette première soirée et malgré un début plus pêchu que sur leur disque surestimé à mon goût (eux aussi tout sauf réellement aventureux, on veut DEMDIKE STARE ou Tim Hecker !!!, ça au moins c'est l' aventure), Jaar et son pôte ne réussirent pas à me retenir et je quittai le fort pétrifié par le froid . Vendredi 15 aout 2014. Pour tous les aficionados de la RDR ce jour là restera gravé comme l'une des dates phares dans l'histoire de ce festival. Avis d' expert j'ose dire. C'était un peu prévu mais ça dépassa mes espérances. Ce deuxième jour avec sa succession de formations légendaires et de nouveaux venus prometteurs s' annonçait gargantuesque et ce le fut! Et comme tout moment légendaire ça commença par de l'imprévu. Ouverture des portes tardive et foules grincheuse qu'à 18h35 au lieu de 18h. Dommage pour les Cheathas qui entamèrent leur set devant trois pelés et un basque. Cette formation so 90's-shoegaze me surprit bien plus sur scène que sur leur disque un tantinet trop scolaire, jolie travail de vacance pour la classe préparatoire section MBV-Teenage Fanclub. Convaincu et même plus par ces Londoniens. Le shoegaze avec cette passion et cette honnêteté ça passera toujours ! Pour une bonne soirée légendaire il faut en plus de l'imprévu et l' effet montagne russe(on félicitera la paille disposé sur la boue du fort qui rajoutait un petit air de souvenir d' enfance campagnard) . Histoire de bien apprécier les sommets qui nous attendait. Et pour cela faut donc de la médiocrité, les bas que malheureusement la musique peut nous nous offrir. Dès l'entame du deuxième concert un bon ami basque me lança cette remarque à propos de la chanteuse qui se présentait à nous : "Elle est jolie mais tu ne trouves pas qu'elle a une bouche bizarre????". Cette phrase me hanta pendant toute la prestation d' Anna Calvi renommée par le contingent Gorrèzien "Annie Calva". Et c'est vrai qu'à l'image de l'alcool normand ce concert me laissa dans un état proche de celui après un abus d'un tord boyaux en version frelaté bas de gamme. Trop fort en degré et sans saveur. Et puis cette bouche. Cette bouche tordu quand elle nous assène ses vocalises plus que de raison. Cette mimique du visage qui vous donne l'impression que votre interlocuteur est trop sûr de lui en vous assénant son savoir faire et ses vérités toute faites. Annie Calva sait qu'elle chante bien et qu'elle est virtuose de la guitare. Et c'est ça son problème. Je n'ai rien contre Annie Calva mais cette fameuse torsion m' évoque (toute proportions gardées bien sûr) celle d'un homme politique français d' extrême droite que vous connaissez tous que trop bien. Cette espèce de dédain de l' autre et cette arrogance qui transpire à travers ces lèvres. Chez Anna Calvi cette torsion était amplifiée par un trop plein de rouge à lèvre. Et bien la description de la bouche de cette nana va très bien pour celle de son concert et sa musique. Quand je pense que l'on nous la vendit pour un mélange de Jeff Buckley et de Pj Harvey. Quel horrible mensonge. Si une petite partie du public s' égara les phrases chocs et sentencieuses giclèrent tout au long de son set autour de moi. "parfaite pour The Voice","Starac", le "c'est charmant au début puis casse-couille" qui résume bien la tournure que prend sa carrière, "Anna Satriani" devant ses solos inutiles et cache misère. Parce que c'est bien cela qui me surprit au point que ce qui devait rester dans le domaine de l' anecdotique rencontra ma colère. Colère face à ces chansons assénées de gré et de force, chansons tape à l'oeil passéistes dénuées d' émotion véritable. "Elle trouvera un bon producteur et touchera le grand public". Propos juste et probablement prophétique. Il y a des concerts qui vous bousculent par leur puissance, celui d' Anna Calvi m'a agressé par son aspect "marchande de poisson" à la criée. Pauvre bon vieux fort Saint Père. Il n' avait pas mérité ça ce Fort tant chéri. Fort outragé, Fort brisé, Fort martyrisé, mais Fort libéré ! Libéré par lui même et, avec le soutien de nos alliés ricains de la "Motor city"(Detroit). Manchester pour nous raconter sa misère post-indus avait The Fall & Joy Division et bien la cité bien mal en point et si représentative des tensions sociales de ce grand pays et de son rève illusoire, celle qui a enfanté le MC5 et les Stooges a dorénavant Protomartyr. Cherchez pas. Avec Ought et Total Control (oublié malheureusement par la RDR ) les Protomartyr ont pondu l'un des trois meilleurs disques "post-punk moderne" en 2014. C'est sans chichis, les titres déjà fort sur disque voient leur puissance démultiplié et là aussi à l' instar de Ought le chanteur par sa seul présence y fait beaucoup. Petit costume à Mark E Smith, mimiques épileptique/alcoolique mais plus contenues que chez Ian Curtis et Mark E Smith, canette collé à la main pendant que l'autre est au fond de la poche. Cette voix au lyrisme envoûtant pas si prévisible dans ce style punk et fortement inspirée par la littérature du 20ème siècle (comme chez Mark E Smith). Entre agressivité et nonchalance. No compromis. L' antithèse de ce qui les avait précédé, l' aboyeuse de cabaret. Simple, tout sauf excès de virtuosité, énergie non surjouée scéniquement comme chez Thee Oh see. Grand. Très grands les Protomartyr avec leur alternance de titres sous amphets, leur petit penchant Wire/pop et ces rythmes de batterie répétitifs Joy Divisionnesque à faire palir Stephen Morris. Et comble, la basse évite judicieusement de faire trop "Hookie". Et voilà! Les 15000 personnes présents ce soir-là venaient de prendre la direction des étoiles avec la détonation nécessaire au décollage des artificiers de Protomartyr. A peine remis de tout ces jets encaissés nous voilà traversant les nuages shoegaze de la stratosphère à la rencontre des pépites des Slowdive reformés. Le moteur principal s' était décroché et les deux auxiliaires prenait le relais pour pour de progressive mais puissante accélération. Enfin je les voyais. 20 ans d' attente. Les franges sont plus courtes pour cacher le regard , le look shoegaze 90's a disparu mais l' émotion est bel et bien la même que celle espérée quand l' ado que j' étais fantasmait dans sa chambrette au son de leur musique une impossible rencontre live. Pas d' inédit ou de relecture modernisée. Peu importe. Ces chansons, ce son (parfait), ce mélange jubilatoire de sensibilité adolescente et d'envolée noisy demeure fantastique. Et dire que Slowdive avait mauvaise presse à leur début. Trop "moux" à ce qui parait. Pfffff. Même 20 ans après cet argument était revenu devant leur prestation à Primavera. Foutaise ! Bel revanche et beaucoup parmi la foule ne connaissant que peu ou pas cette formation, trop longtemps restée dans l' ombre de My Bloody et de Ride, prirent une sacrée claque. Justice est faite. Merveilleux. Et après la stratosphère , c' est l'espace, les étoiles et son éternité. 1998-2014. 16 ans séparent ces deux années. Quand on me demandait mon meilleur souvenir de 19 ans de RDR je répondais : 1998! PJ Harvey, Spiritualized et Portishead. Vous n'avez qu'à lire mes souvenirs par ici http://dancingwiththenoise.blogspot.fr/2012/06/48-56-88-n-1-92-57-o-troisieme.html . Mais 16 ans c'est long, nous avons le temps de changer, nous et eux, ces trois humains en provenance de Bristol. Et la crainte s' empara de moi. Ce ne pouvait pas être aussi fort qu'en 98. Impossible et du coup une légère déception viendrait et je serais obligé tel un vieux con de dire "c' était mieux avant". Et puis ils arrivèrent au son du Badalamenti de Twin Peaks. Le longiligne derrière ses machine, le gaillard derrière sa guitare et ...elle. ELLE. Ce petit être caché dans son sweet à capuche qui pourrait passer inaperçu sauf que. Elle a tellement à nous raconter la Beth. L' amour de notre jeunesse à moi et mes potes. La revoilà donc. Inchangée et cette simplicité, cette fragilité et cette émotion qui balaye tout sur son passage. Comme en 98 les même images, les même sensations. Ces fêtard bourrés qui dessaoulent pour finalement chialer en cherchant leur mère. Ces centaines de regards autour de moi hypnotisés par autant d' humanité. Ces couples qui éprouvent le besoin de se serrer l'un à l' autre pour vivre ensemble le grand moment. Cette musique qui est tout. TOUT. Un profond silence religieux s' est abattu sur 15000 personnes. La même communion collective qu'en 98. Une seule différence. C'est encore mieux artistiquement en 2014. Les titres de "Third" y sont pour beaucoup par leur diversité. On est parfois bercé de douceur qui émane d' elle puis bousculé par ses blessures et par la tension qui se dégage de leur musique. Les vieux morceaux retravaillés discrètement explosent toujours dans notre corps, au plus profond de notre âme, boostés qu'ils sont par les plus récents. Il y a même un que je n' ai pas identifié, une sorte de truc électro à la Factory Floor avec le chant de Beth. Imparable (un inédit? je sais pas et je m'en tape!). Certes très carré et à la fois profondément HUMAIN ! Vivre l' instant présent. Penser à ses deux amours restés à la maison et ce dire que vous êtes impardonnable de ne pas les avoir amené pour ce grand moment de VIE. Et à la fin? A la fin Beth passa toucher les mains des premiers rangs sans que cela fasse "showbiz" et dans les yeux des chanceux ce n' était pas de l' idolâtrie stupide mais juste le sentiment de réconfort qu' un enfant ressent quand il revoit ses parents après une trop longue séparation. Merci Portishead. Et ce n'était pas fini ! Manquait un brin de folie et de rites sorciers d'un autre âge. Pas de problème. les Liars déboulèrent avec ce grand dadais énervacé d'Angus Andrew. Visage caché par une cagoule de catcheur latino plus ou moins raccord avec la pochette du dernier Lp. A mes cotés un "méga" fin connaisseur de la cause musicale depuis longtemps tique et maugrée (quand je pense que ce salop a vu les Cocteau Twins en 84 à Bourges). L' excentricité vestimentaire d' Andrew lui rappelle une pochette de Cabaret Voltaire, celle du visage masqué par des bandes. Je devrais dire une nouvelle fois, depuis leur virage électro, les Liars évoquent à lui comme à votre serviteur la légendaire formation de Sheffield. Tout au long d'un concert typique du groupe, démarrage lent puis solide montée en puissance jusqu'à atteindre la transe, les rythmes martiaux et les incantations d' Andrew citeront les Voltaires mais également les DAF. Et dire qu'un pauvre critique à coté de la plaque (pour rester poli) avait défini ces rythmes de: "Bass music de stade". Donc DAF et Cabaret Voltaire musique de stade, doivent bien se marrer les teutons et les anglais. Ce poseur scribouillard devrait se contentait de nous donner son avis via le vocabulaire météo, "Ensoleillé", "pluvieux", "maussade". Vocabulaire qu'il manie très bien au demeurant. Les Liars et leur musique nous égarent donc par instant une nouvelles fois, mais rien de plus logique chez eux car on retrouve face à leur live le néant spirituel (thème récurrents chez eux), les pertes de valeurs et de sens de notre époque. Le "méga" vieux routiers a raison, "Mess" n'est certainement pas LE disque électro de l'année et ne fait pas preuve d' originalité (on pense aussi souvent au Factory Floor des débuts) mais les Liars sont un grand groupe parce qu'avant tout intègre et foncièrement post-punk. Se réinventer sans cesse, oser l' aventure et surtout, eux aussi ont su capter parfaitement leur époque et l' actualité musicale. Devant Young ce soir-là j'ai pensé à tout ces trucs dark que j' adore écouter depuis des mois, les Demdike Stare, Vatican Shadows, Perc, Container, Eomac, Powell, Haxan Cloak entre autres. Si les Liars jettent une oreille dessus alors ça peut faire très mal. Ou très peur. Avant eux Metz nous balança leurs larsens et leur rage à la tronche mais anéanti par tout ce qui était déjà arrivé je n'écouta que d'une oreille , suffisamment pour constater que bizarrement et anormalement le courant ne passe pas entre leur musique et moi. Et enfin cette folle soirée se termina par Moderat. Une clôture trop gentille tellement la réunion de Modeselektor et d' Apparat ne me convainquit toujours pas et me fit regretter encore plus de ne pas les revoir live chacun de leur coté. Le dernier jour arriva bien trop vite. Encore sonné de la veille je passa un excellent moment familiale pendant le set de Pégaze sur la plage Bon-secours. Concert agréable mais sans surprises. Retour au fort et une peste américaine me balance une grosse mandale punk dans ma tronche de quadra. Comme si la veille n'avait pas suffit. Meredith Graves et ses Perfect Pussy assurent sur scène et confirment tout le bien que l'on pensait de leur album bourrin mais terriblement jouissif. Court et puissant, tout ce qu'il faut. La paille avait séché et donc c'est tranquillement affalé par terre que je dégusta la suite. Après l'intensité de la veille fallait bien ça pour s'en remettre. L' idole clownesque indie Mac Demarco et sa musique se révélèrent parfaits. Son songwritting est tout ce qu'il y de plus classique mais sous le soleil et le traditionnel passage de montgolfières au-dessus de la scène il était tout à fait adéquat. Mais je ne comprend toujours pas à l'instar des War On Drugs et Kurt Vile l'engouement qu'il suscite chez certains. Le songwritting est parfait mais toujours cette sensation que cette musique amène plus une sorte d' enfermement qu'une épanouissante joie de vivre et envie de bouger. Baxter Dury lui succéda et tout ce que je peux vous dire de ce que j'ai retenu c'est le costard de son guitariste, la jeunesse de ses choristes, et surtout que sa pop so chic est parfaite pour les apéritifs dînatoires. Bref, vite mangé, vite oublié et limite bourratif. M' échappant de ma léthargie dans laquelle les deux derniers concerts m'avaient plongé je me dirigeai vers la petite scène pour aborder le cas Toy. Petite scène encore cette année quasi inabordable à cause de son succès chez les spectateurs de la RDR bien plus assoiffés de nouveautés et de découvertes musicales qu' ailleurs. Si je désigne Toy par le terme de "Cas" c'est parce que vraiment avec certaines personnes ils furent sujet à palabres, débats et réflexion sans fin. Concert réussi qui rattrapa ma petite déception produite par leur deuxième album. Mais ce groupe a au moins le mérite de chercher et comme vous le savez "on ne fait pas d'omelette sans...". Si Toy se gaufre un peu sur disque la scène nous prouva qu' avec un peu de chance ils peuvent un jour taper très fort en réinventant l'union du krautrock et du psychédélisme. Mon réveil corporel et cérébral enfin obtenu il était temps de se préparer à ce qui allait suivre. Et ce qui allait suivre fut une nouvelle fois sujet comme Toy à palabres et polémiques mais avec encore plus d'intensité. Et surtout à beaucoup, beaucoup de réflexions à n'en plus finir. Temples, gros gros sujet que ces gamins perdus dans une faille spatio temporelle (déjà abordé dans ce blog). Le concert? Parfait et même plus que parfait. L'un des meilleurs de la RDR 2014. De toute façon face à de telles chansons, à ce niveau au-dessus de la moyenne de songwritting comme ne pas craquer. Faut être de mauvaise fois. Cette formidable capacité à surprendre et à nous faire décoller avec des éléments que trop bien connus depuis des lustres. Faire du neuf avec du vieux est-ce possible? Oui quand on a donc le talent et la compétence en terme de songwritting et surtout, surtout, l' honnêteté des fous. Est-on dans le pastiche? Oui mais alors le pastiche élevé au rang d'oeuvre d' art. Pour moi les Temples vivent dans un no man's land inconnu jusqu'à présent. Un territoire abstrait qui séparerait la pop et le rock de ces courants tant chéris et abordés ici que sont l' Hauntologie (Demdike Stare, Leyland Kirby,Focus Group, Belbury Poly) et l' hypnagogic-pop (James Ferraro, Ariel Pink). Deux courants qui abordent franchement notre relation actuel avec le pesant passé de la pop-music. Et puis cette idée qui flottait au-dessus d'un public scotchée devant cette commémoration d'un "âge d'or". Une fausse idée qui voudrait nous faire croire que cet âge d' or musicale (les 60's) est lointain , inaccessible. On a beau savoir qu'il y eut bien d' autres choses depuis mais dans l' inconscient collectif cette période portera en elle le charme trompeur des premières fois réussies. Quand la pop music changea le monde. Avec leur total look Pink Floyd 68/T-rex 71 ces type peuvent passer pour des pauvres fêlés simple imitateur. Les Parick Sébastien du psychédélisme. Mais des fêlés géniaux. Le phénomène revival tant honni par votre serviteur touche là son summum mais à la fois trouve une certaine justification. Tant que n' apparaissent pas une quinzaine de Temples suiveurs maîtrisant beaucoup moins les influences. Les Temples ne sont pas des faiseurs, juste les Robert Johnston du revival (ce dernier ne se gênait pas pour piller le répertoire Beatles). Petite réflexion. La réaction du public fut tranché, on aime ou on aime pas ce truc psyché nostalgique des 60's. D'ailleurs, y'a-t-il de la nostalgie? Non, pas vaiment, je crois que les Temples ne se posent même plus la question tellement ils sont à fond dans leur truc. Et me voilà le temps d'une soirée devenu le défenseur de la cause revival à la stupéfaction de certains. Temples l' exception à la règle? Mais je voudrai interroger mes contradicteurs d'un soir. Pourquoi vos arguments je ne les ai pas autant entendu pendant The War On Drugs, Kurt Vile, Thee oh Sees, Anna Calvi, Real Estate, les Cheathas, Perfect Pussy, Baxter Dury, Toy, Mac Demarco? Je vous trouve bien de mauvaise fois vous qui vous vous vautrez à la moindre occase pour aller voir pour la 45 ème fois les Pixies ne jouant pendant près de 10 que les titres de leur âge d'or. Si ça c'est pas nostalgique et être un petit peu coupé de notre présent. Parce que toutes les formations citées présentes à la route du rock, absolument toutes, sont à classer sous les termes de revival/rétromanie. Toutes tapent dans des référence vieilles d' au moins 30, 40 ans. L' an dernier le hollandais Jacco Gardner n' avait pas autant sucité autant de levée de bouclier. D'ici quelques semaines tout le monde va aller se vautrer dans le prochain Foxygen avec moins d' état d' âme. Quelle différence avec les Temples? Peut-être trop lookés? Peut-trop anglais? Quelle est la faute des Temples? Simplement de choisir une période à peine plus éloignée de 10 années des autres, mais un style tellement caractéristique et donc tellement caricaturé plus ou moins mal depuis des années, un machin que bien trop facilement assimilable à son époque (je répète, que nous regrettons, consciemment ou pas, à tord ou à raison). Osent-il un sacrilège à vos oreilles? Ils s' attaque donc aux 60's que la plus part d' entre nous n' avons pas connu. Et ils assument totalement comme ne savent le faire que les fous. Des fous géniaux qui par leur folie et leur insouciance(inconscience?) arrivent par instant à tutoyer les sommets purement d' écriture de leurs illustres aînés (à l'instar des Tame Impala). Des fous géniaux qui ne cherchent pas à cacher la vieillesse de leurs influences sous le verni de la modernité ou du bon goût labellisé "indie" si galvaudé. Il semblerait que dans l' inconscient collectif s' oppère aussi une autre chafouinerie bizarre. Comme si certains genres musicaux avaient le droit et d' autres pas. "Tu as le droit de piquer ce qui a fait ma jeunesse de vieux quadra mais uniquement celà" je suis tenté de dire. Franchement vous avez vu les Diiv avec leur look 90's et leurs musiques si Cure/Jangle pop. La musique électro 90's de Disclosure et de Daniel Avery. Vos groupes garage nous balançant leurs kilomètres et kilomètres de musique mille fois entendues. Et votre sempiternelle phrase :"je sais ils inventent rien mais c'est bien foutu". Perdu dans mes pensées pour expliquer tout ceci une dernière réflexion m'est venu en écoutant les réactions négatives. Ou bien, je dis bien ou bien? Est-ce leur petit coté "variétoche" 60's comme je l' ai souvent entendu autour de moi ce samedi soir-là qui agace? Dans le style pop-song radiodifusable à l' époque de Guy Lux les Temples avaient largement leur place. Leurs influences sont connues du grand publique, passés dans le domaine de l'héritage populaire à tous, même vos papas et mamans les ont peut-être écouté. Les Beatles-Pink Floyd-T-Rex. Je crois bien que c'est là où réside le truc ! Peut-être finalement que certains ont oublié qu'une certaine musique dite de "qualité" avait en son temps touché le grand publique et qu' ainsi à leurs yeux ce revival a moins de charme et d' excuses que les revival classiques que connait l' indie musique. Les Temples font une musique en son temps populaire, ils ne vont pas chercher leurs influences dans l'underground et les zones indies/alternatives désertées par le grand publique. Zones plus si inaccessibles que ça puisque disponible à tout le monde 24h/24h sur internet. Et Miley Cyrus de reprendre les Smiths en concert et un One Directions de se trimballer avec un t-shirt Stone Roses comme Avril Lavigne avec son "Doolitle" il n'y pas si longtemps (si si je vous jure). Serait-ce une de ces salles petites manies "snobinarde" provenant d'une autre époque qui ont toujours existaient dans l' indie? Tiens tiens, d' ailleurs, pourquoi n' a-t-on toujours pas eut un vrai revival grunge/nirvana ? Pourquoi il n' a pas pris et pourquoi à la place une multitude de groupes vous refourguent son aspect bien moins populaire et connu, le coté slacker des Pavement, le shoegaze/noise 90's, le songwritting hyper classique de DeMarco par exemple et ce, sans rencontrer le même refus que les Temples? Si la rétromanie est omniprésente dans la culture mondiale post internet reconnaissez que c'est trop souvent dans l'indie-music. La nouveauté est toujours un ancien genre qui a muté. Pas qui s'est répété. Alors dans ce cas on ne sera jamais d' accord, la variété n'est pas un gros mot pour moi quand elle a la classe et l'aspect grand public sans honte des Temples (j'ai bien failli écrire "aspect âge tendre et gueule de bois de retraité). Temples qui je le répette encore, écrasent de leur maîtrise en écriture bon nombre des revivalistes indies de tout genre. Oui ils atteignent parfois les sommets des aînés. Quelqu'un m'a dit ce soir là que celà était facile avec le recul en 2014. Non je ne suis pas d'accord. Interpol l' avait réussi en 2001, puis s'est essoufflé assez vite et répéter. MGMT et ses albums très inégaux. Ils ne sont pas si nombreux les formations revival a atteindre ce degré de perfection dans cet art. De plus Temples à la RDR était une évidence tant l' histoire de ce festival s' inscrit en parallèle avec le courant nostalgique que fut la Britpop des Blur, Oasis, Suède et compagnie. Courant où les réussites sur long format tel celle des Temples ne furent pas si légion que ça. Noel Gallagher les acclament. Il a raison Nono. Temples c'est même un ton au-dessus de lui car forcé de reconnaitre qu'il y avait toujours du déchet dans les deux premiers Oasis. A moins bien sûr que vous snober également les deux brothers neuneus. Temples pour la suite, on verra. Avec eux je reconnais avoir un regret, toujours le même face aux bons revivalistes, devant autant de talent j'aimerai qu'ils se tournent vers le futur de la musique pour faire avancer les choses. Comme leurs références en somme. Il était temps de se lâcher et de danser. Jamie XX avec un mix à la fois jouissif et exigeant s'en chargea. Toujours ce défaut de l' avoir trop préparé à la maison mais le résultat fut plus convainquant. Et Todd Terje mis fin à cette merveilleuse éditions avec ce que l'on attendait de lui. Un set parfait. Au fait mes chers contradicteurs dur Temples, le revivaliste Todd Terje avec ses manies disco/prog électro/lounge, il ne vous gène pas? Et Hot Chip et leur amour irraisonné des 80's l'an passé? Il était enfin temps de rejoindre mon quotidien et quitter ce bon vieux fort qui connait tant de moi. Sous les étoiles avec la musique hypnotique et space de Trje derrière moi, grand moment solitaire, je me suis dit que la RDR, ça valait toujours le coup! Le retour aux racines vers vos potes d'enfance et le village qui vous a vu grandir, c'est toujours enrichissant et revigorant. Et bien pour moi c'est ce putain de festival depuis bientot 20 ans! Merci la Route du Rock! En résumé mes tops de 2014: Portishead, Ought, Protmartyr, Jamie XX, Temples, The Fat White Family, Slowdive. Les flops: Thee oh sees, Annie Calva. PS: Et qu'est ce que j' écouta au retour de mon séjour Breton? Le futur of course, faut pas perdre les bonnes vieilles habitudes avec l'un des plus truc entendus cette année!! C'était le moment , jusqu'à la prochaine. En espérant qu'à l'avenir des Demdike Stare, Pete Swanson, Laurel Halo, Rustie, les dj footwork, Oneohtrix Point Never, les sonorités crystalines de la vaporwave, du maximalism de Rustie, de la nouvelle UK Bass(Jam City,Arca), les labels Fade To Mind & Night Slugs, le R&B alternatif de FKA Twigs, Autre Ne Veut, FKW Twigs, la bublegum Bass de Sophie et bien d' autres choseencore ,dont la grande Holly Herndon bien sûr, fouleront la terre bretonne et que moi et mon pote d' enfance ont parle un peu plus du présent et ...du future. Comme autrefois.

  • En passant, virage Sophisti-Pop pour HTRK.

    C 'est la grosse surprise du moment. Les australiens de HTRK nous reviennent après trois ans d' absence. Ceux qu' on avait découvert il y a 5 ans avec le très Post Punk Indus "Marry Me Tonight" pour ensuite nous glacer le sang avec le minimal "Work (Work, Work)" change de stature et de style en ce début 2014 et offre un grand disque. Pas le trop le temps de vous parler de ce duo et ce disque merveilleux mais à coup sûr "Psychic 9-5 Club" est d' hors et déjà l' un des bijoux de cette année. Il semble que Jonnine Standish et Nigel Ryan ont définitivement digéré la disparition de leur bassiste Sean Stewart. Pour conjurer le coup du destin le précédent "Work (Work, Work)" les avait donc vu abandonner les terres Post Punk à guitares pour se vautrer dans une Minimal Wave portée sur le sexe. Changement stylistique courageux sans être réellement révolutionnaire qui à mes oreilles créa une tendresse particulière en regards à certains de leurs congénères répétant ad nauseam la même soupe. "Psychic 9-5 Club" développe les penchants Dub observés plus tôt mais cette fois-ci la production flirte avec l' aspect raffinée de la production sophisti-Pop. Plus pop HTRK l' est assurément mais sans perdre de leur personnalité underground atypique. La chanteuse Jonnine Standish confirme ses progrès et devient encore plus ensorcelante. A titre personnel elle réussit un petit miracle en évoquant Sade mais dans une version bien plus proche de mes goûts. Bref il y a une petite senteur Dream Pop avec leurs volontés Pop qui sont de plus en plus influencées par l' Ambient. HTRK tape très fort en faisant se dresser vos poils de frisson d' une manière assez originale face à la scène indie d' où ils étaient apparus au milieu des These New Puritans et autre Liars. Un disque sobre à souhait qui va certainement ravir les fans de Tropic Of Cancer et d' Ensemble Economique sans toutefois trop y ressembler .

  • En passant : Alan Watts, tabassage industriel (plus : Perc & Untold)

    Les Alan Watts refont enfin parler d' eux et c'est avec joie et petite émotion que l'on va se plonger dans les eaux glaciales de leur "Ara". Vous ne les connaissez pas? Mais si, souvenez vous, Alan Watts c'était tout simplement le premier article de Dancing With The Noise d' où la petite larme à l'oeil de votre serviteur (voir ici). Et vous savez quoi d' autres? C'est toujours autant génial. Je n' espérais plus rien et pire, à chaque fois que je me souvenais du nom d' Alan Watts des regrets et un manque déchirant s' emparaient alors de moi. Mais que devenez mes adorables types inconnus de Brooklyn auteurs de cette tuerie de 2011 qu' était"Spectral void". Un putain de vaisseau noisy-shoegaze-danse sous haut patronage de Factory Records et au final très dark ambient.. Ils avaient bien sorti un deuxième ep successeur à Spectral Void mais il était passé inaperçu. Leur nom était resté introuvable sur le net et cela prenait à mes yeux les apparences d'une totale injustice. Apparu après Demdike Stare dans le grand retour de la dark ambient et du dark dub ils se faisaient dépassés par toute une horde de jeunots britanniques, les Helm, Raime, Helm, Roly Porter ou Young Echo. A si seulement j' étais tombé sur leur "...is the fantasy band" de 2012. Le merveilleux "Africa Beat", du Happy Mondays virant gothique et noisy, ce terrifiant et hypnagogic-pop "A" . Le reste lorgnait franchement sur du shoegaze et toujours avec leur petit coté dark et industriel les Alan Watts pouvaient évoquer une sorte d' A place to Burry Stranger en moins agité, plus dub. Signé chez Godmode j'ose espérer qu' avec "Ara" les Alan Watts bénéficient à leur tour d'une plus grande notoriété comme les british. Ce ne serait que justifié. Tout au long de leur 7 nouveaux titres on redécouvre ce groupe au top de sa forme et surtout adepte de nouvelles manières. Moins haçienda/Happy Mondays, plus Throbbing Gristtle/"Closer". Encore plus industriel, des sonorités en dessous du zéro et des rythmes martiaux de boites à rythmes gothiques éjectant définitivement toutes velléités dub.dans un tombeau. Un Alan Watts qui n' hésite plus à tabasser une techno d' après fin du monde. "Salus malus" avec ses synthés au début vire vite à un déluge noisy guidé par la basse de Peter Hook. Le titre d' après ils délaissent leur salle de répet' pour aller sur le dancefloor d'une usine désaffectée("920"). Ça se confirme avec "Bogoditus" malgré sa guitare trompeuse. Une brève accalmie ambient/noisy avec "Harma" et c'est reparti pour l' éclate avec "Jean Michel" et on terminera avec une espèce de house gotique qui m' évoque le "French Kiss"de Lil Louis post nucléair. Alan Watts se sont donc mis a tabassé sec en incrustant dans leur dark-ambient beaucoup d' éléments techno et une chose est à remarquer en ce début 2014 , c'est loin d' être les seuls . C'est même depuis quelques jours le trait commun partagé par deux autres bons disques très en vue quant à eux dans la presse mondiale, le "The power & the glory" de Perc et le "Black Liht Spiral" de Untold. Si Perc traque pas mal sur les terres d' Alan Watts en hésitant pas à maltraiter la house à grands coups de techno que dire de la plongée chaotique dans la musique de Untold qui s' empare de toutes les musiques issues des raves du passé pour vous le refourguer façon puzzle en pleine face. Du Lee Gamble dopé aux amphètes. Au moment d' en finir avec Alan Watts une hypothèse un brin farfelue s'invite dans mon cerveau malade. Je me demande si ces new-yorkais n' ont pas réussi un truc bizarre et intriguant sur le papier. Ils sont entrés dans le cerveau malade de Dominick Farlow et ont réussi l' audacieux pari de réunir les deux personnalités de ce satané schizophrène de Farlow. Le martial et glacial son de Vatican Shadow avec l' abstraction noisy de son autre projet, Prurient. Et chose encore étrange...C'est une vraie réussite. Bonus:

  • En passant : L' étrange et magique monsieur Patten .

    L' étrange Monsieur Patten dans DWTN c'est ici, un peu par là, et beaucoup là. En 2014 il va être beaucoup question de cet étrange individu qui se baptise Patten. De lui on ne sait quasiment. Ni sa réelle identité, ni le fond de sa pensée tellement ses interviews sont énigmatiques. Dancing With the Noise vous a déjà parlé de cet artiste depuis deux ans mais jamais en profondeur. C'était toujours trop furtivement à mon gôut. Je vais tenter de réparer cela. Patten sortira donc en 2014 son second album officiel chez Warp. Sa signature sur ce légendaire label est un gage de reconnaissance et surtout d'une plus grande notoriété comme le démontre sa plus forte exposition sur la toile et la sphère médiatique depuis son premier ep pour le label britanique en Décembre dernier. Mais Patten depuis son apparition chez No Pain in pop auparavant a déjà écrit une longue histoire loin d' être anecdotique. Quiconque qui est tombé sur les titres de GLACJO XAACSSO en 2011 s'est vu confronté à un mystère passionnant. Un mystère qui en a marqué profondément plus d' un et plus particulièrement votre serviteur. GLACJO XAACSSO m'est apparu comme une sorte de purée sonore à la fois déstabilisante et passionnante. Un monstrueux gloubi boulga de références, de sons et d'univers assemblés par un esprit complexe, génial et joueur. Un de ces rares disques dont on éprouve sans cesse le besoin de s'y replonger pour percer les mystères. A chaque fois avec plus de plaisir mais aussi plus de frustration parce qu'en définitive l' auditeur n'en trouve jamais la clé. La critique dans son ensemble y avait repéré un lourd héritage Warp et résuma GLACJO XAACSSO comme un simple enfant des années Warp. Il est vrai que cette musique portait en elle des traces évidentes d'une passion pour les artistes symboliques du label et de ce que l'on nomma l' IDM. Autechre, Aphex Twin étaient les plus souvent cités. Les autres influences revenant de temps en temps étaient la Drum & Bass (Goldie) et le hip hop expérimental (Flying Lotus). Des artistes eux aussi rapprochés régulièrement à l' univers Warp. Parfois on parlait d'une House-music tordue. Mais la musique de Patten était bien plus complexe que cela. Certains ont évoqué Boards of Canada et on ne pouvait que leur donner raison face aux penchants hauntologiques de Patten, grand fan par ailleurs de Stéréolab et du Focus Group. Boards of Canada, ces faiseurs d'une IDM ambient géniale qui eurent la particularité non négligeable (dans le cas présent) de séduire en leur temps (la fin des 90's) les fans transis d'un shoegaze alors à l' arrêt et pas encore sujet au revivalisme.Comme la musique des BOC celle de Patten apparaissait ainsi à la fois vaporeuses et bruitiste. Donc captivante pour les éternels shoegazers. Mais si l' adjectif vaporeux est souvent synonyme de langueur chez d' autres avec Patten nous étions aussi confronté à une débauche de samples souvent très courts se succédant ou s' additionnant les uns aux autres sous formes de couches hyper complexes et riches. Les sonorités souvent "froides" semblaient étouffées parce que le bonhomme abusait sans cesse de la compression des sons. Ses rythmes discrets provenant d'une batterie rachitique évoquèrent du coté de ses contemporains des gens comme Actress en premier lieu. Une batterie rachitique perdue au fond d' un océan de sons tourneboulant tout autour d'elle comme chez Andy Stott. Mais plus on se penchait sur son cas et ses sonorités "étouffées" et plus une évidence apparaissait. Si Patten charmait certains c' était bien souvent parce que sa musique contenait des similitudes flagrantes avec un courant étranger à l' aventure Warp et bien plus récent, l' hypnagogique-pop. En un sens les premières œuvres de Patten évoquent des artistes souvent proches eux aussi de l' hypnagogic-pop ou qui lui ont succédé. Par exemple je pense à des gens adorés ici tel Huerco S et Sand Circle en premier lieu. Cette idée à première vue exagérée et fausse qui consistait à tracer un lien entre Patten et les Ferraro, Ariel Pink, Lopatin et autres trouva un heureux écho dans l'une des interviews du type quand il expliqua vouloir travailler "dans un état subliminal entre la veille et le sommeil". Pile poile ce que l' on appelle l' état de conscience hypnagogique. Petit clin de la part de ce facétieux en interview(il avait répondu à une autre interview qu'en balançant des liens wikipédia et autres). Si quelques-un parlèrent de Patten au moment de la sortie de son premier album ce fut bien souvent en négligeant ce fait et ainsi prirent son disque avec des pincettes. En gros l' accueil critique était loin de l' enthousiasme dont certains profitent avec des premiers albums évident donc logiquement facile à assimiler. Avec Patten si une chose est à retenir absolument c'est que le mot "évidence" est à proscrire de votre vocabulaire. C'est vrai que GLACJO XAACSSO pouvait se révéler difficile d' accès à cause de la relative abstraction qu'il offrait. La musique de Patten s' apparentait au cours des premières rencontres à un gros bordel fait d' égarements et de moment de grâce. On pouvait à la fois se sentir complètement rejeté et par instant totalement hypnotisé. A la suite de son album c'est encore à un véritable jeu de piste que les fans durent se livrer. Mais cette fois-ci ce ne sera pas directement au travers de l'oeuvre musicale du bonhomme mais par le biais de mixtape incluant d' autres artistes et par la création d'un label. Deux de ses mixtapes traînant sur la toile sont fondamentalement instructives sur l' état d' esprit du bonhomme et sa musique. Patten est un historien révolutionnaire de la musique. Quelqu'un qui en effet s' appuie sur une connaissance encyclopédique de l' histoire WARP et de l' IDM mais qui en plus se révèle être un véritable boulimique de toutes les musiques et un chercheur à tout va. Grosses cultures électro fatalement, mais aussi indie, post punk et rock pour ne citer que quelques unes. Un type qui sait ce qu'il doit aux grands noms du passé mais qui n' hésite pas non plus à maltraiter ses influences pour en tirer de la nouveauté. Comme Daniel Lopatin il s' accapare des choses parfois très référencées, les change de contexte puis les transporte dans un univers totalement inédit. La mixtape la plus emblématique de son état d' esprit est celle qu'il délivra il y a bientôt 3 ans. Sa Factmix 285 (voir ici ) nous dévoile un petit peu les secrets de ce musiciens si mystérieux et énigmatique. Dès le début il s' empare d'un titre des Pixies et à coup de burin, maltraite jusqu'à rendre totalement méconnaissable ce classique ("Bone Machine") pour finalement le transformer en vaisseau spatial et prendre la direction des étoiles. La liste des artistes subissant les outrages de Patten est un suite de grands noms tous aussi géniaux les uns que les autres. Ce type a tout simplement fouillé dans notre collection et arrive, là où tant d' autres ne font qu'une redite, à nous surprendre. Le mystère et le génie Patten avait encore frappé. Même Joy Division et le fantôme de Ian Curtis ne s' en sont toujours pas remis. Peut-être le travail le plus shoegaze de sa carrière jusqu'à présent. En Décembre dernier il publie donc chez Warp son premier ep pour le label, "Eolian". Peu de changement par rapport à GLACJO XAACSSO si ce n'est par moment l' abandon de la froideur de l' IDM pour une certaine forme de psychédélisme un peu plus chaude. Si "Eolian" ne surprend pas le fan de la première heure le bonhomme répond via une nouvelle mixtape prodigieuse et révolutionnaire à nos doutes et à certaines critique survenues avec son premier album. Beaucoup lui reprochait son petit coté "je pars dans tous les sens". L' aspect fourre-tout et zapping endiablé de sa musique. Patten balance une putain de mixtape intitulé, "45 minutes (Atomexetyne mix)", geste tout sauf anodin. Atoméxétyne quésaco? Il s' agit ni plus ni moins d'un médicament contre les troubles de l' attention et de l' hyperactivité chez l' enfant et l' adolescent. Et nous voilà confronté donc en 45 minutes à 45 titres à peine liés entre eux. Et à nouveau c'est une addition de référence ultimes et Patten nous bouscule encore une fois. Patten sans aucun travail de mix à proprement parlé nous prouve que ce travail est inutile et que l'on peut faire du neuf avec du vieux juste en isolant certaines partie de titres et en les collant bout à bout le plus simplement possible. Nous nous retrouvons face à une masse d' influences et de références, cette fois non maltraitées, mais inexplicablement ensorcelantes. Les univers apparemment éloignés s' entrechoquent et de cette confrontation quelque chose de nouveau apparaît. Des paysages que nous avions jamais vu. Comme si Patten nous offrait à voir une nouvelle dimension. Comme dans sa musique de Patten. On passe d' Autechre (Warp/Idm 90's) à Ariel Pink (hypnagogic pop 00's), de l' électro d' avant-guarde de Laurel Halo à ce bon vieux chantre de la répétition Steve Reich pour se retrouver confronter à un vieux fantasme de notre adolescence, le légendaire et super pop-mainstream "Manchild" de Nene Cherry. (Mixtape dispo ici ). Et nous voilà enfin arrivé en Février 2014 et la sortie de ce nouveau monstre d' étrangeté et de magie, "Estoile naiant". Un disque autant espéré que craint. Trésor ou ratage? Allait-il s' empêtrer dans ses idées et ses références ou trouvera-t-il les clés du paradis? Autant vous le dire tout de suite c' est le disque le plus passionnant que j' ai écouté depuis des semaines et m' étonnerait pas qu'il en soit ainsi pendant un bon moment. Comme je l' écrivait "GLACJO XAACSSO" pouvait sur la longueur perdre son auditeur parce trop de tout, trop d' idées, trop de couches sonores, trop de sons. Avec "Estoile naiant" c'est tout autre chose. Plus concis, méticuleux. Un chef-d' oeuvre raffiné. Après plusieurs écoutes on comprend ce qui fait la force de ce disque par rapport au précédent. Il est plus compact et laisse une trace indélébile par son étrangeté toujours immense. Les multiples strates de sons brillent toujours par leur nombre mais apparaissent à présent moins bordéliques et hasardeuses. Et Patten confirme tout ce qui a été dit juste avant. Ce type, comme avec ses mixtapes, utilise son savoir encyclopédique des musiques qui ont compté sans que l'on ait une seule fois le sentiment de déjà connaître. C'est rare les artistes comme lui de nos jours. Tout ce que l'on croyait savoir devient étrange. Il bouscule les idées reçues et nous offre une musique d' avant-guarde inédite. Patten fait vraiment ce que beaucoup d' autres aimeraient sans jamais y arriver, faire du neuf avec du vieux. Faire à la fois une musique complexe et jouissive. Pour le cerveau et pour le corps. Le passé est donc encore moins identifiable à part quelques manières à la Autechre et à la Aphex Twin. Mais des manières déformées, les façons de faire mais version quatrième dimension. Sur la lancée du ep "Eolian" Patten nous offre le psychédélisme du 21ème siècle, un psychédélisme où la chaleur s' entrechoque avec de l'air glacial . Entre les chimères vaporeuses d' Actress et de l' hypnagogique-pop et les sons virtuels quasi réel d' Onéohtrix Point Never. Mais avant de vous y jeter sachez une chose braves gens. Le fameux mystère de monsieur Patten ne vous sera pas encore dévoilé mais par contre, vous en ressortirez totalement hypnotisé et vous trouverez le quotidien bien morose.

  • En passant : EQ Why, "LA" mixtape Footwork du moment

    Alors que Dj Rashad et sa clique de Teklife sont les têtes de pont du footwork sur la scène internationale au point d' en devenir ses petites stars un étrange individu (de Chicago of course) vient d' apparaître sur mon radar à footwork via le label New Yorkais Orange Milk Records déjà repéré pour ses sublimes pochettes et ses nombreux artistes électro prometteurs . Son pseudo c'est EQ Why. De son vrai nom Tyrone Smith. Rashad avait clôturé l' année 2013 en merveille avec un footwork un brin assagi, plus carré et facile d' accès. Plus fluide en somme. EQ Why choisit de faire muter le footwork dans une autre direction. Le sien tabasse toujours autant qu' au début du genre et si la découverte de sa musique va prendre l' apparence d'un simple retour aux origines pour ceux qui ont découvert le footwork avec Rashad en une de Pitchfork sa mixtape "Chitokyo" confirme ce que l'on pensait depuis longtemps de cette musique du futur. C'est un mouvement bien plus complexe qui ne peut se résumer qu'à Rashad. Aller voir ailleurs de la galaxie Teklife permet surtout de s' apercevoir une nouvelle fois de la richesse des possibilités offerte par le footwork. EQ Why, qui se présente comme un vétéran du genre à Chicago, est à mes yeux une passionnante chose footwork et une véritable bombe musicale tout style confondu. Une espèce de RP Boo croisée avec le goût pour l' abstraction de Dj Clap. Bref, une rythmique toujours dans le rouge avec un délire total dans une utilisation hallucinante des sample . EQ Why avec une maestra digne des plus grands, nous en fait voir de toutes les couleurs, il continue comme ses confrère de Chicago a nous prouver que le footwork est soluble dans beaucoup d' autres style musicaux. Les fameux samples vocaux, traits important du footwork, atteignent en effet des sommets à vous rendre totalement épileptique mais en même temps sa musique reste facilement dansante, donc pop, contrairement à Dj Clap. Une mixtape coup de tonnerre dans le milieu footwork et quelque chose me dit que l'on va réentendre parler de EQ Why à coup sûr dans les prochains mois.

  • Faille spatio-temporelle: Temples, un hypnotique non-sens

    Je pensais que nous avions atteint le summum de la faille spatio-temporelle reliant les 60's et le 21ème siècle avec des artistes comme Jacco Gardner, Jack Bugg ou Foxtrot mais avec Temples je suis obligé de remplacer le mot "faille" par "gouffre"! Mon plaisir coupable du moment. Temples, formation britannique, sort son premier album et c' est le gouffre spatio-temporelle absolu. Un gouffre acclamé un peu partout, quasiment le disque d' indie-music du moment. Un disque avec lequel le jeu consistant à le faire écouter en cachant sa date de fabrication se révélera hallucinant et trompeur pour celui qui les découvrira. Chaque titre de ce "Sun Structures" pourrait se retrouver dans une vieille compile 60's que l' entourloupe ne se verrait même pas. Des disques et des formations revival bien sûr que nous en avons vu. Des gens bornés, résolument bloqués sur une période donné de l' histoire du rock, un genre particulier, c'est pas ce qui a manqué depuis une quinzaine d' année mais avec ces jeunes anglais nous atteignons quelque chose qui échappe à toute logique. Ou plutot l' apothéose d'une logique. C'est qu'il faut préciser quelques petites choses sur les revival. Bien souvent certains filous cachaient leur manque d' originalité et leur nostalgie derrière un choix stylistique pas trop éloigné temporellement. Souvent l' indie des 80's et 90's sous couvert d'un hommage à une certaine idéologie. Un petit travail de réactualisation via la production ou un brassage de quelques connaissances en matière d' influences suffisait à faire passer la chose. Temples ne cherchent pas à nous leurrer. Temples n'en a que foutre de la belle idéologie indie et de toute façon je crois bien que ces jeunes garçons ne savent même pas qu'il a existé un truc à la fin des sixties qui avait sérieusement remis en question l' héritage de l' époque dans laquelle ils se complaisent. Le Punk. Temples n' a rien compris? Un petit peu mais comme cela arrive souvent les erreurs de certains deviennent des gestes héroïques quand elles sont autant surréalistes. Tout dépend ce que l'on entend par "héroïsme". Temples fonce tête baissé avec ses gros sabots. Dans un mur? C'est une sorte de trou noir et d' apothéose d' une logique. Trou noir dans lequel ils sont les premiers a être tombé et trou noir d' autant plus hypnotique et troublant que le disque se révèle...une réussite. Une réussite obsédante et gênante. Comment en est-on arrivé là? En fait Temples est une forme de jusqu'au boutisme symbolique et très significatif de notre époque et de l'indie music actuelle. La fin d'une logique déraisonnable. Se couper du terrible présent et ne pas affronter un futur incertain pour se lover dans un imaginaire dépassé, irréalisable et si facilement susceptible de devenir un cocon protecteur douillet grace au format pop. Et les Temples en mettent une sacré couche, bien plus que bon nombre de leurs contemporains psyché. Avec leur naïveté il explose le maniérisme culturel des MGMT et font passer les gentils Jagwar Ma pour d' inquiétants androïdes électroniques venant du futur tel terminator avec leur récupération d'un genre vieux d' à peine... 20 ans!(Madchester) Un non sens ces Temples je vous dis. Les titres sont de la pop-psychédélique pure plus proche parfois de la variété internationale de la fin des 60's que de ce que l'on a appelé depuis des années sa version moderne et alternative, le néo-psychédélisme (Flaming Lips, Animal Collective, Spacemen 3, Primal Scream, Mercury Rev et même Deerhunter). Un truc calibré pour s'emparer des ondes radios de toutes les époques. Couplet-refrain-pont et immanquablement on retournera sur une tuerie de refrain. L' aspect rock progressif Pink Floydien des Tame Impala est évacué comme l'est le machiavélisme modernisateur des australiens en terme de production. Avec Temples on est dans la droite lignée des Procol Harum, Billy Nicholls, les Hollies, les Zombies et les Moody Blues. Les Procol Harum avaient cette vieille scie de "A whiter shade of pale" et bien Temples a aussi sa tuerie pop 60's et ce putain de refrain gluant et jubilatoire aussi bien capable de remplacer la chanson titre du film pop "Le Cerveau" que d' émouvoir votre maman qui se souviendra d'un slow torride avec votre géniteur vers 1971. Et ne parlons pas de l' aspect visuel du groupe. L' attirance est aussi étudiée dans ses moindres détails. Le chanteur avec son maquillage et sa coupe de cheveu évoque tellement Marc Bolan comme dans certains titres que c'est bien simple, j' ai peur qu'il pousse le mimétisme jusqu'à s'emplafonner à un moment ou un autre volontairement dans un poteau à bord d'une austin mini. Ce qui caractérise cette petite réussite qu'est "Sun Structures" est la parfaite synthèse d'une époque, d'un courant et d'une large palette d' artistes . Si leur titres risquent à chaque instant le pastiche ces gamins par leur songwritting et leur connaissances encyclopédiques trouvent toujours le moyen de vous étonner plusieurs fois dans le même morceau. La performance est d' autant plus forte que depuis 50 ans le style musicale et la production semblait tellement datée et mille fois revue que l'on ne pouvait pas s' attendre à cet élément de surprise sans que cela passe par une réactuallisation. D'ailleurs ce qui gène le plus c'est peut-être de se demander ce que ces mecs avec leurs talents et leurs maîtrise dans la composition pourraient bien faire avec des éléments plus modernes. L' électronique ou même l' art des pédales d' effets du shoegaze et du bricolage à la Sonic Youth. Certaines vieilles taupes du rock indie briton ne s'y sont pas tromper en vantant à qui voulez encore un peu les écouter. Nono Gallagher et Johnny Marr des Smiths. Et en matière d' utilisation futée de la nostalgie de l' Angleterre dominatrice des 60's en pop-rock les deux s' y connaissent. La surcharge sonore psychédélique des Temples absente chez les Smiths et leur refus de tomber dans le rock de stade boogie woogie pour hooligans à la Slade comme Oasis en leur temps rapproche ces jeunots d'une autre formation oubliée de la Britpop. Et c'est vrai que si on doit chercher une filiation avec un truc post 1971 chez eux c' est bien du coté de cette satanée britpop et son anglo-centrisme . Quand avait-on osé autant évoquer le psychédélisme 60's sans retenue? Et la réponse fut sacrément ironique et comique. En fait Kula Shaker et la Britpop sont la clé pour comprendre le pouvoir d' attraction des Temples et ce qui a changé depuis les 90's. Pourquoi ce disque porteur de tout ce qui m' ennuie actuellement m' intrigue et au final laisse dans mon esprit un indéfinissable charme. C'est le psychédélisme dans son ensemble la lubie des Temples et c'est pour ça que Kula Shaker intervient. Il faut se souvenir de l' arrivée de Kula Shaker en pleine Britpop. Entre incompression, logique d'un mouvement passéiste et coup de foudre sans lendemain. Les Kula pondait une musique nostalgique que les Blur, Oasis et autres Pulp rechignaient parce qu'elle ne prenait même pas la peine de s' habiller des vêtements de la réactuallisation, sociale comme musicale. La Britpop c'était de la nostalgie de l' âge d' or britannique (les 60's) face aux invasions grunge américaine, la volonté d'un renouveau pop face à une perte de repert provenant de la vague rave et électro et des changements des types de morceaux qui en découlaient. Très déstabilisant pour certains sous l' ère post-Tatcher . Mais par modernisme, ou culpabilité les Damaon Albarn et compagnie tentaient de réactualiser un vieux mythe. Kula Shaker n'en prenait même la peine et c'est pour ça que le retour de bâton fut terrible. Le manque de talent et d' originalité sur la longueur étaient sans doute aussi les raisons. Pourtant le temps de deux ou trois single Kula Shaker avait atteint ce qui fait le charme des Temples. Plus tard ils ont voulu changer leur habillage trop voyant sixties pour ceux plus brut des 90's et la baudruche s' est dégonflée. Temples par leur obnubilation vont plus loin et leur succès critique contraire à celui des Kula Shaker démontre à quel point notre époque est marqué par le sceau du désespoir. Kula Shaker cartonnerait encore aujourd hui et même plus. Serions-nous moins regardant face à autant de nostalgie? Bien sûr tellement nos sociétés sont désespérées . Et plus c'est gros plus ça passe. Un truc curieux se produit. Alors que nous croyions que la surcharge psyché 60's et son coté rétro accentué ne passerait pas et bien c'est tout le contraire qu'il se produit. Le blues-rock des White Stripe, le punk-rock New Yorkais ou des Libertines,le post-punk électronique de LCD, ou la folk de Grizzly Bear, tous prouvaient que la sobriété et le minimalisme semblait l' imparable passe-partout temporel à adopter pour éviter un aspect rétro trop voyant. Temples semble démontrer le contraire. Et va-s'y que je te convoque tous les instruments inimaginables, que les manipulations du son se superposent et se succèdent les unes aux autres. Que je te passe du coq à l' âne avec brio sans que cela devienne indigeste. Pour finir je me demande encore pourquoi j' aime me vautrer dans ce disque qui est l' exact opposé de ce que je recherche dans la musique actuellement? Le futur. Et si finalement la réponse n' était que plus évidente. Temples sont de sacré filous mais surtout un truc plus que logique mais une logique qui n' est pas dans ma nature à première vue. Suffit d' allumer votre télé, votre radio et d' aller sur les sites communautaire pour lire certains commentaires nauséabond. La démarche des Temples n'est juste que le pendent que celle d' autre. Le pendent heureux et libertaire. Certains par peur du présent et du futur, par réaction, regrettent un passé pour de très mauvaise raisons. Et nous voyons un recule sur beaucoup des progrès sociaux offert par les sixties (les antis- mariage pour tous en France et l' avortement en Espagne), retour du racisme et de la peur de l' autre et tout le monde subit le quotidien la tête dans le guidon . Surveillance généralisée sous couvert de protection infantilisante et big brother omniprésent. Temples avec son amour irraisonné du psychédélisme se sont rappelé de ce que ce truc signifia autrefois. L' envie de s' échapper du quotidien et des vieilles valeurs castratrice et liberticides. Alors dans ce sens écouter Temples ne fera pas de vous un affreux "réac". Tout au moins un gentil gars décroché du présent pendant un instant.

  • En passant : East India Youth, y-a-t'il une vie après les guitares de l'indie music?

    Y'a t-il une vie après les guitares l'indie-music? Ces putains de guitares indie de ma jeunesse qui ne cessent de bafouiller et d' être recyclées à toutes les sauces déjà mille fois goûtées. Ces guitares inscrites dans nos gènes peuvent -elle renaître, se débarrasser de cette foutue nostalgie gluante qui y lui colle à la peau depuis une quinzaine d' année? En l'espace de quelques jours je suis tombé à la fois sur un texte et sur un disque qui répondaient à leur façon à cette épineuse question. Épineuse parce que l'impression que l'indie-music se mord continuellement la queue et l'idée de la laisser tomber dans le caniveau de l' histoire me traverse l'esprit de plus en plus. En attendant qu'une bande de jeune branleur quelque part dans le monde trouve le moyen de réinventer cette instrument un jeune anglais nous apporte des réponses sous la forme d'un des disques les plus passionnants de ce débuts 2014. Pourquoi en 2013 les Oneohtrix Point Never, James Ferraro, Patten, Laurel Halo, Jam City et autres m'ont donné envie de foutre à la poubelle toutes ces nouvelles formations indie à guitares nostalgiques et interchangeables. D'oublier définitivement les héros du passé au profit de ceux de l' avant-garde contemporaine. Pourquoi j'ai envie de sortir un flingue face à tous ces fans snobinards indies vautrés dans le culte de leurs héros 80's et 90's? La peur de vieillir et ainsi de devenir un quadra peureux se contentant et acceptant de s'enfermer dans le formole des références de sa jeunesse? Pas seulement. Ce qui m' a frappé c'est à quel point un fossé se creusait entre cette musique qui me collait aux basques et le monde qui m'entourait. Bien sûr que des artistes comme Kurt Vile, Grizzly Bear ou encore Vampire Weekend nous ont pondu de grands disques mais dès que mes oreilles percevait un court extrait d'un Burial,d'un James Blake ou d 'un Tim Hecker le décalage m'apparaissait encore plus gigantesque et inquiétant. Alors pourquoi en est-on arrivé à ce tel degré de rejet? La première réponse je l' ai trouvé accidentellement dans un forum et malheureusement j'ai perdu la trace de l' auteur de ce texte et n'ayant gardé que la traduction approximative faite par votre serviteur je suis dans l'incapacité de vous donner les références. ET en gros ça disait ça! " La bordélique et mièvre quête d' humanité du "do it yourself" d'une décennies de culture indie - à l'origine en réaction aux rock et à la pop artificiels et pompeux des années 70 et 80 - est à présent utilisée partout dans les médias pour proférer, vendre et servir de bande-son à un certain style de vie promulgué. Et c'est à présent un horrible mensonge, aussi odieux que les bobards sur lesquels les premiers punks crachaient. Comment faire de la musique dans un monde comme celui-ci? Ce qui doit être dit et comment le dire? Ce sont précisément pour répondre à ces questions que la musique du futur est explorée, surtout si les réponses actuelles sont loin d'être concluantes. Une chose est de plus en plus claire, les hommes blancs privilégiés grattant avec nostalgie les guitares ou tournant les mécaniques analogiques en évoquant le bon ancien temps ne sont pas seulement complaisants et ignorants en le privilégiant mais sont en plus une franche infamie face à ce monde de crise financière, de robotiques militaires , de montée de l'extrême droite, de surveillance par la NSA et des incessants avertissements des catastrophes à venir. La musique a besoin d'évoluer rapidement ou risque d' être obsolète et il lui faut donc se tourner vers la technologie et les connotations de la technologie pour ce faire, créer une sorte de course à l' armement face au monde qui l'entoure." Et plus loin l' auteur développait sur le fait que la musique devait aller voir dans l'opposé de ce qu'il décrivait dès la première phrase, "mièvre quête d' humanité" de la culture indie. Les sons que j' écoute actuellement restent humain mais ont la qualité essentiels de ne pas tombé dans cette "mièvrerie". Mes artistes préférés aiment et abusent sans scrupules des nouvelles technologique amenant souvent des sonorité froides, difficile d' accès et des climats oppressants. Le format pop tant affilié à l'indie a vu dans mon système auditif sa part réduite à une peau de chagrin au profit de titres instrumentaux, électro, drone et ambient. Bref, un disque de 10 titres de pop-song même au son crado m'ennuie. A croire que se restreindre à ce format court parait totalement hors de propos.J'ai aussi souvent reproché aux artistes indie leur spectre d'influence finalement trop peu diversifié et restreint à des époques et des courants limités. Tout ce qui m' enthousiaste vient d' autre genre que ce que l'on classe comme indie et on ne peut pas dire qu'il s' agit de musique "conciliantes". La dark-ambiant des Demdike Stare et Haxan Cloak, le footwork de RP Boo et Rashad, l' avant-guarde électro des Ferraro Oneohtrix PN et Halo, la Vaporwave, le noise retravaillé de Pete Swanson et plus classique les Fuck Buttons. Il y bien certains artistes issus de l'indie qui ont su franchir les barrières mais en choisissant des chemins autres que le tout technologique des artistes précédemment cité, These New Puritants, Laurel Halo ou Colin Stetson.Remarquez bien que les trois derniers artistes et groupes alternent dans leur récents disques instrumentaux et pop-song, si on peut encore appeler certaines de leurs oeuvres des pop-song. Pour 2014 malgré tout j'espère encore que l'indie rebondisse. Que ce genre se conjugue à nouveau au mode expérimental , donc avant-gardiste et surtout plus au passé. 2013 m' a donné tout de même de sacrés espoirs de découvrir une musique de tradition indie au format pop classique flirter avec l' expérimentations. Des artistes avec une vue d' esprit large sont apparu. Je pense à la prometteuse Circuit des Yeux, mêlant le folk déchiré d'une Cat Power et l' aspect riott girls de la jeune PJ Harvey avec le noise et et les embardées expérimentales. Une sorte d' Anna Calva tout sauf mièvre. Et que dire de ma joie en découvrant Oliver Wilde, héritier direct d' artistes typiquement indies de ma jeunesse comme Elliot Smith ou de Sparklehorse, un type qui n' hésite pas à échapper à la "mièvrerie" nostalgique en saupoudrant sa pop sensible de bourdonnement bruitiste et dronesque. Et puis voilà qu'est apparu East India Youth. Si le disque pris séparément est une réussite c'est surtout le parcours de son auteur qi''il faut étudier pour comprendre les intérêts en jeu et le rapport avec tout ce qu'il vient d' être écrit même si je reconnais que sa musique affiche une modernité moins évidente et tapageuse comme chez des gens comme Rustie, Jam City et la vaporwave . East India Youth c'est William Doyle, pure rejeton de l'indie anglaise. Ses premiers faits d' arme furent d' abord une première tentative d' album en solo puis une autre au sein de la formation Doyle & The Fourfathers. Si son premier effort solo est introuvable on peut facilement retrouver les traces de son aventure en groupe. Une musique convenu et sans originalités basée sur une instrumentation classique indie, basse-guitare-batterie. Des titres donc typiquement indies mille fois entendues comme ceux des suiveurs qui pullulèrent dans les queues de comètes tel Foals, Grizzly Bear et Fleet Foxes. L' aventure Doyle & The Fourfathers sombra assez vite ne réussissant pas à sortir de la mêlée malgré une petite exposition médiatique due à un ep stigmatisant le consensus général et le manque de critique à l' égard de l' organisation des JO de Londres en 2012. Dans ses interviews outre le fait du manque de reconnaissance critique de ses premières oeuvres et de leur échec commerciale Doyle explique son changement de cap actuel par les aspects contraignants et la frustration qu'il ressentait face aux restrictions induites par l'instrumentation classique indie et la prédominance des guitares. Et quel fabuleux changement de cap. Changement d' abord entamé par un ep détonnant ("Coastal") puis confirmé par un album. Tout au long de son "Total strife forever" l'indie-music à la papa est chamboulée et Doyle alterne sans complexe entre expérimentation et pop-song. Du coup si l' auteur délaisse les instruments organiques pour une technologique plus présente il ne perd absolument rien en humanité. Si ce mélange de pop-song et d' instrumentaux plus longs rappelle le "Low" de Bowie c'est également parce que Brian Eno et une grosse partie du Krautrock (Cluster, Neu!) plane sur sa musique. Mais surtout si le disque est rafraîchissant c'est parce qu'au contraire de tant d" héritiers indie Doyle évoque autant le présent que le passé. Son disque transpire une certaine modernité. Si les nappes de synthé évoquent le krautrock c'est plutot des restes du genre allemand passés par la centrifugeuse à idée d' Oneohtrix Point Never et d' Eméralds. Dès le premier titre l' auditeur indie fan de Foals et Arcade Fire qui avait été accroché par son single pop-song classique un brin "bizarroïde" intitulée "Dripping Down" va se retrouver confronté à des nappes synthés Kosmich répétitives qui aborderont vicieusement les territoires d'un Tim Hecker. Tout de suite après "Total strife forever I" va encore plus bousculer l' auditeur avec ses manières Fuck Buttons. Enfin le fan indie aura droit au format single tant chérie de "Dripping Down". Mais attention, ce bougre de Doyle lui réserve une très sale et génial surprise juste après, "Hinterland", et voilà notre gentil fan d' Arcade face à une espèce de morceau électro planant qui progressivement va atteindre un tabassage hypnotique que ne renierait pas Factory Floor. Les morceaux électro et pop ambiant ne sont pas sans ressemblance avec certains titres d'une Laurel Halo . Devant une tel tempête de styles et et de retournements de situations Doyle se rappelle qu'il aime chanter et automatiquement le spectre de James Blake se pointe et devient une sorte de ligne directrice. Sauf qu' avec Doyle nous avons à faire à un James Blake moins portés sur le dubstep et plus sur l' électro américaine. Moins précieux sur le chant également. Et c'est comme ça jusqu'à la fin du disque. Même si musicalement on en est loin, cette alternance sans complexes de pop et d' expérimentation qui parfois fusionnent m' évoque les disques d'une Julia Holter. Mélanger la pop avec des éléments glitch par exemple n'est pas nouveau, le retour sur le devant de la scène des allemands de Notwist et le récent disque de leur rejeton américains Baths nous le rappelle mais avec Doyle on est profondément touché par le courage du bonhomme de ne pas hésiter à partir dans le tout instrumental et expérimental. Ces titres sont loin d' être des gadgets crossover pour cacher un manque d'inspiration d'indie boy en manque de reconnaissance de la frange électro et de respectabilité artistique. Dans un sens il fait le parcours inverse des Chemical Brothers autrefois et d' un Daniel Avery aujourd' hui, parti des dancefloor à l' assaut des charts pop et des festivals rock. Et c'est peut-être là que réside une grande partie de son charme. Parce que cela a rarement été fait avec autant de talent et d' honnêteté. Pour conclure l' effet donné par East India Youth m' a rappelé un souvenir tenace d'un disque, un mélange de joie et de frustration. C' était en 2009 et lassé par le revival rock je m' étais laissé allé dans un geste de désespoir à découvrir le troisième album des Franz Ferdinant . Les titres typiques Franz défilèrent et la lassitude attendue me gagna jusqu'à ce que la bande à Kopranos délaisse en un seul titre enfin son post-punk dansant à base de guitare pour une plongée sans filet dans l' électro. Un pure moment de jubilation musicale. C'était "Lucid dreams" et j' espérai que leur disque suivant persévérait dans cette direction et cette prise de risque rénovatrice. L' an dernier Franz Ferdinant a pondu son 4ème album et on est forcé de constater que le courage artistique dont ils avaient fait preuve avec "Lucid" n' était qu'un leure. East India Youth a fait le disque que j' attendais d'un groupe tête de gondole indie comme Franz Ferdinant et Foals. Tant pis pour eux tant mieux pour nous.

  • En passant : Merveilleuse Holly Herndon

    Holly Herndon nous revient (cf ici, et là) avec un nouvel ep chez RVNG Intl et c' est encore une fois une oeuvre magistrale. La belle Holly continue de transporter la voix humaine en terres inconnues via son ordinateur. Elle la fait muter, la dissèque et la passe à la moulinette technologique pour nous offrir une nouvelle idée de l' humanité. Le titre éponyme commence par un dialogue où la voix (provenant souvent d' internet) et l'outil technologique se répondent. Puis les deux s'entrelacent et la magie de son premier album ("Movement") s' empare à nouveau de l' auditeur. C'est une véritable ode à la technologie à propos de laquelle Herndon tente sans arret de nous faire oublier les peurs qui lui sont associée (la déshumanisation ).La belle rousse nous prouve encore une fois qu'elle est l'un des artistes les plus passionnant et novateurs de notre époque au même titre qu'un Daniel Lopatin ou d'une Laurel Halo. On ne peut toujours pas définir ce que fait la belle et c'est ce qui rajoute au charme. Était-ce de la pop, de l'électro, de la pure expérimentation? Peu importe, faut juste savourez cette fenêtre ouverte sur un futur radieux. Le deuxième titre est une nouvelle fois une expérimentation qui repose en grande partie que sur la voix, un travail dans laquelle Herndon justifie et décrit parfaitement l' expression "un flot de parole". Herndon par son massacre des voix fait irrémédiablement penser à l' autre petite dernière génie du dynamitage des habitudes vocales, Katie Gately avec son ep de l'an dernier déjà classé par ici. Même si cette dernière se fait plus rude encore. Chez la rousse la voix (toujours issue d' internet d' après Herndon )semble en effet s' écouler comme l' eau d'un ruisseau et nous emporte une nouvelle fois dans l'inconnu...

  • En passant : D/A/D, quand la copie est mieux que l' original.

    Attention cette musique peut entraîner chez certains trentenaires et quadras ayant traversé les 80's de violentes réactions allergiques. Si vous êtes plus jeune vous ne risquez rien. Pour les plus anciens une solution existe, oubliez vos préjugés. Derrière le pseudo D/A/D se cache un californien nommé dans le civile Zack Robinson.. Et ce brave Zack a une passion dans la vie. Les années 80. Alors bien sûr vous allez me dire que depuis pas mal d' années les fameux synthés 80's ne cessent de revenir dans l' actualité musicale et que Robinson ne fait que suivre ainsi une déjà longue cohorte de revivalistes. Mais alors que beaucoup ne sont aller piocher que les sons et les tics de production jugés "acceptables" par la nomenclature des rocks critiques le jeune californien poussé par une passion dévorante pour la musique de cette époque ose utiliser des sons, des "manières" que notre cerveau avait rejeté jusqu'ici dans les poubelles mémorielles. A l' instar d'un Ferraro ou d' un Daniel Lopatin (OPN), D/A/D n' hésite pas à aller piocher dans ce qui était devenu synonyme de merde synth pop FM mainstream à nos esprits. Mais à la différence des deux génies cités plus haut, grands adeptes du détournement des musiques en les déplaçant de contexte, Robinson par son seul talent arrive à trouver un résultat convainquant tout en s'approchant au plus près du contexte d' origine (les 80's). Imaginez que vous enfermez les musiciens des BO des séries télés 80's-90's dans un studio (Miami Vice, Beverhills) et que vous les faites diriger par un songwritter de première classe issu de l'indie-music. Ainsi un de ces solos de guitare grandiloquents typiques 80's qui nous ont pourri notre enfance ou qui ont poussé des pauvres âmes égarés à devenir fan de Joe Satriani deviennent d'un seul coup pertinents et facile à digérer comme ceux d'un Johnny Marr. Bien sûr que ce blocage sur une période très précise du passé peut franchement contrarier, bien sûr également la profusion de références connues et toutes déjà assimilées peut ennuyer mais l' imagination du type permet à cette faille spatio-temporelle d' être une vraie réussite et de réserver bien des surprises. On a l'impression que bon nombres d'idées laissées en jachère ou mal utilisées par ses prédécesseurs deviennent entre ses mains de véritables joyaux. Une musique bien plus complexe et séduisante que dans nos souvenirs. Faut juste pas abuser de ce petit plaisir jouissif et un brin coupable. On traverse une décennie d' Italo-disco, de synthpop et d' électronique progressive. Comme une bonne couche de nutella sur une fine tranche de pain. BONUS:

  • En passant : Logos. Quand le futur vous gifle le visage il prend les traits de Weightless.

    L' hiver a commencé et l' air glacial en provenance du pôle Nord déboule sur nos pays au climat tempéré. Il frigorifie encore plus notre société capitaliste aux aboies et en crise. Pas de souci avec la gifle Logos la bande-son pour affronter la sinistrose en refusant le repli sur soi est toute trouvée et en plus elle nous offre ce que l'on n'ose plus regarder en face, le futur. "Putain !" Voilà mes premiers mots une fois que ce grand disque qu'est "Cold Mission" venait de me perforer les tympans. Tout mon esprit et mon corps ne se remettent pas des blessures infligées par cette sorte de Uzy musical qu'est le premier album de Logos. Bien sûr si j' emploie la pathétique et caricaturale métaphore de l'arme trop souvent associée aux gangs citadins ce n'est pas un hasard. Les ingrédients de la musique de Logos sont déjà fichés et proviennent des zones urbaines d' Angleterre des 20 dernières années. Les ondes radios des émissions pirates qui pullulaient dans le Londres de l' époque sont revenues sur terre et le grime et la jungle se rappellent à notre bon souvenir. Les fans du classique "Boy in da Corner" de Dizzee Rascal (grand disque essentiel des 00's) vont s'y retrouvés sans non plus vraiment identifier certains paysages du territoire exploré par Logos. Tout simplement parce qu' avec le bonhomme on est très loin d'un simple revival déguisé de musique des dancefloors 90's ou 00's. Si Logos s' empare dons d' éléments du passé ce n'est pas pour nous les recracher bêtement à la figure . Par son talent prodigieux dans l' art de détruire pour mieux reconstruire il bouscule les habitudes nostalgiques en y injectant tout ce qui fait ou va faire la Modernité en 2013 et les années à venir. Avec James Parker (aka Logos) le grime et la jungle sont plongée dans de l' azote liquide givrée et se retrouvent confrontés à certaines choses que les lecteurs de Dance with The Noise connaissent que trop bien. Comprenez une bonne dose de sonorités cybernétiques similaires à ce que je nommerai "la bâtarde de l' hypnagogic-pop et de la Vaporwave", la Weightless. Depuis quelque temps certaines correspondances apparaissent entre ces trois courants apparemment éloignés, une musique expérimentale souvent américaine (Oneohtrix Point Never, Ferraro) d' une part, et de l' autre celle en provenance des dancefloors british la plus part du temps. On parle donc de Weightless concernant Logos mais comme le terme est tout récent je préfère attendre quelques temps pour approfondir le sujet. Parlons plutot de la Vaporwave qui elle s' avère à présent plus propice à une analyse précise. LA VAPORWAVE ? Quésaco? Ça faisait longtemps que DWTN voulait faire le point sur ce nouveau genre apparu à la suite de l' hypnagogic-pop et même si elle ne transparaît pas de façon très évidente dans la musique de Logos j' ai décidé que justement "Cold Mission" était l' occasion parfaite. Pourquoi? Parce que justement ce nouveau courant musicale que certains ont voulu trop rapidement cloisonner dans la case "micro-genre pour geeks" voit son influence grandir et certaines de ses caractéristique apparaissent dans d'autres courant apparemment éloigné. Logos en est la preuve irréfutable. Dans la musique de Logos certains éléments et façons de faire Vaporwave tape l'incruste dans ces vieux genres que sont le Grime et la Jungle mais aussi dans ce qui les a suivi et ce qui domine la scène actuellement, l'UK bass. On peut citer Rustie ou Jam City pour l' exemple. Comprenez dans le terme généraliste d' UK Bass (parfois appelé Uk Funky) un gloubi boulga de toutes les nouvelles musique de danse apparu en Angleterre et ailleurs ces dernières années (Dubstep, UK Funky, la wonky music, le maximalism ou encore la purple-sound). Beaucoup de sample synthétiquement trafiqués aux sonorités agressives, cristallines et froides. Des samples provenant à l' origine des vidéo d' entreprise (VHS), des publicité, jeux vidéos, des musiques ambiantes (musak) perçues dans les centres commerciaux et enfin des systèmes d' exploitation informatique. En résumé la Vaporwave détourne et manipule des sons utilisés à l' origine par l' industrie et le commerce pour leurs qualités synonymes de douceurs, relaxation,et d' asepsie. La Vaporwave et certains représentant de l' UK Bass nous les refourguent sous forme de notes très brèves et défigurée qui répondent en écho à d' autres échantillons comprimés et subissant également une très grosse réverbération dans certains cas. Et c'est ici qu' il va me falloir quitter le domaine de la musique pour en aborder d' autres et parler un petit peu de notre société contemporaine. Parce que dans la Vaporwave comme dans "Cold Mission" transparaîent des dimensions autres qu' artistiques qu'il faut bien connaitre pour mieux apprécier ces instants de musiques parfois rugueux et destabilisant à leur contact . La Vaporwave est un genre important parce qu' elle a su capter l' air du temps en pointant le doigt sur l'une de ses plus importantes caractéristique. La Vaporwave chère à James Ferraro et consort ce n'est ni plus ni moins qu' une critique ou une simple constatation anticapitaliste du consumérisme et des travers/mensonges du monde virtuel provenant des technologies et de la culture numérique. Et là je suis encore obligé de m' éloigner encore plus du pure domaine musicale pour vous parler d'une théorie philosophique nouvelle au sujet du capitalisme triomphant actuel. L' accelerationism. Beaucoup voit ainsi dans la Vaporwave le pendent musicale de ce truc dont vous n' avez certainement jamais entendu parlé dans nos contrées sauvages française. L' accelerationnism ! En gros le speach c'est que ce système économique que l'on appelle capitalisme ou néo-libéral (et sa fameuse société du spectacle) se nourrit de tout et qu'il ne tombera que sous son propre poids. Du coup deux réactions sont possibles.Notez bien qu' appliquer cette théorie en musique a des conséquences humaines bien moins catastrophiques que si il était appliqué à l' économie et à la politique. C'est l'un des avantages majeurs de l' art. Donc voilà ces deux réactions. Soit naïvement on affronte frontalement ce capitalisme actuel et ses mensonges en partant par réflexe en quête de ses inverses, l' authenticité et la vérité. C'est l' attitude majoritaire en ce moment. Ce qui se résume peu ou prou à un retour en arrière d' où l' omniprésence actuelle du phénomène Rétro et et ce qui lui est exagérément souvent relié dans les esprits, le culte des techniques lo-fi issues passé (dans l'indie music par exemple). Attitude que l'on peut définir parfois comme "réac" puisque l'on rejette la modernité et la réalité mais qui est surtout une attitude désespérée et utopiste vu que justement, le système ingurgite et dénature tout. A commencé tout naturellement par le passé. Le rock indie devenu un divertissement comme un autre avec un contenu appauvri en éléments de contestation au système (à cause de l'usure du temps?)en est un parfait exemple avec ses multiples revival et ses groupes phares (Arcade Fire ne changera pas le monde, il nous divertira uniquement). Ou bien, et c'est ça l' accelerationism, on estime que s'opposer à ce système est illusoire et qu'il vaut mieux le laisser grossir jusqu'à ce qu'il s' effondre sur lui même. Et tant qu'à faire autant lui donner à bouffer ce qu'il désire. Bref, accélérer ce processus irréversible. Ferraro et ses copains de la vaporwave font exactement ça en musique. Plutot que par désespoir lorgner un peu trop le passé ils veulent accélérer justement le processus, donc anticiper le future et utiliser les sons et les techniques du présent qui quoi que l'on en pense, existe bel et bien et influent sur nos vies. Plutot que le replie et piquer les sons et les moyens techniques du passé jugé "authentique" (guitare, voix naturelles) ils ne veulent plus avoir peur du futur et ainsi récupèrent et détournent ceux hyper modernes du monde virtuel jugés par les tenants de la première solution trop "artificiels" et "inhumains" . Jugement bien souvent influencé par une peur aveugle. Ainsi des sons informatique présumés être "artificiel" à l' oreille sont détournés pour justement dévoiler les mensonges du monde virtuel et du capitalisme. Cette attitude de ne plus avoir peur de la technologie moderne et de son caractère "inhumain" a bien été résumé par Holly Herndon (ici) et ses déclarations passionnées pour le laptop entre autres:"Le portable (l'ordinateur) peut faire des choses qu'aucun autre instrument n'a jamais été en mesure de le faire, et je pense aussi que c'est l'instrument le plus personnel que le monde ait jamais vu" Revenons à la musique. Avec la Vaporvawe ,comme du reste avec sa "maman" l' hypnagogic-pop, on peut distinguer certains élément récurrents. Un semblant de New Age façon électronique, le goût prononcé pour les effets caractéristiques des systèmes de sonorisation des salles de cinéma et les BO, et l' omniprésence déjà abordée plus haut des sons digitaux et informatiques puissants qui vous agressent autant qu'ils vous hypnotisent. Eléments régulièrement présents chez des artistes comme James Ferraro, Rustie et le maximalism, Arca, Gatekeeper, Fatima Al Qadiri, Jam City et bien sûr le génial et visionnaire Oneohtrix Point Never. Comme avec ce dernier ne vous attendez pas à un déluge de mélodies ou de rythmes endiablée sans fin. La musique de Logos se vautre la plus part du temps dans une certaine forme d' abstraction très loin des canons pop et rock. La grande différence entre les artiste typiquement Vaporwave(Ferraro, Macintosh Plus, Club Internet et Saint Pepsi) et ceux proche de la UK Bass (Jam City, Gatekeeper entre autres) réside dans les sensations ressenties à l'écoute de leurs musiques respectives. Avec les premiers c'est une musique tenant à la fois du sacré et de la réalité évoquant les rèves. Les seconds offrent des musique beaucoup plus violentes et agressives, des rêves devenus cauchemars parce plus plus rentre-dedans grace notamment à leurs aspects urbains. Logos se situe entre les deux en déclinant des paysages vaporwave désolés, étranges et glaciales parce que la texture sonore est très "cybernétique". Des songes où le silence est très présent ("Surface Area", ""Ex 101" ou "Swarming") mais qui ,parfois, voient l' intrusion du bruit (de la violence) avec la présence d' éléments en provenance du dancefloor ("Seawolf","Wut it do"). Par exemple le grime (son d' arme à feu et rythmique plus présente). NIGHT SLUGS & FADE TO MIND: les deux labels têtes de pont de la Vaporwave sur les dancefloor. Si un seul nom contemporain est à citer au propos de Logos c'est immanquablement celui du projet de Jack Latham, l' essentiel et futuriste Jam City. Jam City, le grand disque écouté des centaines de fois par votre serviteur et ignoblement oublié dans le top 2012. Jam City est signé sur le label anglais phare de l' UK Bass créé par L-Vis 1990 (cf , Night Slugs. Chez eux on peut retrouver deux vieilles têtes connues des lecteurs de DWTN. Girl Unit et Egyptrixx. Egyptrixx justement, parlons-en. Avec son dernier album ("A/B til infinity") lui aussi lorgne parfois sur son collègue Jam City et donc sur la Vaporwave. Quand à Jam City sa dernière livraison atteint les sommets et on attend avec impatience la suite du déjà devenu un classique, l' immense "Classical Curves". Passons de l' autre coté de l' Atlantique avec l' alter égo US de Night Slugs, Fade To Mind. Label fondé par Kingdom repéré autrefois chez ... Night Slugs bien sûr ! C'est chez eux qu' une vieille connaissance refait parlée d' elle via la sortie d'un ep. Les imprononçables et pourtant géniaux Nguzunguzu. Avec eux le UK garage adopté par Jam City et Logos est confronté une nouvelle fois à la vaporwave mais pas seulement, une autre lubie de DWTN pointe son bout du nez, le footwork! Mais si vous voulez de la vaporwave pure jus Fade To Mind possède aussi un sacré argument, et quel argument. La belle et talentueuse Fatima Al Qadiri dont je vous avais déjà parlé ici. Et comment ne pas passer à coté de cette vidéo pondue pour leur titre "Mecha". Après les superbes oeuvres de Robak pour Gatekeeper et Fatima Al Qadiri c'est au tour de Jude MC d' utiliser l' imagerie des jeux vidéos et leur modernité pour coller à la musique tout autant moderne de Nguzunguzu. Plein les yeux, plein les oreilles ! Fade To Mind fait très fort en ce mois de novembre parce que non seulement le ep de Nguzunguzu est peut-être le meilleur depuis leurs débuts mais en plus ils ont dégoté un nouveau nom qu'il faudra retenir. Toutes ces histoires de futur et de musique urbaine manquait de féminité mis à part Fatima Al Qadiri. C'est chose faite et de quelle manière avec la mixtape tuerie du mois. La géniale "Cut 4 me" de Kelela Mizanekristos. La belle y brille non seulement par son propre talent et son songwritting original mais aussi par les noms des invités venus lui filer un sacré coup de main. Des artistes de la maison (Nguzunguzu), le patron du label (Kingdom) mais aussi ceux du cousin anglais Night Slugs (Girl Unit et bien sûr Jam City). Déjà croisée aux cotés des Teengirl Fantasy (leur dernier ep est bien mieux que leur album récent) la belle prend les manières futuristes de ses petits camarades pour nous offrir un bien curieux r'n'b ensorcelant.

  • BEST OF 2013

    2013, bonne ou mauvaise année? Si il faut trouver un disque et une journée résumant parfaitement de quoi a été faite l'année 2013 en musique pas comme les autres c'est du coté des dimanches (le jour de la semaine dont on attend en général rien) qu'il faut chercher. Un Dimanche de Février palpitant et surprenant . Le joyeux 3 février. Ce jour là un "truc" que plus personne espérait se produit. Un "truc" que votre serviteur désirait au plus profond de lui sans réellement penser ou espérer que ce petit évènement (à l' échelle mondiale mais gros buzz à l' échelle indie-musique) ne change réellement le cour des choses. Et puis voilà-t-y pas que My Bloody Valentine, le dernier grand groupe à avoir révolutionner la musique avec des guitares, se pointe, et nous balance le trompeur et génial "MBV". Écouter "MBV" en cette fameuse après-midi du 3 Février reste donc dans mon souvenir comme un parfait raccourci du scénario 2013 et des précédentes. Un début de disque qui n' aurait pas juré dans leur monument historique de 1991 "Loveless". Vieux brouillons mis de coté à la sortir de "Loveless" ? Peu importe mais le sentiment qui l' emporta à la découverte des premiers titres était que l'on se retrouvait en face d'une véritable faille spatio-temporelle. Je me revois baisser la tête, apprécier cette heureuse et jouissante rencontre mais, une rencontre gênante dans ses premiers instants. Un peu comme un ancien adolescent rebel à présent assagi qui est forcé de revenir tout penot à la case départ, chez les parents. L' écoute de nombreux disques en 2013 ressembla exactement à ça. Retrouver le cocon protecteur qu'offre le passé, ce que l'on a déjà entendu et en même temps, ressentir au fond de soi qu'il s' agit bel et bien d'une sorte de capitulation tellement les choses paraissent être figées. Sigur Ros, Yo La Tengo, Mazzy Star , Bill Callahan, Daft Punk, David Bowie, Nick Cave, Mendelson et Boards of Canada pour les anciens. Puis des jeunes dont on aimerait qu'ils viennent vous chercher le samedi soir pour une virée mais qui finalement se pointent pour le repas dominical familial et laissent une très bonne impression à votre maman. Votre maman qui autrefois n'aimait pas Kevin Shields trouve à présent ces jeunes faisant de la musique de vieux franchement sympathiques. Le temps qui passe érode toujours les aspérités, même les plus abruptes, Kurt Vile, Vampire Weekend, The National, Jaco Gardner, Foxygen Cass McCombs, Hookworms, Merchandise ou encore Unknow Mortal Orchestra et Speedy Ortiz. Même ceux spécialisés dans la musique électronique et les dancefloors ne font plus peur à votre cher maman qui avait un peu trop regardé ces horribles reportages télévisisés au début des 90's caricaturant le genre en musique de drogués alors que le gosse que vous étiez ne rêvait que d'une chose, l' Hacienda et faire la fête avec des crapules comme Bez et Shaun Rider. Darkside, Daniel Avery et Disclosure avec le trop gentil Nicolas Jaar. Progressivement, la madeleine de Proust qu'est au début "MBV" opère une mutation. On reconnaît certains éléments mais l'ensemble semble échapper à vos vieux repères et un sentiment enfoui d' euphorie et de surprise refait surface. Certains comme My Bloody Valentine au milieu de son disque ont su retrouver en 2013 le truc que le temps érode. Ces gens-là ne seront jamais invités le dimanche chez vos parents tellement leur vitalité, leurs manières brutes de décoffrage, leurs visions du monde un peu trop étrangère à la leur et leur voix trop puissantes risquent perturber vos parents pendant Michel Drucker. Deerhunter, Jon Hopkins, The Knife, Kanye West, Savages, Dirty Peaches, Iceage, Ensemble Economique, Tropic Of Cancer, Oliver Wilde, Jagwar Ma, Youth Lagoon. Ces noms auront tout juste le droit de franchir le pas de la porte de la maison familiale. Et puis il y a les autres et les trois derniers titres de "MBV". Kevin Shields s'emporte, balance le poulet traditionnel du dimanche par la fenêtre et vous tire par la manche hors du cocon, hors du passé. Direction l' aventure, l' inédit, le présent et le futur! Oneohtrix Point Never, Julia Holter, These New Puritans, Dean Blunt, Fuck Buttons, Julianna Barwick, Tim Hecker, The Stranger, Roly Porter et d'autres. Ce bon Kevin vous explique que l' hacienda c'est fini et qu'il a trouvé une nouvelle boite de nuit où on passe de nouvelles musiques aux bpm hallucinants pour danser ou, chose nouvelle, s'imaginer que l'on danse dans un océan de son oèu la rythmique en viendrait même à se liquéfier pour finalement s' évaporer. Le footwork devient de plus en plus important et s'incruste partout,DJ Rashad et RP BOO coté originaux, Slava et DJ Clap pour le footwork malaxé avec d' autres styles. Factory Floor réinvente l' Acid-house et le post-punk pendant que Huerco S, Jaguar Ma, Space Dimension Controller, The Fields, Lust For Life, la clique de Livity Sound, Gardland, le collectif Young Echo(avec Vessel), la française Stellar Om Source s' amuse à vous faire tanguer le corps en brouillant les souvenirs. A certains moment on se demande même si la musique offerte par "MBV" est-elle l'oeuvre d' humains ou de machine? Alors ce sont bien des machines qui font une musique mais une musique réellement humaine puisqu' elles menchantent, me font voyager, bref, me touchent. Kevin Shields avec ses tonnes de pédales d' effets et son amour pour le studio n' a jamais eu peur des machine, de la technologie. Ca tombe bien en 2013 comme depuis quelques temps les progrès technologiques n' effraient plus les nouvelles têtes les plus prometteuses et ainsi plutot qu' une prétendue quête de l' authenticité on regarde à nouveau vers le futur plutot que le passé. Pete Swanson, René Hell et Rashad Becker n'en finissent plus de tritouiller leurs modulateurs pour trouver de nouveaux sons. D' autres encore plus courageux s' empare des sons du numérique et du nouveau monde virtuel pour redéfinir le futurisme. La vaporwave comme le footwork s'infiltre partout. Logos, Jam City, Fatima Al Qadiri, The-Drum, [Physics], Nguzunguzu, Arca, James Ferraro et tant d' autres. Et si finalement coté métaphore et le blabla je laissais tombé My Bloody Valentine résumer tout 2013 en une simple chanson franchement pop? Ce serait "A day's pay for a day work" de Darkside. Titre ô combien évocateur. Rien n'est gagné d' avance et plus que tout il va falloir se montrer intransigeant, curieux et chercheur en quête de nouvelles façon de faire, d' aimer et de parler de la musique. Une chanson que l'on croit avoir entendu mille fois en rappelant le passé glorieux de la pop (avec son piano et ses choeurs dans la lignée des Beach Boys) mais aussi une chanson plus complexe et totalement nouvelle, à la fois bien dans son époque et tournée vers le futur avec ses samples étranges et bancales venu de nul part bousculant les préjugés et les vieilles habitudes . Top 50 albums: 1 ONEOHTRIX POINT NEVER R Plus Seven * 2 THESE NEW PURITANS Field of Reeds * 3 THE HAXAN CLOAK The Excavation * 4 DEAN BLUNT The Redeemer * 5 LOGOS Cold Mission * 6 JULIA HOLTER Loud City Song * 7 LAUREL HALO Chance of Rain * 8 DJ RASHAD Double cup * 9 ROLY PORTER Life cycle of a massive star * 10 MY BLOODY VALENTINE MBV * 11 SAVAGES Silence Yourself * 12. HUERCO S Colonial patterns * 13. ENSEMBLE ECONOMIQUE The Fever Logic * 14 FACTORY FLOOR Factory floor * 15 JULIANNA BARWICK Nepenthe * 16 TIM HECKER Virgins 17 JAMES HOLDEN The inheritors * 18 STELLA OM SOURCE Joy one mile * 19 MILES Faint hearted * 20. RASHAD BECKER Traditionnal music of notional species vol.1 21 THE STRANGER Watching dead empires in decay 22 KANYE WEST Yeezus 23 RP BOO Legacy * 24 TROPIC OF CANCER Restless idyls * 25 JAI PAUL Eponyme 26 THE KNIFE Shaking the habitual 27 CIRCUIT DES YEUX Overdue * 28 GROUPER (Liz Harris) The man who died in his boat & RAUM (Liz Harris avec Jefre Cantu-Ledesma) Event of your leaving * 29 DIRTY BEACHES Drifters/Love is the Devil 30 SLAVA Raw solutions * 31 COLIN STETSON New history warfare vol.3 * 32 JAMES BLAKE Overgrown 33 JON HOPKINS Immunity 34 WOLF EYES No answers-lower floors 35 AUTRE NE VEUT Anxiety * 36 OLIVER WILDE A brief introduction to unnatural lightyears * 37 PURE X Crawling up the stairs * 38 NILS FRAHM Spaces * 39 JAMES FERRARO NYC, hell 3 * 40 DJ CLAP Best night ever * 41 BILL CALLAHAN Dream ever 42 JAGWAR MA Man I Need * 43 FUCK BUTTONS Slow Focus 44 FOREST SWORDS Engravings * 45 [PHYSICS] Spectramorphic iridescence * 46 DEERHUNTER Monomania 47 SPACE DIMENSION CONTROLLER Welcome to mikrosector-50 * 48 SHAPEDNOISE Until human voices wake up & The day of revenge & VIOLET POSON & VIOLETSHAPPED * 49 LIVITY SOUND Compilation 50 YOUNG ECHO Nexus * Plus 20 remplaçants: LUST FOR YOUTH*, THE FIELD, YOUTH LAGOON, VATICAN SHADOW*, GARDLAND, HOOKWORMS, DEAFHEAVEN, PHARMAKON, BATHS, SOLAR BEARS*, ICEAGE*, GROUP RHODA*, RENE HELL, UNKNOW MORTAL ORCHESTRA*, oOoOO, KING KRULE*, CANKUN*, BLONDES, THUNDERCAT, KAREN GWYER*. TOP 15 ep : 1 PETE SWANSON Punk authority* 2 SOPHIE Bipp 3 FIS Preparations 4 DEMDIKE STARE Testpressing série* 5 DJ RASHAD Rollin' 1 I Don't give a fuCk* 6 LAUREL HALO Behind the green door* 7 NGUZUNGUZU Skycell* 8 HELM Silencer 9 MILES Unsecured* 10 KATIE GATELY Eponyme & "Pipes" 11 EVIAN CHRIST Duga 3* 12 INGA COPPELAND Don't look, that's not where you're going* 13 GATEKEEPER Young chronos* 14 JEFRE CANTU-LEDESMA Devotion 15 ex aequo TIRZAH I'm Not Dancing L-VIS 1990 Ballads* Top Mixtape : 1 ARCA &&&&&* 2 KELELA Cut 4 me* 3 HOLY HERNDON Factmix 368* 4 JAMES FERRARO Cold* 5 ZEBRA KATZ Drklng* 6 CHANCE THE RAPER Acid rap 7 DEMDIKE STARE The weight of culture* 8 PETE SWANSON Boiler Room* Top France 3 Limousin: Ils sont de chez moi et j'en suis très fier: MOTIONAL* et ses copains décomplexé de CLAUDIE GURDY NOVO* (l'article les concernant arrive bientot) KERITY *et le gang des PARQKS THE NOISE WE MAKE* avec ses concerts puissants Top 10 Labels: TRI ANGLE (Vessel, Holy Other, Evian Christ,Balam Acab, Aluna George, Clams Casino) RVNG Intl (Holly Herndon, Julia Holter(avant que Domino signe le chèque), Blondes, Sun Araw gendras & the Congos, la série FRKWYS) NOT NOT FUN /100% Silk(Sand Circle, Maria Minerva, LA Vampire,Rangers, Ensemble Economique, Holy Strays, Cankun) HYPERDUB (Laurel Halo, Burial, DJ Rashad, Dean Blunt ) TYPE (Pete Swanson, Zelienople,Vatican Shadow, Sylvain Chauveau) SOFT WARE (Blanck Mass, Daniel Lopatin, Oneohtrix Point Never, Autre ne veut) HYPPOS IN TANKS (Gatekeeper, James Ferraro, Outer Limitz, Ngunzungu,Sleep Over) HOSPITAL PRODUCTION(le label de Dominick Fernow aka Prurient & Vatican Shadow avec Helm, Violet Poison, Silent Servant) NIGHT SLUGS (Egyptrixxx, Jam City, Kingdom, Girl Unit, L-Vis 1990) et son cousin américain FADE TO MIND (Kelela, Nguzunguzu, Fatima al Qadiri) Top 10 des monuments historiques: Aussi beaux que l' architecture moderne même si c'est bien moins révolutionnaire. Mais, ça tient et ça tiendra toujours la route. Surtout, que la jeunesse prenne garde de ne pas y squatter trop longtemps: NICK CAVE AND THE BAD SEEDS* MAZZY STAR WIRE PRIMAL SCREAM* Meilleur album depuis 10ANS !!! OMAR SOULEYMAN DAVID BOWIE "Merde lou m'a encore précédé" BOARDS OF CANADA CLINIC THE NATIONAL STEVE MASON Comme son album est une nouvelle fois passionnant et en plus les rééditions de l'oeuvre complete du Beta Band rendent justice à ce grand groupe novateur . Top 5 des failles spatio-temporelles: Ils sont jeunes (ou parfois vieux) et font de la musique d'une autre époque. C'est franchement bien foutu et même parfois prodigieux mais seulement voilà...Merde !!! On est en ... 2013 et on les aime non sans gène. DAFT PUNK Des quadras se rappellent leur jeunesse. C'est toujours sympa les vieilles histoires des tontons masqués mais à chaque fin de repas dominicale ça lasse à la longue. Audrey Pulvar et Roselyne Bachelot ont dansé dessus. Ca veut tout dire. KURT VILE Comment ne pas oublier sa belle et très symbolique mixtape pondue cette année qui n' avait qu'un seul défaut. 90%des titres avaient plus de 30 ans! JACCO GARDNER *Tombé dans la malle aux trésors de la baroque-pop.En sortira-t-il un jour? FOXYGEN* Mick Jagger a copulé avec Ray Davies. Le sexe chez les personnes agées c'est touchant et émouvant mais franchement passé 60 ans est-ce possible d' élever des enfants? FÖLLAKZOID* et HOLLYDRUG COUPLE* Krautrock pysché façon chili con carne

  • En passant : Huerco.S et ses merveilleuses cités d' or. Bref, gros délire.

    Alors je sais, utiliser l'imagerie d'une des séries phares de notre enfance peut facilement passer pour de la démagogie ou du populisme nostalgique. Mais il y a franchement longtemps que j' attendais de pouvoir faire un rapprochement entre "Les merveilleuses cités d' or" de mon enfance et la musique écoutée et adorée à l' approche de mes quarante ans. Une musique bien souvent avant-gardiste et "futuriste" qui utilise des vestiges du passé. Et parfois même, d'un très lointain passé. Huerco.S avec son dernier disque me donne enfin l' excellente occasion. Et vous allez voir qu'il n'est pas si déplacé que ça de citer dans un même article Oneohtrix Point Never, Hypnagogic-pop et ...Esteban, Zia, Tao...etc etc. Surtout quand le premier morceau proposé se nomme "Quivira" (explications ici). C' était quoi le sujet de la série animée des 80's ? L' histoire d'un périple à l' époque de la colonisation espagnole des amériques, un groupe de personne en quête d' une légende , une cité construite par une civilisation disparu , l' irruption progressive dans le récit d' éléments proches de la science fiction par l' intermédiaire des extraterrestres et des technologies avancées( les olmèques et le grand condor du peuple de Mu). La rencontre de la mythologie avec la science fiction sur fond de colonialisme. Quand on lit les interviews de Huerco.S (Brian Leeds) on comprend assez vite que produire une musique futuriste passe pour lui par l'utilisation des méthodes issues de l' antiquité avec des sons étrangers à cette dernière. Des sons symbolisant le futur. Son dernier album se nomme "Colonial Patterns", en français "Modèle coloniaux". Brian Leeds s'intéresse non pas aux mayas et autres incas mais aux civilisations pré-colombiennes installées sur les berges du Mississipi bien avant l' arrivée des colonisateurs espagnols puis anglo-saxons, les moins connus Mount Builders. Sous ce nom sont regroupés plusieurs peuples qui nous ont laissé comme uniques traces ces fameux monticules de terres (cf ici). Leeds dit aussi adorer étudier leurs architectures et leurs réseaux urbains (qui étaient comme celle du peuple de Mu dans la série bien plus développées et "modernes" que celles d' Europe à la même époque, 1000 ans avant JC). Vous vous rappelez peut-être des petites séquences pédagogiques et archéologiques à la fin de chaque épisodes de la série. Les architectures inca ou maya et les méthodes de constructions alors utilisés et synonyme d' émerveillement pour les héros y tenaient une place importante. Leeds fait de même et nous explique vouloir dépeindre à travers sa musique le transport et la dispositions des outils nécessaires à la construction des "Mount". Par ailleurs Leeds dit dans ce but être en quête et vouloir utiliser des "artefacts". Le mot artefact est ici à prendre dans deux sens à la fois , celui utilisé en archéologie (mobilier construit par l'homme) et la version électronique/informatique (élément indésirable ou défectueux). Ainsi la musique d' Huerco.S est faite à base de samples provenant du passé avec leurs caractéristiques (défauts), craquement du vinyle et émissions de radios parasitées. Mais aussi du présent, sons informatiques et déformations provenant de bug ou d' enregistrement pourris sur youtube. Toujours dans la comparaison avec la série souvenez-vous du nombre de fois que le personnage de Tao se prend la tête avec les dysfonctionnements des inventions de son peuple d' origine(Mu). Dans son catalogue de sample on peut aussi observer la rencontre choc de musiques organiques ethniques et anciennes (soit une approche très Hauntologique) avec celle issue de la technologie moderne via des réminiscences des dancefloors (techno et house de Detroit). Un peu comme quand le mini documentaire à forte consonance ethnologique de la série succédait aux technologies hyper futuristes des Olmèques du récit De cette rencontre entre le naturel et l' artificiel, le passé et le futur, le mythe et la science fiction, l' auditeur a l' impression de voyager et de découvrir des paysages vierges. La production donnant un son "étouffés" amène l' étrange impression de claustrophobie dans ce périple à travers le temps. Parfois avec sa manipulation des attributs mémoriel accordés par notre cerveau à la techno et ce son "étouffés" Leeds évoque Laurel Halo et Actress. Et qui dit travail sur la mémoire des sons dit immanquablement Daniel Lopatin et hypnagogic-pop (cf ici ) . Pas étonnant donc de retrouver Huerco.S sur Sofware Records aux cotés de James Ferraro (cf ici). A d' autre moment ses méthodes proches de l' Hauntologie et son goût pour les mythes et civilisations du passé rappellent les démarches et les travaux d'une Julia Holter (son amour de l' antiquité greque), The Haxan Cloak et les Demdike Stare (la sorcellerie du Moyen Age). Huerco.S et ses collages sonores ambient qui semblent avoir été enregistrés de l' extérieur d'une boite de Detroit perpétue la volonté affichée d'une partie de l' avant-garde électronique et musicale de repousser les frontières et faire une nouvelle musique en piochant dans un passé et une culture bien au delà du rock et de la pop musique (Laurel Halo, Oneohtrix Point Never, Julia Holter l' hypnagogique-pop et tant d'autres déjà cités).

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